RITCHIE, SAMUEL J., homme d’affaires, né le 24 novembre 1838 dans le canton de Boston, Ohio ; le 15 juin 1865, il épousa Sophronia Hale, de Bath, Ohio, et ils eurent deux fils et une fille ; décédé le 18 septembre 1908 à Charleston, Virginie-Occidentale, et inhumé à Akron, Ohio.
Aîné des sept enfants d’un couple d’immigrants presbytériens venus de Londonderry (Irlande du Nord), Samuel Ritchie grandit dans une ferme du canton de Boston, près d’Akron. Il fit ses études dans des écoles de la région, puis, vers 1855, fréquenta un moment le Western Reserve College de Cleveland, après quoi il enseigna. Au début des années 1860, il se lança dans l’industrie du bois : il fournissait des traverses de chemin de fer en qualité de sous-traitant. En 1867, il s’associa à une fabrique de voitures de Tallmadge, dans l’Ohio. C’est d’ailleurs là qu’il habiterait la plus grande partie de sa vie. En 1871, lui-même et ses associés vendirent l’entreprise puis investirent la recette, en partie dans des houillères de la Virginie-Occidentale qui ne rapporteraient de dividendes que 30 ans plus tard, et en partie dans une usine de conduites d’égout située à Tallmadge. C’est d’ailleurs pour vendre ces produits que Ritchie, suivant la tradition des voyageurs de commerce, passa une grande partie de son temps à Washington au milieu des années 1870.
En 1878, l’usine brûla et Ritchie se dissocia de l’entreprise. Sans occupation mais disposant, pour l’une des rares fois de sa vie, de capital à investir, il apprit du pittoresque George William McMullen, agent de développement ferroviaire installé à Chicago et anciennement de Picton, en Ontario, qui s’était fait connaître au Canada parce qu’il avait trempé dans le scandale du Pacifique [V. sir Hugh Allan*] – il apprit, donc, qu’il y avait des gisements de fer à exploiter dans le comté de Hastings, en Ontario. En 1880, avec McMullen et le frère de celui-ci, J. B. McMullen, il fit l’acquisition du Prince Edward County Railway, qui reliait Picton à Trenton. Un an après, les trois hommes, avec William Coe, de Madoc, achetèrent 70 000 acres de terres ferreuses dans le nord du comté de Hastings.
En 1882, Ritchie et George McMullen devinrent respectivement président et vice-président de la société ferroviaire, qui portait désormais le nom de Central Ontario Railway Company, et les intérêts majoritaires qu’ils avaient dans les terres ferreuses les plus prometteuses furent transférés à une nouvelle entreprise, la Coe Hill Mining Company. Deux ans plus tard, le chemin de fer se rendait jusqu’à la mine de Coe Hill et la compagnie expédiait du minerai à Cleveland. Mais c’était trop beau pour durer. Des analyses révélèrent que le minerai ne pouvait pas être traité. La Central Ontario Railway Company, criblée de dettes, et son principal bailleur de fonds, Ritchie, étaient au bord de la faillite.
Parti en quête de nouvelles affaires, Ritchie apprit en 1885 que l’on venait de découvrir des gisements de cuivre dans le nord de l’Ontario, près de Sudbury Junction, sur le trajet du chemin de fer canadien du Pacifique. À l’automne, il se rendit sur les lieux et fit l’acquisition de plusieurs propriétés minières ; son intention, affirma-t-il par la suite, était de les transférer à la Central Ontario Railway Company, comme le permettait la charte de celle-ci. Toutefois, ses créanciers et associés financiers, le sénateur Henry B. Payne et le juge Stevenson Burke, de Cleveland, ainsi que Thomas Cornell, d’Akron, penchaient pour une autre stratégie. En janvier 1886, sur leurs instances, deux sociétés furent constituées en vertu de la loi de l’Ohio. L’une était la Canadian Copper Company, dotée d’un capital-actions de 2 millions de dollars et présidée par Ritchie. C’est à elle que l’on transféra les propriétés de Sudbury. L’autre, l’Anglo-American Iron Company, dont Ritchie était vice-président, reçut les autres terres ferreuses situées en bordure du Central Ontario Railway. Quelques mois plus tard, le Parlement canadien adopta des lois spéciales qui autorisaient les deux sociétés à faire affaire au Canada, mais seule la Canadian Copper Company allait s’en prévaloir.
