MURRAY, ROBERT, ministre presbytérien, auteur, fonctionnaire et professeur, né vers 1795, probablement le troisième fils de John Murray, de Banbridge (Irlande du Nord) ; il épousa Jessie Dickson, et ils ne semblent pas avoir eu d’enfants ; décédé le 30 mars 1853 à Port Albert, Haut-Canada.

Robert Murray passa l’examen d’entrée à l’University of Glasgow en 1809, fut ordonné ministre de l’Église d’Écosse, puis devint prédicateur et instituteur dans un certain nombre de paroisses rurales d’Écosse. De 1824 à 1834, il fut professeur à l’Edinburgh Commercial and Mathematical Academy. Au cours de cette période, il publia un manuel d’arithmétique commerciale qui devait connaître un très grand succès et qui fut plus tard réimprimé dans le Haut-Canada. Il immigra ensuite aux États-Unis avant de devenir, en 1836, pasteur de la congrégation dé l’Église d’Écosse à Oakville, dans le Haut-Canada. Apparemment, Murray était un ministre populaire auprès de sa communauté, même s’il se mêlait généralement peu des affaires de l’Église presbytérienne d’Écosse du Haut-Canada ; il était inconnu du grand public, sauf à titre d’auteur d’un pamphlet où il s’attaquait aux sociétés de tempérance, lequel provoqua en 1839 une réfutation vigoureuse et injurieuse de la part d’Egerton Ryerson*.

Durant son ministère à Oakville, Murray se fit plusieurs amis influents sur le plan politique, parmi lesquels se trouvaient son voisin James Hopkirk et Samuel Bealey Harrison*. Après que l’adoption d’une nouvelle loi sur les écoles, en 1841, eut rendu nécessaire la nomination d’un haut fonctionnaire, ce furent principalement ces trois hommes qui soutinrent la nomination de Murray. En avril 1842, il devint le premier surintendant adjoint de l’Éducation du Haut-Canada, le secrétaire de la province étant de par ses fonctions surintendant. Sa tâche principale était de voir à l’application de la loi de 1841 sur les écoles publiques. Il n’avait cependant aucun pouvoir pour imposer l’uniformité aux écoles et aux commissaires, et son travail fut rendu difficile non seulement parce que la loi renfermait des dispositions impopulaires, mais aussi parce que, à bien des égards, son libellé était ambigu et contradictoire. Pendant les deux années suivantes, Murray consacra presque tous ses efforts à tirer le meilleur parti possible d’une mauvaise situation : il expliqua et interpréta la loi, tenta de résoudre les problèmes qu’elle soulevait ou passait sous silence et essaya de persuader le cabinet du besoin d’une meilleure législation. Dans le cadre de ses fonctions officielles, il entreprit une tournée du Haut-Canada et, en dépit d’une maladie, parvint à visiter des enseignants et des commissaires d’écoles dans toute la province. Tirant parti de cette tournée et de son importante correspondance officielle, il soumit au gouvernement, en 1843, un rapport résumant les insuffisances de la loi de 1841 et présentant les remèdes qu’il proposait : élever la qualité des enseignants, améliorer l’organisation du programme d’étude et le choix des manuels, et enfin étendre les pouvoirs du surintendant adjoint.

La nouvelle loi sur les écoles, présentée par le gouvernement à l’automne de 1843, contenait cependant peu de ses recommandations et ne donnait pas de pouvoirs accrus au surintendant. Ce fut en soi une déception. Toutefois, au début de 1844, le nouveau cabinet de sir Charles Theophilus Metcalfe* avait décidé que, pour des motifs politiques, Murray devait être remplacé par Egerton Ryerson. Parce qu’on ne pouvait pas simplement rejeter Murray, il fallait lui trouver un autre poste. Une démission au Kings College de Toronto, arriva à propos et donna au gouverneur Metcalfe la possibilité de faire nommer Murray professeur de mathématiques et de philosophie naturelle dans cet établissement. L’annonce officielle de sa nomination fut faite en septembre 1844.

À partir de ce moment, on sait peu de chose sur la vie de Robert Murray. Il continua d’officier de temps à autre à son ancienne congrégation d’Oakville et resta professeur à l’université jusqu’à sa mort à Port Albert, à la suite d’une longue maladie. La vie publique de Murray fut brève et sa vie privée reste inconnue. Mais à titre de premier surintendant adjoint de l’Éducation du Haut-Canada, il mit en vigueur les deux premières lois sur les écoles, créa le bureau d’Éducation et travailla en faveur d’une surintendance aux pouvoirs plus étendus et d’un enseignement amélioré ; ce faisant, il jeta les bases sur lesquelles son successeur allait construire.

R. D. Gidney

Le célèbre manuel de Robert Murray, New system of commercial arithmetic [...] for the use of schools, publié d’abord à Édimbourg, en 1830, a été réimprimé dans le Haut-Canada. Son pamphlet controversé contre la tempérance, A course of lectures on absolute abstinence ; containing a refutation of the doctrines of the temperance society, advanced in the temperance volume ; delivered before his congregation in Oakville, U.C., a été publié à Toronto en 1839. La congrégation de Murray fit connaître à la population son appui à la prise de position de ce dernier, dans le British Colonist (Toronto), 28 août 1839. Les éditoriaux d’Egerton Ryerson qui attaquaient le pamphlet de Murray sont parus dans le Christian Guardian, 18 et 25 sept. 1839. La présente étude s’inspire principalement de mon article, « The Rev. Robert Murray : Ontario’s first superintendent of schools », OH, 63 (1971) : 191–204. D’autres informations se trouvent dans : H. C. Mathews, Oakville and the Sixteen : the history of an Ontario port (Toronto, 1953 ; réimpr., 1971), des renseignements sur la vie de Murray avant 1836 ; APC, RG 5, C1, 75, file 2195 ; 76, file 2273 ; son testament (AO, RG 22, sér. 155) ; et la notice nécrologique parue dans le Journal of Education for Upper Canada (Toronto), 6 (1853) : 60.  [r. d. g.]

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R. D. Gidney, « MURRAY, ROBERT (mort en 1853) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/murray_robert_1853_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
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