McMILLAN, JOHN, marchand, homme politique et fonctionnaire, né le 4 août 1816 à Brodick, île d’Arran (région de Strathclyde, Écosse) ; en 1850, il épousa Mary Stewart McNutt, et ils eurent cinq enfants ; décédé le 12 septembre 1886 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick.

John McMillan arriva dans le nord du Nouveau-Brunswick en 1832 ; il vint avec son père, qui s’établit à Campbellton. McMillan, qui s’était instruit pratiquement tout seul, travailla d’abord dans le domaine de l’exploitation forestière. Il devint plus tard un marchand prospère et, avec un associé, Jeremiah Travis, mit sur pied l’entreprise forestière McMillan and Travis Company. Les associés, propriétaires d’un « magasin général » à Campbellton, envoyaient des équipes de bûcherons couper du bois dans leurs propres concessions forestières, fournissaient de la marchandise à crédit aux autres entrepreneurs de la forêt, achetaient leur bois au moment de sa descente des ruisseaux et des rivières et l’expédiaient, principalement sous forme de madriers et de planches, à Liverpool, en Angleterre. Bien qu’ils eussent des concurrents tout près, à Dalhousie, McMillan prétendit en 1858 que Travis et lui dirigeaient depuis Campbellton 80 p. cent du commerce du bois dans le comté de Restigouche.

Nommé juge de paix en 1845, McMillan fut élu député du comté de Restigouche à l’Assemblée provinciale en 1857, comme partisan de Charles Fisher* et de Samuel Leonard Tilley*. Il travailla ferme à gagner des appuis dans le comté et recommanda à Tilley en 1858 qu’on fît preuve de mesure quant à la révocation des fonctionnaires subalternes qui s’étaient occupés de politique pour le compte du précédent gouvernement de John Hamilton Gray et de Robert Duncan Wilmot*. Lorsqu’en novembre 1858 John Mercer Johnson* dut résigner ses fonctions de maître général des Postes à cause d’un scandale survenu dans son département, McMillan s’opposa à la nomination de Charles Connell*, qui, par la suite, mit le gouvernement dans l’embarras en imprimant des timbres frappés à son image plutôt qu’à celle de la reine Victoria. McMillan avait suggéré que Peter Mitchell*, député de Northumberland, fût nommé à ce poste parce qu’il était mieux qualifié et que ce choix plairait aux électeurs du nord de la province.

Réélu en 1861, McMillan devint, le 26 juillet de la même année, arpenteur général dans le gouvernement de Tilley. Jeremiah Travis s’opposa à ce qu’il se mêlât de politique parce que cela prenait beaucoup trop de son temps. Travis habitait Liverpool plusieurs mois chaque année afin de s’occuper des affaires de la compagnie à l’extérieur de la province, et il comptait sur McMillan pour qu’il en fît de même au Nouveau-Brunswick. Ce désaccord entraîna la dissolution de leur association en 1862, et Travis accusa par la suite McMillan d’avoir engagé, depuis qu’il était devenu arpenteur général, des hommes qui avaient coupé du bois en contravention de la loi. Il demanda à Tilley de congédier McMillan, mais subit un refus, et McMillan resta en poste jusqu’en 1865. McMillan améliora le rendement de son département en en changeant les méthodes de fonctionnement et en précisant les attributions de ses fonctionnaires, mais ses adversaires l’accusèrent de négliger ses fonctions à Fredericton au profit de ses intérêts commerciaux dans le nord de la province.

En mars 1865, le gouvernement de Tilley fut défait par Albert James Smith et les adversaires de l’entrée du Nouveau-Brunswick dans la confédération. L’un des six partisans de la confédération seulement à être élus en 1865 et seul membre du gouvernement de Tilley à être réélu, McMillan offrit de céder son siège de Restigouche pour permettre au chef de son parti défait de se présenter lors d’une élection partielle devant se tenir dans ce comté. Tilley déclina l’offre. Avec Abner Reid McClelan, McMillan dirigea alors la faible opposition à l’Assemblée et se fit le défenseur de la confédération contre ses adversaires siégeant dans le gouvernement de Smith.