L’histoire des cinq premières années de la Canadian Copper Company se confond presque avec celle de Samuel Ritchie. Non seulement rassembla-t-il les fonds nécessaires au lancement des opérations, mais il quêta, emprunta ou acheta du matériel d’exploitation et des fournitures d’occasion. De même, c’est lui qui recruta le personnel administratif et technique. Faisant appel à son réseau de relations dans l’Ohio, il trouva un directeur général et un chimiste, et usant de la même méthode dans Hastings, il dénicha un comptable et des contremaîtres. Le siège social demeura à Sudbury, et Ritchie, à tu et à toi avec tout le monde, établit des liens étroits dans cette collectivité voisine de la mine, ce qui faisait bien l’affaire de la Canadian Copper Company.
Toutefois, c’est dans la mise en marché que l’apport de Ritchie s’avéra le plus utile. Comme l’indiquaient la raison sociale de l’entreprise et le nom de la localité qui en dépendait – Copper Cliff (Sudbury) –, Ritchie et ses associés étaient convaincus, au début, qu’ils allaient extraire du cuivre, mais des essais avaient révélé en 1886 que la teneur du minerai en nickel était encore plus élevée. À première vue, ce n’était pas une bonne nouvelle, car il n’existait alors aucun procédé de raffinage du nickel qui fût à la fois efficace et économique. Ritchie n’était pas métallurgiste. Pour trouver une solution, il dut faire appel à l’Orford Copper Company, de Robert M. Thompson, au New Jersey, une des rares sociétés nord-américaines à posséder quelque expérience en la matière. En décembre 1888, on alluma le premier four de fusion de Copper Cliff. Dès le début des années 1890, la Canadian Copper Company était la principale société d’exploitation minière et de fusion de minerai de la région.
Trouver des acheteurs était, de loin, le problème le plus difficile à résoudre. À la fin des années 1880, la consommation mondiale de nickel atteignait à peine mille tonnes par an, et la France, avec sa colonie pénitentiaire de Nouvelle-Calédonie suffisait aisément à la demande. Étant Américain, Ritchie fut naturellement porté à chercher aux États-Unis des débouchés pour les grandes quantités de nickel que la Canadian Copper Company était en mesure de produire. Pour accéder à ce marché, il passa de longs mois à Washington, en 1888–1889, et réussit à faire abolir les droits de douane imposés sur le minerai et la matte de nickel et de cuivre en provenance du Canada. L’étape suivante consistait à trouver des utilisations au métal. Le hasard avait fourni la réponse à Ritchie. Vers 1875, il avait rencontré à Washington un inventeur anglais, John Gamgee, qui avait fait l’essai d’un alliage industriel d’acier au nickel. Ces expériences n’avaient pas eu de suite, mais en 1889, Ritchie se souvint de cet alliage extrêmement résistant. Au même moment, on signalait que des scientifiques britanniques et européens l’expérimentaient dans l’armement naval. Ritchie ne fut pas long à tirer ses conclusions : il pressentit le secrétaire de la marine américaine, Benjamin Franklin Tracy, et le persuada de faire enquête sur le potentiel militaire du nickel.
À l’automne de 1889, Tracy envoya l’officier de marine Benjamin H. Buckingham faire une tournée d’exploration en Angleterre et en Europe avec Ritchie. Celui-ci revint avec un certain nombre de délégations, dont celle de la famille Krupp, d’Allemagne, toutes désireuses d’acheter la production de la Canadian Copper Company. Mais surtout, Buckingham fit une recommandation favorable. En 1891, la Canadian Copper Company et l’Orford Copper Company, spécialisée dans le raffinage, obtinrent le premier des marchés du gouvernement américain qui allaient les mettre sur la voie du profit.
Ritchie contribua plus que tout autre à la viabilité de la Canadian Copper Company, mais paradoxalement, c’est lui qui profita le moins de sa réussite. Promoteur et entrepreneur avant tout, il manquait de moyens financiers. La Central Ontario Railway Company lui avait mangé tout son capital, et il devait compter de plus en plus sur le bon vouloir de ses associés de l’Ohio, Payne, Burke et Cornell. Disposés à lui prêter de l’argent, ils exigeaient cependant en garantie ses actions et obligations de la Central Ontario Railway Company, de la Canadian Copper Company et de l’Anglo-American Iron Company. Dès septembre 1887, Ritchie n’était donc plus président de la Canadian Copper Company (Cornell avait pris sa place) parce qu’il n’y détenait plus en propre aucune action. Néanmoins, il continua de jouer un rôle dominant dans l’administration, car, absorbés par d’autres affaires, ses trois associés avaient peu de temps à consacrer à celle-là, et il consentait à faire profiter la compagnie de ses relations dans les cercles politiques et les milieux d’affaires.
