RITTINGER, JOHN ADAM, rédacteur en chef, éditeur et humoriste, né le 16 février 1855 à Berlin (Kitchener, Ontario), fils de Friedrich Rittinger et d’Elisabeth Geiger ; le 22 janvier 1877, il épousa à Owen Sound, Ontario, Mary Jane Rogerson (Rodgerson), et ils eurent un fils ; décédé le 29 juillet 1915 à Kitchener.

John Adam Rittinger fit ses études au College of St Jerome à Berlin. Après l’obtention de son diplôme, il fut apprenti dans l’entreprise de son père, la Rittinger and Motz, qui publiait l’hebdomadaire Berliner Journal [V. John Motz], puis fit son compagnonnage dans les milieux de la presse et de l’édition à Guelph, à Toronto, à Buffalo, à New York et à Chicago. De retour en Ontario, il acheta l’hebdomadaire Walkerton Glocke, publié à Walkarton, avec Aaron Eby en 1875. Il devint rédacteur en chef et unique propriétaire de ce journal en 1878 et le rebaptisa Ontario Glocke en 1882.

À la mort de son père en 1897, Rittinger lui succéda comme associé à la Rittinger and Motz. En 1904, l’Ontario Glocke fusionna avec le Berliner Journal, mais une édition du Journal continua de paraître avec le cartouche de l’Ontario Glocke. Installé à Berlin, Rittinger devint « rédacteur politique et responsable » du Journal, qu’il publiait désormais avec le fils de John Motz, William John. Le périodique prospéra si bien que, en 1909, son tirage hebdomadaire dépassait les 5 000 exemplaires et que la Rittinger and Motz avait absorbé, à une exception près, tous les autres journaux germanophones de l’Ontario.

En tant que journaliste, John Adam Rittinger se passionnait pour les affaires publiques. Selon lui, le maintien et la promotion de la langue et de la culture allemandes étaient non seulement compatibles avec le patriotisme canadien, mais souhaitables. Ce sont les lettres qu’il fit paraître à compter de 1890 sous le pseudonyme de Joe Klotzkopp dans l’Ontario Glocke et le Berliner Journal qui expriment le mieux ses opinions. Publier des textes dans le dialecte allemand de Pennsylvanie, courant parmi les Canadiens germanophones du sud-ouest de l’Ontario, était alors une tradition dans les journaux de langue allemande, et presque tous reproduisaient des lettres sous divers noms de plume. Bien que Rittinger n’ait pas été d’ascendance germano-pennsylvanienne et n’ait appris ce dialecte qu’à l’âge adulte, les lettres signées Klotzkopp, 120 en tout, devinrent les plus populaires de ces écrits. Comparables, par leur humour, aux textes de Thomas Chandler Haliburton* et de Stephen Butler Leacock*, elles traitent pour la plupart de questions d’intérêt public. Rittinger composa également quelques lettres et poèmes de circonstance, par exemple une description de la réception d’anniversaire de son fils. Malgré leurs limites thématiques, les lettres de Klotzkopp, à la fois en raison de leurs caractéristiques linguistiques et stylistiques et de leur mode de narration humoristique, constituent des exemples marquants d’un genre littéraire particulier, et rendent très bien compte de la mentalité et des intérêts des germanophones du Canada au xixe siècle.

Steven Tötösy de Zepetnek

AO, RG 80-27-2.— H. K. Kalbfleisch, « Joe Klotzkopp returns ! » Kitchener-Waterloo Record (Kitchener, Ontario), 4 mars 1966 : 3s.— Ahornblätter : deutsche Dichtung aus Kanada, Heinz Kloss et A. B. Dyck, édit. (Würzberg, [Allemangne], 1961).— Canadian encyclopedia, 2 : 895s.— Heiteres und Satirisches aus der deutschkanadischen Literatur [...], Hermann Boeschenstein, édit. (Toronto, 1980) [texte en anglais].— H. K. Kalbfleisch, The history of the pioneer German language press of Ontario, 1835–1918 (Toronto, 1968) ; « John A. Rittinger », American-German Rev. (Philadelphie), 23 (1957–1958), no 6 : 18–20 ; « A word about Joe Klotzkopp », German-Canadian Rev. (Galt [Cambridge], Ontario), 10 (1957), no 1 : 2–5 ; 11 (1958), no 1 : 2–7.— K. K. Klein, Literaturgeschichte des Deutschtums im Ausland (nouv. éd., avec une bibliographie préparée par Alexander Ritter, Hildesheim, [Allemangne], et New York, 1979).— Gottlieb Leibbrandt, Little paradise : aus Geschichte und Leben der Deutschkanadier in der County Waterloo, Ontario, 1800–1975 (Kitchener, 1977 ; publié en anglais sous le titre Little paradise : the saga of the German Canadians of Waterloo County, Ontario, 1800–1975, Kitchener, 1980).— « Literary works by German-speaking Canadians and their critical appraisal : a selected and annotated bibliography with an introduction », Steven Tötösy de Zepetnek, compil., Rev canadienne de littérature comparée (Edmonton), 16 (1989) : 669–686.— J. E. Middleton et Fred Landon, The province of Ontario : a history, 1615–1927 (5 vol., Toronto, 1927–[1928]), 4 : 438s.— L. E. Richardson, « A facile pen : John Motz and the Berliner Journal, 1859–1911 » (mémoire de m.a., Univ. of Waterloo, Ontario, 1991).— G. K. Weissenborn, « John Adam Rittinger : the « Glockemann » (1855–1915) », German-Canadian yearbook (Toronto), 8 (1984) : 221–224.

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Steven Tötösy de Zepetnek, « RITTINGER, JOHN ADAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/rittinger_john_adam_14F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
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