ROBINSON, CHRISTOPHER, officier, avocat et fonctionnaire, né en Virginie en 1763, probablement le fils de Peter Robinson et de Sarah Lister ; il épousa en 1784 Esther Sayre, et ils eurent six enfants, dont Peter*, John Beverley* et William Benjamin* ; décédé le 2 novembre 1798 à York (Toronto).

Issu d’une famille qui joua un rôle marquant dans la vie publique de la Virginie, Christopher Robinson fut élevé dans la demeure de John Robinson, son oncle apparemment. Il fit ses études au College of William and Mary, à Williamsburg, mais il a peut-être quitté cette institution en 1780 ou en 1781 pour aller à New York apporter sa contribution à la cause des Loyalistes. Le 26 juin 1781, il fut nommé enseigne dans les Queen’s Rangers sous le commandement de John Graves Simcoe*. Il servit dans ce régiment jusqu’à la reddition de Yorktown, en Virginie, le 19 octobre 1781, après quoi les Queen’s Rangers furent envoyés au nord, en Nouvelle-Écosse – la plupart des hommes s’établissant dans ce qui est maintenant la paroisse de Queensbury, au Nouveau-Brunswick. Le régiment ayant été intégré dans les cadres réguliers de l’armée britannique en 1782, Robinson put se retirer en bénéficiant de la demi-solde.

C’est probablement l’absence de débouchés au Nouveau-Brunswick qui poussa Robinson à déménager dans la province de Québec, avec sa famille, en 1788 ; ils s’installèrent d’abord à L’Assomption, et plus tard à Berthier-en-Haut (Berthierville). Peut-être Robinson a-t-il commencé, à cette époque, son apprentissage en vue de devenir avocat. Il semble être resté en rapport avec Simcoe, qui fut nommé lieutenant-gouverneur du Haut-Canada en 1791. Simcoe s’occupait de trouver de l’emploi aux officiers licenciés des Queen’s Rangers et, en 1792, peu après son arrivée dans le Haut-Canada, il y nomma Robinson arpenteur général des bois et forêts. Les Robinson déménagèrent à Kingston cette même année. Le travail de Robinson comme arpenteur général l’obligeait à de constants déplacements d’un bout à l’autre de la province pour examiner les « réserves », organiser le prélèvement des rentes sur celles qui étaient affermées, délivrer les permis de coupe et rechercher les bois susceptibles de servir à la construction navale.

En 1794, Robinson fut autorisé à exercer dans le Haut-Canada. Deux ans plus tard, il fut élu député du comté d’Ontario et Addington à la chambre d’Assemblée. On n’a conservé les comptes rendus des travaux de l’Assemblée, pendant la période où il y siégea, que pour la session de 1798. Il joua un rôle actif cette année-là et présenta un projet de loi « pour autoriser les personnes immigrant dans cette province à y amener leurs esclaves noirs », projet qui ne fut jamais adopté. Il avait, en 1797, collaboré à la création de la Law Society of Upper Canada, dont il devint membre du conseil.

Les problèmes d’argent hantèrent Robinson pendant toute sa vie. Soit à cause de son train de vie, soit à cause d’une mauvaise santé persistante, ses revenus étaient toujours insuffisants. Il acquit beaucoup de terres, mais ce n’était pas un actif disponible. À l’époque de sa mort, en 1798, il était endetté envers William Willcocks* qu’il n’avait pu rembourser par suite des dépenses occasionnées par son déménagement à York plus tôt dans l’année.

De meilleure souche et plus instruit que la plupart des Loyalistes qui immigrèrent au Canada, Christopher Robinson, cependant, n’obtint de l’avancement dans les charges publiques que grâce à ses relations avec Simcoe. Il semble avoir été toujours déçu de ne pas atteindre le niveau de vie qu’auraient justifié, selon lui, sa naissance, son instruction et ses loyaux services. L’un des rares Robinson de la Virginie qui ait soutenu la cause des Loyalistes, il fut rejeté par la plupart des membres de la famille.

Robinson mourut subitement le 2 novembre 1798, à son retour à York, après un long voyage à dos de cheval. On ne connaît pas avec certitude la cause de sa mort ; son fils John Beverley devait l’attribuer plus tard à une attaque aiguë de goutte aggravée par le froid et les intempéries auxquels il avait été exposé.

R. E. Saunders

PAO, Robinson (sir John Beverley) papers, Memoranda, pp.43–46.— University of Toronto Library, Thomas Fisher Rare Book Library, ms coll. 163, Robinson family papers.— Correspondence of LieutGovernor Simcoe (Cruikshank).— PAO Report, 1929–1931.— Julia Jarvis, Three centuries of Robinsons : the story of a family ([Toronto], 1967).— C. W. Robinson, Life of Sir John Beverley Robinson, bart., C.B., D.C.L., chief-justice of Upper Canada (Toronto, 1904).

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R. E. Saunders, « ROBINSON, CHRISTOPHER (1763-1798) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/robinson_christopher_1763_1798_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
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