MURRAY, GEORGE, médecin, chirurgien et homme politique, né le 2 novembre 1825 à Barney’s River, Nouvelle-Écosse, fils de David Murray, fermier, et de Margaret Huggan ; en juin 1854, il épousa Mary Ann Patterson ; décédé le 12 février 1888 à New Glasgow, Nouvelle-Écosse.

Petit-fils de Walter Murray, qui émigra d’Écosse à bord du Hector, George Murray fit ses études supérieures à la Pictou Academy, puis enseigna pendant quatre ans dans des écoles publiques de la Nouvelle-Écosse. En 1846, attiré par la réputation d’un concitoyen, le docteur William R. Grant, premier chirurgien à réussir l’ablation d’une tumeur de l’ovaire aux États-Unis, Murray s’inscrivit au Pennsylvania Medical College de Philadelphie. Il fit ses études dans le cabinet particulier de Grant et gagna son estime. En 1850, de retour en Nouvelle-Écosse, il ouvrit un cabinet à Barney’s River ; quatre ans plus tard, il s’installa à New Glasgow où il pratiqua jusqu’à sa mort. Il acquit une telle renommée dans sa profession que la Medical Society of Nova Scotia le choisit pour la représenter au congrès international de médecine tenu à Philadelphie en 1876.

Rien n’a plus passionné Murray au cours de sa vie que les modalités de l’entrée de la Nouvelle-Écosse dans la Confédération et les conditions de l’union elle-même. Il se présenta comme candidat libéral opposé à la Confédération aux élections provinciales de 1867 et arriva en tête de scrutin dans la circonscription électorale de Pictou où trois députés devaient être élus. À l’Assemblée, personne ne hurla plus violemment que Murray contre « la plus infâme trahison » qui ait frustré les habitants de la Nouvelle-Écosse de leur autonomie sur le plan législatif. En 1868, il estimait que le gouvernement provincial, hostile à la Confédération, faisait tout son possible pour obtenir l’abrogation de l’union, mais, l’année suivante, il n’était plus du même avis. Avec William Kidston, de Victoria, et Robert Chambers, de Colchester, il prit la tête d’un groupe de sept députés qui accusèrent le gouvernement d’avoir « accepté la situation » et dénoncèrent l’attitude « opportuniste » du procureur général Martin Isaac Wilkins au sujet de l’abrogation. La même année, il présenta une pétition des habitants de Pictou réclamant que des délégués fussent envoyés à Washington s’informer des conditions d’adhésion de la Nouvelle-Écosse à l’union américaine, puis une résolution voulant que la reine fût priée de « dispenser [les Néo-Écossais] de l’allégeance à la couronne britannique » à moins que la Nouvelle-Écosse ne fût libérée de ses liens confédéraux. Finalement, il dut retirer la pétition « annexionniste », et William Berrian Vail*, secrétaire de la province, recourut à un artifice de procédure équivalant à une forme de clôture pour faire en sorte qu’il n’y eût pas de débat sur la résolution annexionniste.

Au cours des années 1870 et 1871, Murray continua de harceler le gouvernement sur la question de l’abrogation, se présentant lui-même comme l’un des députés les plus indépendants de la Nouvelle-Écosse. Lors des élections provinciales de 1871, il nia cependant l’allégation selon laquelle il avait déjà été annexionniste, et le British Colonist (conservateur) se réjouit avec un malin plaisir de ce qu’ « il avait avalé des couleuvres en présence des Écossais hardis de Pictou » ; les trois candidats libéraux perdirent au profit des candidats conservateurs, partisans de la Confédération. Le Morning Chronicle (libéral) se plaignit avec indignation de ce que la vive opposition de Murray au gouvernement libéral avait détruit l’unité du parti dans Pictou. En 1874, aucune réconciliation n’était encore intervenue et les conservateurs gagnèrent les sièges du comté de Pictou sans opposition. Entraîné à se présenter aux élections de 1878, Murray accepta ou rejeta des éléments du programme de son parti comme bon lui sembla, ce qui amena le Colonial Standard (conservateur) de Pictou à noter qu’il était « tantôt en faveur du gouvernement, tantôt en faveur de l’opposition, tantôt un Ismaëlite et toujours le Juif errant de la politique ». Au milieu de la récession, et Murray et le gouvernement libéral subirent la défaite mais, comme d’habitude, Murray obtint plus de voix que les autres candidats libéraux.

Fougueux en politique, on ne pouvait trouver plus raisonnable que Murray dans la vie privée. En qualité de membre du conseil presbytéral de l’église presbytérienne Primitive, appelée plus tard United (maintenant Westminster) de New Glasgow, il passait pour un pacificateur. Au cours de ses 35 années de pratique de la médecine, il bâtit sa réputation sur son humeur égale et ses manières affables. Même s’il n’avait aucune spécialisation, il exerça pleinement ses talents de chirurgien acquis auprès de Grant et pratiqua des opérations de la cataracte et des corrections de becs-de-lièvre, opérations peu communes à l’époque ; il fut peut-être le premier chirurgien néo-écossais à réussir des sutures de fissures du palais ou de divisions vélo-palatines. N’escomptant aucune rémunération des pauvres, il n’eut jamais plus qu’un revenu raisonnable. Probablement le médecin le plus éminent de l’est de la Nouvelle-Écosse, Murray jouissait d’une excellente réputation dans tout le comté de Pictou.

J. Murray Beck

N.-É., House of Assembly, Debates and proc., 18681871.— British Colonist (Halifax), 18671874.— Colonial Standard (Pictou, N.-É.), 10 sept. 1878.— Eastern Chronicle (New Glasgow, N.-É.), 16 févr. 1888.— Morning Chronicle (Halifax), 18671874, 1878.— Canadian biog. dict., II : 482s.— Directory of N.S. MLAs, 264.— Beck, Government of N.S., 152s.— J. M. Cameron, Political Pictonians : the men of the Legislative Council, Senate, House of Commons, House of Assembly, 1767–1967 (Ottawa, [1967]), 18.

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J. Murray Beck, « MURRAY, GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/murray_george_11F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
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