En 1891 pourtant, rien n’allait plus entre Ritchie et ses associés. Des billets à son nom garantis par eux, et qui s’élevaient à plus de trois quarts de million de dollars, arrivaient à échéance. Il refusait de discuter de leur renouvellement, encore moins de leur remboursement. Ils s’accommodèrent de son entêtement tant que son travail à la Canadian Copper Company leur rapportait, mais pendant l’hiver de 1890–1891, Ritchie tenta d’imprimer à la société une orientation qui menaçait la totalité de leurs investissements. C’était plus qu’ils n’en pouvaient tolérer.
À vrai dire, Ritchie l’entrepreneur avait beau crâner, il n’avait jamais considéré la Canadian Copper Company comme une affaire valable en elle-même. Il avait participé à sa formation pour sauver la Central Ontario Railway Company, et une fois devenu président, il n’avait pas changé d’avis, même lorsque la compagnie de cuivre s’était révélée offrir des possibilités énormes. En 1890, il commença à prôner la fusion et l’intégration de la Canadian Copper Company, de l’Anglo-American Iron Company et de la Central Ontario Railway Company, la formation, en somme, d’une entreprise similaire à celle qu’il avait envisagée à l’origine. Son projet consistait à prolonger le chemin de fer jusqu’à Sudbury, afin que le nickel extrait à cet endroit puisse être transporté jusqu’à une raffinerie d’acier au nickel située à Trenton, et soit utilisé avec le minerai de fer du comté de Hastings, dont le traitement, prétendait-il, pouvait désormais rapporter.
Par contre, Cornell, Burke et Payne ne voulaient pas enchaîner une entreprise rentable, la Canadian Copper Company, au poids mort qu’était le chemin de fer. La crise atteignit son paroxysme en 1891. Après avoir fait la sourde oreille à ses associés, qui le prévenaient de ne pas engager la Canadian Copper Company dans le plan qu’il proposait, Ritchie contesta publiquement le pouvoir des dirigeants de celle-ci de conclure des ententes de vente à long terme qui entraient en conflit avec son projet. Devant cet obstacle, les administrateurs de la compagnie de cuivre conclurent qu’ils n’avaient d’autre recours que de désavouer celui que l’opinion publique considérait comme le père de Sudbury. Dans une circulaire datée du 16 mars, ils déclarèrent qu’il n’avait plus rien à voir avec l’entreprise.
Ce fut donc dans la discorde que prit fin, au printemps de 1891, la collaboration de Ritchie à la Canadian Copper Company. Dans le courant de l’année suivante, le fossé qui le séparait de ses associés ne fit que s’élargir : ils usèrent de leur pouvoir financier pour l’évincer de l’Anglo-American Iron Company, et, pis encore, de la direction de la Central Ontario Railway Company. Les années 1890 se passèrent en poursuites et contre-poursuites, Ritchie tentant désespérément d’obtenir la restitution de ce qu’il avait perdu. Par exemple, il tenta, tant devant les tribunaux de l’Ohio que devant ceux de l’Ontario, de recouvrer son emprise sur les trois sociétés, sa qualité de copropriétaire étant établie, affirmait-il, par les actions et obligations que ses créanciers détenaient en garantie. Les tribunaux ne lui donnèrent pas raison, et en novembre 1897, ses biens furent vendus à la criée par autorité de justice. Burke et la succession de Cornell et de Payne, qui étaient décédés respectivement en 1892 et en 1896, se les rachetèrent à eux-mêmes.
