Titre original :  Rev. Ezekiel McLeod

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McLEOD, EZEKIEL, ministre baptiste et journaliste, né le 16 septembre 1812 à Penobsquis, Nouveau-Brunswick, décédé le 17 mars 1867 à Fredericton, Nouveau-Brunswick.

McLeod fit des études à Penobsquis avant d’aller s’établir, dans sa jeunesse, à Saint-Jean, où il tenta l’expérience du commerce et de la meunerie. Cependant, il ne tarda pas à s’intéresser activement à l’Église baptiste Free Christian, et il fut reçu ministre en 1848. Devenu prédicateur itinérant dans le comté de Westmorland, il aida à y établir plusieurs églises en collaboration avec le révérend Samuel Hartt.

Quoique peu instruit, McLeod montra qu’il possédait une intelligence et une perspicacité remarquables. Il acquit la conviction que l’évangélisme de l’Église baptiste Free Christian était tourné en ridicule parce que l’on comprenait mal cette doctrine ; il était nécessaire, selon lui, de mieux renseigner les gens. En 1853, il retourna donc à Saint-Jean où, avec le patronage de la New Brunswick Baptist Conference, il lança le Religious Intelligencer and Bible Society, Missionary and Sabbath School Advocate. D’abord bimensuel, ce journal prospéra malgré l’opposition de certains fidèles et il devint un hebdomadaire en 1854. Durant les sept années qui suivirent, McLeod assuma la direction du Religious Intelligencer et de l’église Free Baptist de Saint-Jean. En 1861, il se rendit à Fredericton où il dirigea la plus grande communauté Free Baptist de la province et contribua à établir d’autres congrégations dans la région du comté d’York. Au moment de son décès, il était considéré comme le principal dirigeant de cette confession au Nouveau-Brunswick. Grâce au Religious Intelligencer, reconnu dans la province pour son franc-parler, il était également devenu l’un des protestants les plus en vue.

Dès sa parution, le Religious Intelligencer allia le respect des principes « fondamentalistes » avec un zèle évangélique pour la réforme des mœurs et de l’administration des biens publics. Le journal appuya donc l’école du dimanche, les sociétés bibliques et les missions étrangères. À son attitude moraliste et à son anticatholicisme ardent s’ajoutaient de sérieuses préoccupations humanitaires. Il condamna l’esclavage et prit parti pour le Nord durant la guerre de Sécession ; il dénonça la cruauté à l’égard des Indiens et combattit l’ignorance en appuyant les demandes d’un système public d’écoles non confessionnelles.

McLeod avait la haute main sur le journal et exprimait ses opinions de façon très nette. Peu de gens au Nouveau-Brunswick étaient plus agressifs que lui dans leur appui à la prohibition. En 1856, au plus fort du débat suscité par la loi sur la prohibition présentée en 1855 par Samuel Leonard Tilley*, il écrivait : « La question de la prohibition et de l’antiprohibition à Saint-Jean est en voie de prendre rapidement son orientation véritable, soit du côté du protestantisme ou de l’antiprotestantisme ; et plus tôt ce sera fait, mieux ce sera. »

Que ce soit à cause du rôle important que joua Tilley dans le mouvement en faveur de la prohibition, ou bien en raison de ses tendances évangéliques, McLeod devint un puissant allié de son parti et il appuya le projet de confédération. Au cours des années 1865 et 1866, il publia dans le Religious Intelligencer un très grand nombre d’articles sur les dangers menaçant le protestantisme et sur les responsabilités des sujets britanniques. « La foi protestante et le libre usage de la Bible sont menacés, affirmait-il dans un éditorial portant sur l’élection partielle qui allait être tenue en novembre 1865 dans le comté d’York, et la situation est telle que [...] la population d’York ferait mieux de voter contre le candidat opposé à la confédération et pour monsieur [Charles Fisher*]. » Il stigmatisa les adversaires du projet en les désignant sous le nom de « parti catholique » et en les accusant de sympathiser avec les Féniens. Tilley l’encouragea et lui fournit des suggestions et des renseignements. Lorsque le parti favorable à la confédération fut élu en juin 1866, le Religious Intelligencer annonça fièrement : « La population de cette province non seulement a lutté pour la confédération et remporté la victoire, mais elle a porté un coup aux Féniens et aux infidèles. »

De Londres, Tilley et Fisher lui envoyèrent des lettres en janvier 1867 pour l’informer que toutes les difficultés avaient été aplanies, mais McLeod ne vécut pas assez longtemps pour voir la Confédération. Il mourut d’une fièvre hépatique en mars de la même année, laissant derrière lui sa femme et neuf enfants. Son fils Joseph, qui était pasteur, lui succéda à la direction du Religious Intelligencer.

C. M. Wallace

N.B. Museum, McLeod family papers.— UNBL, MG H10.— Morning News (Saint-Jean, N.-B.), 20 mars 1867.— Morning Telegraph (Saint-Jean, N.-B.), 21 mars 1867.— New Brunswick Reporter and Fredericton Advertiser, 22 mars 1867.— Religious Intelligencer and Bible Society, Missionary and Sabbath School Advocate (Saint-Jean, N.-B.), 1853–1867.— Harper, Hist. directory.— G. E. Levy, The Baptists of the Maritime provinces, 1753–1946 (Saint-Jean, N.-B., 1946).— Joseph McLeod, A sketch of the history of the Free Baptists of New Brunswick, dans E. M. Saunders, History of the Baptists of the Maritime provinces (Halifax, 1902), 410–421.

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C. M. Wallace, « McLEOD, EZEKIEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcleod_ezekiel_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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