Les électeurs francophones catholiques des comtés de Westmorland, de Kent et de Gloucester avaient voté contre la confédération aux élections de mars 1865 et, en octobre, McMillan incita Tilley à se trouver des alliés au Canada qui pourraient persuader le clergé francophone du Nouveau-Brunswick d’appuyer l’union. McMillan considérait qu’il y avait plus à gagner en essayant de convaincre le clergé francophone qu’en tentant de changer l’opinion des Irlandais catholiques, qui s’étaient aussi opposés à la confédération en 1865. Cependant, son analyse se révéla erronée. Tilley réussit à gagner l’appui du clergé irlandais, et en particulier celui de l’évêque James Rogers*, de Chatham, et, aux élections de mai–juin 1866, un grand nombre d’Irlandais catholiques appuyèrent les partisans de la confédération. Les raids des Féniens et la démission de Timothy Warren Anglin*, porte-parole des Irlandais catholiques dans le gouvernement de Smith, contribuèrent aussi au revirement de l’opinion des Irlandais. Toutefois, les électeurs francophones continuèrent à s’opposer à la confédération. L’immense popularité de McMillan lui permit d’être réélu en 1866 dans Restigouche qui comprenait une majorité d’électeurs anglophones.

McMillan devint maître général des Postes dans le gouvernement de Tilley et de Peter Mitchell qui succéda à celui de Smith après les élections de 1866. Cependant, comme un grand nombre de dirigeants politiques du Nouveau-Brunswick, il se retira de la scène provinciale après le 1er juillet 1867 et, en septembre, il fut choisi sans opposition comme premier député du comté de Restigouche à la chambre des Communes. Sa décision de se présenter comme candidat constitua une source de confusion parce qu’en août, il avait été nommé inspecteur fédéral des Postes du Nouveau-Brunswick. Alexander Campbell*, maître général des Postes dans le gouvernement de sir John Alexander Macdonald*, estima qu’il ne pouvait occuper cette charge et siéger en même temps au Parlement. McMillan démissionna par conséquent de son poste d’inspecteur, mais après seulement une session comme député il quitta son siège ; en 1868, il reprit son poste d’inspecteur à Saint-Jean, qu’il occupa jusqu’à sa mort. À ce titre, il surveilla le fonctionnement de tous les bureaux de poste de la province, vérifia les comptes, examina les plaintes et engagea tous les membres du personnel.

On a décrit John McMillan comme un libéral en politique et, bien qu’il s’avérât un ferme partisan de Tilley et de la confédération, sa carrière ne fut marquée d’aucune réalisation majeure. Homme d’affaires habile, il a bien servi sa province comme arpenteur général et comme maître général des Postes, et il semble s’être acquitté de ses fonctions d’administrateur avec compétence.

William Arthur Spray

APC, MG 27, I, D15, 3, McMillan à Tilley, 12 avril 1858 ; 4, McMillan à Tilley, 6 sept., 23 oct. 1858, et Travis à Tilley, 23 oct. 1858 ; 9, McMillan à Tilley, 16 oct. 1860 ; 10, Travis à Tilley, 23 juill. 1861, et Tilley à Travis, 27 juill. 1861 ; 12, Watters à Tilley, 29 mai 1862 ; 13, Travis à Tilley, 6, 18 sept. 1862, et Tilley à Travis, 23 sept. 1862 ; 20, Morrison à Tilley, 22 juill. 1867, et Campbell à Tilley, 7, 8 août 1867.— APNB, « N.B. political biog. » (J. C. et H. B. Graves), II : 160.— PRO, CO 188/145, Gordon à Cardwell, 17 avril 1886.— Daily Sun, 25 mai, 13, 20 sept. 1886.— Gleaner and Northumberland Schediasma (Chatham, N.-B.), 18 nov. 1850.— New Brunswick Reporter and Fredericton Advertiser, 2, 23 août 1861, 13 sept. 1867.— Royal Gazette (Fredericton), 22 oct. 1845.— Canadian directory of parl. (J. K. Johnson).— Dominion annual register, 1886.— James Hannay, Hist. of N.B. ; Wilmot and Tilley (Toronto, 1907).— McNutt, New Brunswick.

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William Arthur Spray, « McMILLAN, JOHN (1816-1886) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcmillan_john_1816_1886_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
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