À défaut d’avoir obtenu justice, Ritchie décida de se venger en attaquant la Canadian Copper Company et ses propriétaires sur trois fronts. Premièrement, il entama une nouvelle série de poursuites contre la compagnie pour en obtenir la dissolution, un de ses arguments étant qu’elle n’était pas habilitée à posséder des biens en Ontario. Aucune de ces poursuites ne fut retenue. Il intenta aussi de nouveaux procès à Burke et à la succession de Cornell et de Payne. Deuxièmement, après s’être fait de nouveaux alliés dans le milieu des affaires – les industriels de Hamilton John Patterson*, Andrew Trew Wood et John Morison Gibson* –, il tenta de rivaliser avec la Canadian Copper Company et l’Orford Copper Company en faisant la promotion d’entreprises d’acier au nickel : la Nickel Copper Company of Ontario, la Hoepfner Refining Company et la Nickel Steel Company of Canada. Ces entreprises finirent par déposer leur bilan, mais de 1897 à 1901, Ritchie et ses associés arrivèrent à convaincre l’opinion qu’elles pouvaient soutenir la concurrence, ce qui lui permit de talonner la Canadian Copper Company.
Le troisième front sur lequel Ritchie attaqua fut le front politique. Dans les années 1880, il s’était fait remarquer par ses prises de positions en faveur du libre-échange entre le Canada et les États-Unis, et en privé, il avait même prôné l’annexion à la République américaine. En 1888, à un moment où les Canadiens discutaient avec passion de l’union politique et commerciale des deux pays, il donna à Erastus Wiman, dans sa correspondance personnelle avec lui, le titre de futur « sénateur de l’Ontario ». Puis soudain, à la fin des années 1890, il changea son fusil d’épaule et se mit à préconiser le nationalisme économique. Invoquant la nécessité de favoriser le développement de l’industrie canadienne de l’acier au nickel, il dirigea une campagne qui visait à persuader le gouvernement de sir Wilfrid Laurier* d’imposer un droit d’exportation sur le minerai et la matte de cuivre et de nickel. Il avait bien choisi ses associés cette fois-ci, car Patterson, Wood et Gibson étaient des libéraux influents. En 1897, le Parlement du Canada adopta une loi qui prévoyait de tels droits, mais l’assortit d’une clause conditionnelle qui exigeait un décret pour leur entrée en vigueur. En 1899, comme ce décret se faisait toujours attendre, Ritchie et ses associés se tournèrent vers le gouvernement de l’Ontario et lui demandèrent d’imposer une condition au traitement du minerai de nickel, à savoir le raffinage au Canada, condition semblable à celle qui s’appliquait depuis 1897 au bois de sciage [V. Arthur Sturgis Hardy]. Cette fois, ils se trouvaient en terrain plus solide : Gibson était le commissaire ontarien des Terres de la couronne et, en 1899, il devint procureur général de la province. En 1900, l’Assemblée de l’Ontario apporta au Mines Act une modification qui imposait des droits à l’exportation de la matte non raffinée. Dans ce cas aussi il fallait un décret (du cabinet provincial) pour que la modification entre en vigueur, et il tardait à venir. Au bout du compte, aucune de ces manœuvres ne porta fruit, mais elles ennuyèrent sérieusement la Canadian Copper Company, qui avait riposté aux défis lancés par les autorités en menaçant de quitter Copper Cliff.
Finalement, en 1901, la chance sourit à Ritchie. Au cours d’une de ses interminables poursuites contre la succession de Thomas Cornell, ses avocats prouvèrent que les exécuteurs avaient contrefait le testament. Du coup, le tribunal fut davantage disposé à croire Ritchie lorsqu’il affirmait que, quatre mois avant la vente judiciaire de 1897, sa femme (héritière d’une fortune) s’était engagée par contrat à acheter ses actions et obligations à la succession de Cornell, et que les exécuteurs n’avaient pas respecté cette entente. Presque en même temps (et selon Ritchie, ce n’était pas une coïncidence), Burke et les administrateurs de la succession de Payne conclurent que mieux valait trouver un accommodement. Certes, l’histoire du testament contrefait les embarrassait. Mais il y avait plus : ils avaient essayé d’abandonner l’exploitation du nickel et avaient constaté que les poursuites de Ritchie rendaient la Canadian Copper Company invendable. On mit la dernière main au règlement à l’amiable seulement en novembre 1902, mais ce ne fut sûrement pas un hasard si, à la mi-mars de la même année, soit à peine deux semaines avant la formation de l’International Nickel Company (qui rassemblait l’actif de la Canadian Copper Company, de l’Orford Copper Company et d’autres sociétés), Ritchie mit fin à toutes les poursuites qu’il avait intentées aux propriétaires de la Canadian Copper Company devant les tribunaux de l’Ohio et de l’Ontario.
