NORDBECK, PETER, orfèvre et joaillier, né en Allemagne en 1789, probablement dans le Hanovre, décédé le 7 février 1861 à Halifax, Nouvelle-Écosse.

Après l’apprentissage traditionnel de sept ans, Peter Nordbeck fut compagnon auprès de divers orfèvres d’Allemagne. En 1814, il avait quitté le pays et était établi dans les Antilles britanniques. Cinq ans plus tard, il partit pour Halifax et monta une affaire d’orfèvrerie ; en 1824, il s’associa à un autre orfèvre compétent, Henry Mignowitz. Cette association prit bientôt fin mais, en août 1827, il fonda, avec Mignowitz et Robert Clarke, la société Nordbeck and Company. Si Clarke s’en retira très vite, Nordbeck et Mignowitz travaillèrent ensemble jusqu’en 1829.

Caroline, la femme de Nordbeck, mourut en 1832, et en 1833 il épousa Grace, veuve de John Langford, orfèvre londonien qui avait travaillé à Halifax de 1809 à 1815. Nordbeck prit comme apprenti son jeune beau-fils, James I. Langford, qui, en 1838, le quitta pour s’établir à son compte. Nordbeck forma plusieurs autres orfèvres remarquables, entre autres Michael Septimus Brown*, William Veith et George Witham.

Au cours des années 20, Nordbeck fabriqua quelques bijoux, de nombreuses pièces d’argenterie et, de temps à autre, des petits chefs-d’œuvre, une tabatière par exemple, qui se trouve actuellement en Angleterre, au Victoria and Albert Museum de Londres. Après 1830, il fabriqua de nombreux vases eucharistiques, calices, ciboires et patènes, ainsi que de grandes coupes de présentation, des pots, des timbales et des services de table en argent. En 1832, il fit savoir qu’il avait importé d’Angleterre une presse à « balancier » brevetée, grâce à laquelle « il allait pouvoir produire toute espèce d’argenterie de style royal, frapper des médailles et graver des ornements de tout genre ». Une gravure sur bois représente l’appareil et son grand volant monté sur une tige filetée qui faisait descendre avec force les moules en fer. Il se peut que Nordbeck s’en servît également pour fabriquer des broches, des médaillons et d’autres bijoux en or et en argent dont beaucoup sont encore précieusement conservés. Plusieurs pièces datées, un magnifique calice d’or et d’argent et une patène d’or qu’il fit en 1835 pour l’église St Peter de Pubnico, Nouvelle-Écosse, et des coupes d’argent remises en prix lors de courses de yachts qui eurent lieu en 1836 et 1837, témoignent quelque peu du métier de Nordbeck. Il fit également des voyages réguliers en Angleterre pour y choisir des articles raffinés à importer ; les annonces qu’il fit paraître dans la presse en indiquent la variété.

Le 9 septembre 1859, ses locaux furent détruits dans l’incendie qui ravagea la plus grande partie du quartier commercial de Halifax. Peu après, avec d’autres négociants éminents, Nordbeck entreprit de reconstruire la rue Granville « à un prix et dans un style dépassant de loin les besoins de la ville », si l’on en croit Thomas Beamish Akins*. Ses rangées de maisons en pierre avec leurs façades à l’italienne au fenêtrage habilement diversifié forment l’un des rares îlots homogènes d’anciens bâtiments commerciaux existant encore au Canada.

Peter Nordbeck n’occupa ses nouveaux et luxueux locaux que peu de temps avant de mourir, à l’âge de 72 ans. L’intérieur de son magasin, avec ses plafonds de gypse ornés de fresques, ses boiseries de pin sculpté et ses colonnes corinthiennes élancées, demeure presque intact plus d’un siècle après son ouverture.

Donald C. Mackay

On retrouve des œuvres de Peter Nordbeck au Provincial Museum of Nova Scotia (Halifax), au Canadiana Branch of the Royal Ontario Museum (Toronto), au Victoria and Albert Museum (Londres), et dans la Henry Birks Collection (Montréal).  [d. c. m.]

N.-É., Provincial Museum and Science Library, Report (Halifax), 1934–1938.— J. E. Langdon, Canadian silversmiths, 1700–1900 (Toronto, 1966).— D. C. Mackay, Silversmiths and related craftsmen of the Atlantic provinces (Halifax, 1973).— Harry Piers et D. C. Mackay, Master goldsmiths of Nova Scotia and their marks (Halifax, 1948).— T. B. Akins, History of Halifax City, N.S. Hist. Soc., Coll., VIII (1895).— D. C. Mackay, Goldsmiths and silversmiths, Canadian Antiques Collector (Toronto), 7 (févr. 1972) : 22–26.

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Donald C. Mackay, « NORDBECK, PETER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/nordbeck_peter_9F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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