POMMIER, HUGUES, prêtre, missionnaire, peintre et portraitiste né vers l’année 1637 dans le Vendômois, au sud-ouest de Paris, et décédé en France en 1686.
On sait peu de chose de son existence avant son départ pour la Nouvelle-France, sauf qu’il a été ordonné prêtre et qu’il se destine aux missions canadiennes. Il s’embarque en 1663, fait escale à Plaisance (Placentia, T.-N.), où il exerce son ministère pendant plusieurs mois, et ne parvient à Québec qu’au printemps de 1664. Pendant les 14 années qu’il passe en Nouvelle-France, il dessert les quelques paroisses qui sont alors en voie de formation – la Sainte-Famille (île d’Orléans), Boucherville, Lauson, Contrecœur, Sorel et Beauport. La dernière mention qui le concerne date de l’année 1678. Retourné en France, il est mort en décembre 1686.
« Il se piquoit de peinture, faisoit beaucoup de tableaux ; personne ne les goûtoit », écrit Bertrand de Latour* dans son Mémoire sur la vie de M. de Laval. Il convient de se méfier des formules de ce genre. Quoi qu’il en soit, il existe en ce moment trois tableaux peints entre 1665 et 1672, qui sont sûrement de la main de Pommier. L’un est une bonne copie de la gravure de Grégoire Huret qui représente le martyre des pères jésuites en 1648–1649 ; la peinture est ancienne ; comme la gravure d’Huret est arrivée à Québec en 1665, Pommier était alors le seul peintre qui pût en entreprendre l’exécution. Ce tableau est à l’Hôtel-Dieu de Québec.
La même institution conserve un portrait hallucinant, celui de la mère Catherine de Saint-Augustin [V. Simon], décédée le 8 mai 1668. À cette date, Pommier est encore le seul peintre québécois à exercer son art et à portraiturer la défunte.
Le 30 avril 1672, la mère Marie de l’Incarnation [V. Guyart] meurt au couvent des Ursulines de Québec. On l’inhume en grande pompe. Mais quelques heures après, on s’avise de retirer son corps du caveau pour faire « tirer » son portrait. Au début de mai 1672, seul Pommier « peut prendre une ressemblance parfaite de cette douce figure marquée du sceau de la béatitude ». L’original de ce portrait n’existe plus depuis le sinistre de 1686 ; mais il en existe une réplique ou une copie fidèle.
Ce sont les seules œuvres qu’on connaît actuellement de cet artiste. N’aurait-il peint que l’effigie émouvante de la mère Catherine, l’abbé Pommier a montré son talent de peintre et de portraitiste.
ASQ, MSS, 29, Histoire du Séminaire de Québec, par J.-A. Taschereau.— Jug. et délib., I : 283.— Auguste Gosselin, Vie de Mgr de Laval, I : 446.— Bertrand de La Tour, Mémoires sur la vie de M. de Laval, premier évêque de Québec (Cologne, 1761), 107.— Gérard Morisset, Peintres et Tableaux (2 vol., Québec, 1936–37), II : 23–36.
Gérard Morisset, « POMMIER, HUGUES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/pommier_hugues_1F.html.
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Auteur de l'article: | Gérard Morisset |
Titre de l'article: | POMMIER, HUGUES |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |