ODELL, WILLIAM HUNTER, avocat, fonctionnaire et juge, né le 26 novembre 1811 à Fredericton, fils de William Franklin Odell* et d’Elizabeth Newell ; le 18 septembre 1849, il épousa à Halifax Elizabeth Ann Bliss, et ils eurent quatre filles et un fils ; décédé le 26 juillet 1891 au même endroit.

William Hunter Odell, ainsi nommé en l’honneur du major général Martin Hunter* et dernier notable de la lignée des Odell, se trouve quelque peu éclipsé au centre d’un éblouissant réseau de relations. Son grand-père paternel était le révérend Jonathan Odell*, poète loyaliste et secrétaire de la province du Nouveau-Brunswick. L’une de ses sœurs épousa le puissant arpenteur général Thomas Baillie*. Son épouse était la fille d’un juge de la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse, William Blowers Bliss*, qui était le fils de Jonathan Bliss*, juge en chef du Nouveau-Brunswick, mais que Sampson Salter Blowers*, juge en chef de la Nouvelle-Écosse, avait presque adopté. Deux autres de ses sœurs épousèrent les évêques Hibbert Binney*, de la Nouvelle-Écosse, et James Butler Knill Kelly*, de Terre-Neuve.

Élevé à Fredericton, Odell fit ses études au King’s College, après quoi il fut reçu attorney, le 18 juillet 1835, et barrister, le 8 février 1838. Chez les loyalistes du Nouveau-Brunswick qui occupaient des charges publiques, il existait une coutume bien établie selon laquelle on tentait de transmettre un poste de père en fils : Jonathan et William Franklin Odell fournissent l’exemple le plus marquant de cette pratique puisqu’à eux deux ils totalisèrent 60 ans de service à titre de secrétaire de la province et greffier du conseil. Lorsque vint le moment de lancer le troisième Odell dans la carrière, on n’admettait plus sans discussion un népotisme aussi flagrant. Ainsi, quand le lieutenant-gouverneur sir Archibald Campbell*, avant de quitter ses fonctions en 1837, désigna le jeune Odell au poste lucratif de greffier de la couronne à la Cour suprême même s’il était absent de la province et s’il n’avait pas encore été reçu barrister, l’indignation fut telle que le nouveau lieutenant-gouverneur, sir John Harvey*, dut bientôt se résoudre à le remplacer par George Frederick Street Berton*. Malgré l’inimitié de Harvey envers les Odell et le fait que le jeune Odell eût été impliqué dans un affrontement peu honorable avec des soldats ivres dans les rues de Fredericton, on l’autorisa à servir d’adjoint à son père, alors secrétaire de la province, de 1838 à 1844. Il remplit également les fonctions de greffier du Conseil exécutif à partir de 1839. En 1847, on le nomma juge de la Cour des plaids communs du comté d’York.

Nommé au Conseil législatif en 1850, Odell hérita en 1867, comme il se devait, d’un poste au Sénat canadien, où il fut très assidu mais prit rarement la parole. C’était un conservateur inoffensif, et la seule responsabilité politique qu’il assuma fut celle de maître général des Postes dans l’éphémère gouvernement anti-confédérateur d’Albert James Smith*, au pouvoir de 1865 à 1866. Sa principale contribution à la cause des adversaires de la Confédération consista à rédiger sous un pseudonyme un poème satirique intitulé The federation spider’s web [...]. Ces vers de mirliton, qui pouvaient étonner de la part d’un petit-fils de Jonathan Odell, atteignirent de manière cocasse les cibles visées, la plupart du côté du Haut-Canada.

Le seul souvenir qui reste de William Hunter Odell est qu’il fut le dernier habitant du Nouveau-Brunswick à se battre en duel, ce pourquoi l’évêque John Medley l’excommunia en 1848. À sa mort, ses collègues du Sénat déplorèrent sa perte en mentionnant simplement qu’il était un digne gentilhomme d’ascendance irréprochable, épitaphe que le dernier des Odell du Nouveau-Brunswick n’aurait pas dédaignée. Le sénateur Odell avait vécu quelques années à Halifax avant sa mort. La dernière de ses quatre filles célibataires (que Charles Stewart Almon Ritchie décrit dans ses mémoires comme « d’innocentes dames étourdies et laides [...] aux [vêtements de] soie qui crissent et aux bracelets en or qui tintent ») y mourut en 1937, mettant fin à la lignée des Odell dans les Maritimes.

D. G. Bell

Il semble y avoir peu de doute que William Hunter Odell soit l’auteur de The federation spider’s web ; a serio-comic, politic ode, suited to the times ; by Dorothea Doggerel, spinster, edited by herself, cum privilegio of her sex (s.l., 1865). Il n’y a aucune preuve interne qu’il en soit l’auteur, quoique l’expression cum privilegio suggère fortement qu’il s’agit d’un avocat. Tous les exemplaires que l’on peut encore trouver proviennent de la succession Odell (le Musée du N.-B. en a trois) et l’un porte l’inscription « écrit par William Hunter Odell » de la main d’une femme adulte du siècle dernier, probablement l’une de ses filles.

À l’exception des commissions de fonction et des titres légaux, les papiers de la famille Odell, au Musée du N.-B., ne contiennent rien sur William Hunter. La bibliothèque Odell du musée possède toutefois une vaste sélection de ses livres, ainsi que ceux de son père et de son grand-père.  [d. g. b.]

APNB, MC 223, John Medley, act-book ; RG 3, RS307, A2 ; RG 5, RS32, C.— National Library of Wales (Aberystwyth), G. C. Lewis papers, Head-Lewis corr. (mfm aux AN).— Musée du N.-B., W. F. Ganong papers, box 42 (John Harvey, letter-book, 1837–1838) ; Sir John Harvey papers, letter-books (transcriptions aux AN) ; Merritt family papers.— Canada, Sénat, Débats, 1867–1871 ; 1873–1874 ; 1876–1891.— J. H. [Gatty] Ewing, Canada home : Juliana Horatia Ewing’s Fredericton letters, 1867–1869, Margaret Howard Blom et T. E. Blom, édit. (Vancouver, 1983).— Rufus King, « Memoir of Hon. William Hunter Odell », New-England Hist. and Geneal. Reg. (Boston), 46 (1892) : 20–22.— MacNutt, New Brunswick.— C. [S. A.] Ritchie, The siren years : a Canadian diplomat abroad, 1937–1945 (Toronto, 1974).

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D. G. Bell, « ODELL, WILLIAM HUNTER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/odell_william_hunter_12F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
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