Après plus de dix ans de luttes, Samuel Ritchie avait remporté une certaine victoire sur ses adversaires de la Canadian Copper Company. Bien que l’on ne connaisse pas les détails de la restitution, on sait que, au début de 1903, il était de nouveau président et actionnaire majoritaire de cette entreprise à laquelle il était si étrangement attaché : la Central Ontario Railway Company, encore très endettée, et qui allait s’intégrer par la suite au réseau Canadian Northern. En plus, les règlements de 1902 lui rapportèrent assez d’argent pour qu’il puisse construire un véritable palace à Akron, The Frontier, et envisager de sortir ses houillères de Virginie-Occidentale du rets de poursuites judiciaires dans lesquelles elles étaient empêtrées. C’était la tâche que cet incorrigible plaideur s’apprêtait à entreprendre lorsqu’il mourut d’apoplexie en 1908.
« M. [Samuel J.] Ritchie était tout simplement incomparable [...] C’était toute une pièce d’homme. Il était grand de cœur et d’esprit, tout comme il était robuste de carrure » C’est ainsi, lit-on dans l’Akron Beacon Journal, que le révérend W. D. Marsh commença son oraison aux obsèques de Ritchie, qui se déroulèrent dans l’intimité à Akron. Faisant de son mieux pour dire du bien d’un homme qui avait été à la fois un athée déclaré et un matérialiste convaincu (« Je n’ai pas laissé mes enfants perdre du temps à conjuguer des verbes latins et grecs, avait-il écrit un jour à Andrew Carnegie. J’ai essayé de leur faire comprendre que cela aurait été fou de passer des heures à acquérir laborieusement un bien qui n’est ni utilisable ni vendable. »), le ministre consacra une partie de son sermon à condamner les ennemis de Ritchie, cette « tribu d’avocats bâtards, ces Ismaélites, ces fils de la femme serve [...] qui [...] ont tendance à soumettre à un chantage systématique l’homme qui réussit ». Quelle que soit son exactitude, le commentaire convenait tout à fait dans les circonstances : Ritchie, dit-on, était mort comme il avait vécu, engagé dans une autre bataille judiciaire loin de chez lui.
L’une des difficultés que présente la recherche sur Samuel J. Ritchie est le volume important des papiers qu’il a laissés. Ils ne sont pas très bien organisés et, même s’ils l’étaient, la difficulté n’en persiterait pas moins. Ritchie écrivait et réécrivait constamment sa vision des événements, souvent, semble-t-il, pour satisfaire les attentes du destinataire de la lettre. Par conséquent, il existe de nombreuses versions d’un événement précis et il est parfois impossible de savoir avec certitude laquelle est la plus près de la vérité. [m. b.]
La volumineuse collection des papiers de Ritchie qui se trouve à la Western Reserve Hist. Soc. (Cleveland, Ohio) constitue la principale source d’information sur lui. Des documents ayant trait à la Canadian Copper Company ont été donnés à l’International Nickel Company of Canada et sont conservés dans ses archives à Sudbury, Ontario. En outre, la compagnie a microfilmé la collection de la Western Reserve Hist. Soc. des cahiers de correspondance de Ritchie pour la période de 1882–1908.
AN, MG 26, A ; G.— W.Va, Dept. of Education and the Arts, Division of Culture and Hist. (Charleston), Reg. of deaths, Charleston District, 1908, n° 28 (mfm).— Akron Beacon Journal (Akron, Ohio), 19, 23 sept. 1908.— Journal (Sudbury), 2, 9 mars, 11 mai, 24 août, 5 oct. 1893, 25 oct. 1894, 17 janv. 1895, 1er avril 1897.— K. H. Grismer, Akron and Summit County (Akron, [1952 ?]).— O. W. Main, The Canadian nickel industry : a study in market control and public policy (Toronto, 1955).— Nelles, Politics of development.— Philip Smith, Harvest from the rock :a history of mining in Ontario (Toronto, 1986).— G. A. Stelter, « The origins of a company town : Sudbury in the nineteenth century », Laurentian Univ. Rev. (Sudbury), 3 (1970–1971), n° 3 : 3–37.— J. F. Thompson et Norman Beasley, For the years to come : a story of International Nickel of Canada (New York, 1960).
R. Matthew Bray, « RITCHIE, SAMUEL J. », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/ritchie_samuel_j_13F.html.
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Auteur de l'article: | R. Matthew Bray |
Titre de l'article: | RITCHIE, SAMUEL J. |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1994 |
Année de la révision: | 1994 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |