SABATIER, ANTOINE, écrivain principal, contrôleur, procureur général du Conseil supérieur de l’île Royale, né probablement à Toulon en France, fils de Joseph Sabatier et de Madeleine Arnauld, décédé le 22 septembre 1747 à Rochefort en France.
Antoine Sabatier était issu d’une famille bourgeoise de Toulon ; il y fut nommé écrivain de la Marine en 1703. En 1717, il demanda à être muté à l’île Royale (île du Cap-Breton) où il devint commis des fortifications, avec charge des livres de comptes concernant les magasins et les travaux. Lorsque Pierre-Jérôme Boucher en vint à s’occuper d’une plus grande partie de la comptabilité, le directeur des fortifications, Jean-François de Verville*, considéra qu’il pouvait désormais se passer de Sabatier, et le commissaire ordonnateur, Jacques-Ange Le Normant de Mézy, recommanda ce dernier au poste d’écrivain en 1721. À ces fonctions vinrent s’ajouter celles de contrôleur en 1723, lorsque le gouverneur Saint-Ovide [Monbeton] se plaignit au ministre du rendement de Louis Levasseur. Sabatier était mal préparé à occuper ce poste et, même s’il demanda par lettre des conseils à ses supérieurs de Rochefort, ce n’est que quelques années plus tard qu’il en comprit toutes les implications.
Sabatier s’était trouvé dans une situation semblable en 1719, lors de sa nomination comme procureur général du Conseil supérieur à Louisbourg, sur la recommandation de Pierre-Auguste de Soubras*. En plus des difficultés inhérentes à la fondation d’un nouvel organisme juridique, Sabatier dut faire face aux querelles qui opposaient le gouverneur et le commissaire ordonnateur, de même qu’aux tentatives de Mézy de s’attribuer les fonctions qui tombaient strictement sous la juridiction du Conseil supérieur. Son manque de connaissances juridiques poussa Sabatier à consulter Mathieu-Benoît Collet*, qui occupait le même poste à Québec ; celui-ci lui apprit en détail les pratiques et les procédures en vigueur à cet endroit. Sabatier s’appliqua tout au long de ses années de service à humaniser et à affermir l’administration de la justice à l’île Royale.
Sabatier fut un infatigable fonctionnaire de second rang, qui tenta de faire de son mieux, en évitant dans la mesure du possible de marcher sur les pieds de ses supérieurs. C’est Saint-Ovide qui le caractérisa peut-être le mieux en le décrivant en 1723 comme « un honnest homme, agreable aux officiers, et aux habitants, et qui scait travailler ». En retour de l’aide qu’il apporta à Mézy pour mettre de l’ordre dans les comptes de la colonie, il fut nommé écrivain principal en 1730. En 1734, 1735, 1738 et 1739, il remplaça Sébastien-François-Ange Le Normant* de Mézy comme commissaire ordonnateur, lorsque celui-ci séjourna en France, mais on lui préféra François Bigot* lorsque le poste devint vacant en 1739. À l’exemple de ses prédécesseurs, Bigot trouva en Sabatier un aide digne de confiance, auquel il assura finalement en 1743 un poste de contrôleur ainsi qu’une gratification annuelle de 300#.
Sabatier travailla à l’avancement de son frère, François de Paule Sabatier, au sein de l’administration civile de Louisbourg après 1725. Ni son épouse ni sa fille ne semblent avoir jamais quitté la France ; elles reçurent une pension de 500# après sa mort.
AN, Col., B, 44, f.572 ; 48, f.438 ; 49, f.728v. ; 54, f.509 ; 61, f.615v. ; 76, f.476 ; 88, f.358 ; C11B, 1–26 (plus particulièrement 2, f.75 ; 3, f.76 ; 4, ff.25, 39, 232 ; 5, f.349 ; 7, f.292v. ; 9, f.135 ; 17, ff.164–198v. ; 20, f.243 ; 21, ff.137, 180) ; D2C, 60, f.16 ; 222/2, p. 239 (copie aux APC) ; E, 17 (dossier Perrotin de Barmont) ; F2C, 5, f.89 ; F3, 50, f.147 ; 51, f.135 ; Marine, C2, 55, p. 24 (copie aux APC) ; C7, 184 (dossier Louis Levasseur) ; Section Outre-Mer, G1, 466, pièce 69 (recensement général de l’île Royale, 1734) ; G2, 178, f.831 ; 181, f.570 ; 190/1, f.24v. ; G3, 2 038/1 (3 mars 1731), 2 038/2 (1er août, 23 déc. 1733).— Frégault, François Bigot, I : 100.— McLennan, Louisbourg, 73, 74, 83, 100.— J.-B. Torchet de Boismêlé, Histoire générale de la marine, contenant son origine chez tous les peuples du monde, ses progrès, son état actuel et les expéditions maritimes anciennes et modernes [...] (3 vol., Paris, Amsterdam, 1744–1758), le vol. III reproduit l’ordonnance de 1689, laquelle donne les grandes lignes de l’organisation du département de la Marine [t. a. c.].— François de Veillechèze de La Mardière, L’évolution historique du contrôle de la marine [...] (Poitiers, 1912).
T. A. Crowley, « SABATIER, ANTOINE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/sabatier_antoine_3F.html.
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Auteur de l'article: | T. A. Crowley |
Titre de l'article: | SABATIER, ANTOINE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |