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McLENNAN, HUGH, homme d’affaires, né en 1825 à Lancaster, Haut-Canada, fils de John McLennan ; il épousa Isabella Stewart, et ils eurent deux filles et cinq fils ; décédé le 21 novembre 1899 à Montréal.
Hugh McLennan était le fils d’un Écossais qui, arrivé dans le Haut-Canada en 1802, s’était établi dans le comté de Glengarry, avait été officier dans la milice durant la guerre de 1812 puis instituteur jusqu’à sa retraite en 1823. Après avoir fréquenté une école publique du comté de Glengarry, le jeune Hugh partit en 1842 pour Montréal travailler à titre de commissaire de bord sur les vapeurs qui assuraient la liaison entre cette ville et Kingston, dans le Haut-Canada. Cet emploi marquait le début de sa longue et fructueuse carrière dans le commerce maritime.
McLennan obtint une promotion en 1850 et passa un an à Kingston en qualité d’agent maritime avant de revenir à Montréal. Pour un jeune homme désireux de faire fortune dans le domaine des transports, cette ville était l’endroit par excellence dans les années 1850. Depuis la fin des années 1830, Montréal avait joué un rôle considérable dans la « révolution nord-américaine des transports ». Le système de canaux du Saint-Laurent était construit, et un réseau ferroviaire en pleine croissance reliait la ville au centre du Canada, où les fermiers faisaient eux aussi leur révolution agricole. En dix ans, Montréal était devenu le « cœur économique » du Canada, l’endroit d’où l’on exportait vers l’étranger le blé et la farine en provenance de l’Ouest. La demande étrangère de grain canadien augmenterait encore en 1854 au moment où la guerre de Crimée couperait la Grande-Bretagne de ses sources d’approvisionnement en Russie.
McLennan sut profiter pleinement des chances qui s’offraient de faire fortune. En 1853, avec son frère John, il fonda la J. and H. McLennan, compagnie de céréales et de transport qui prendrait de l’expansion en 1869 et serait constituée juridiquement le 21 mai de cette année-là sous le nom de Montréal Transportation Company. Cette firme disposait d’un capital social de 120 000 $ et devint rapidement l’une des plus grandes entreprises de transport de la ville. Outre les frères McLennan, elle comptait parmi ses principaux actionnaires Thomas Rimmer, de Montréal, et Murdoch Laing, marchand de Kingston. Hugh McLennan en fut président jusqu’à sa mort en 1899. Quatre ans plus tard, on évaluerait les actions de la Montreal Transportation Company à 500 000 $.
La situation importante de sa société dans le milieu des affaires montréalais faisait de McLennan un candidat très en demande pour les postes d’administration. Ainsi il fut l’un des administrateurs de la Banque de Montréal, de la Compagnie de fabrication de papier du Canada, de la Compagnie d’assurance de l’Amérique britannique contre le feu et sur la vie et de la Compagnie d’assurance de Montréal, dite du Soleil. Il demanda également la constitution en société de diverses autres compagnies d’assurances. Président de la Compagnie internationale de houille (à responsabilité limitée) et de la Black Diamond Steamship Company, vice-président de la Compagnie manufacturière Williams, il investit dans la Compagnie de chemin de fer urbain de Montréal, dans la Compagnie de gaz de Montréal et dans la Montreal Rolling Mills Company.
Comme d’autres marchands montréalais de son époque, McLennan travailla avec diligence afin d’améliorer la position commerciale de sa ville. Président du Bureau de commerce de Montréal de 1872 à 1874, il représenta ce groupe à la Commission du havre de Montréal de 1873 à 1897. À ce dernier titre, il fit des pressions énergiques sur le gouvernement fédéral afin d’obtenir des fonds pour l’amélioration des installations portuaires de Montréal et, pendant quelques années, s’intéressa particulièrement à un ouvrage essentiel, l’approfondissement du chenal du Saint-Laurent entre Montréal et Québec.
Homme d’affaires prospère, McLennan faisait tout naturellement partie, avec sa famille, de l’establishment anglophone montréalais. Membre bienfaiteur de l’Association des beaux-arts de Montréal, il était, au moment de sa mort, l’un des administrateurs de la McGill University. Membre de la St Andrew’s Society, organisme qu’il présida en 1885–1886, il fut également actif dans de nombreuses sociétés de bienfaisance protestantes, dont l’Institut maritime de Montréal et la Montreal Auxiliary Bible Society. Il aimait également voyager en Europe, par affaires et par plaisir.
Aimé et respecté de tous ceux qui le connaissaient, Hugh McLennan était, comme le Bureau de commerce de Montréal le soulignerait au moment de sa mort, « un homme de la plus noble trempe, tant par ses dons intellectuels [...] que par son intégrité sans tache et son sens poussé de l’honneur ». Deux de ses fils, en particulier, maintinrent la tradition de réussite qu’il avait établie : John Stewart*, industriel de la Nouvelle-Écosse, éditeur et auteur d’une histoire de Louisbourg, nommé au Sénat en 1916, et William*, éminent écrivain lui aussi et membre de la Société royale du Canada.
AN, MG 26, A : 56364–56365, 234307–234308, 241525, 242127 ; MG 27, I, E8, H. McLennan à J. McLennan, 16 mars, 3, 14 avril 1886.— ANQ-M, CE1-115, 23 nov. 1899 ; CM1, 2/15, août 1898–oct. 1900.— Canada, Ministère de la consommation et des corporations, Division des corporations (Hull, Québec), Records, liber G : fo 145, letters patent of the Montreal Transportation Company, 21 mai 1869 ; liber 160 : fo 447, letters patent of the Montreal Transportation Company, 21 déc. 1903.— Montreal Board of Trade Arch., Minute-books, general minute book, 13 mai 1897 : 310 ; 25 janv. 1898 : 318–319 ; 30 janv. 1900 : 384.— Montreal Board of Trade, Centennial report (Montréal, 1893).— Gazette (Montréal), 22 nov. 1899.— Monetary Times, 24 nov. 1899.— Montreal Daily Star, 22 nov. 1899.— La Presse, 22 nov. 1899.— Canadian directory of parl. (Johnson).— Wallace, Macmillan dict.— Atherton, Montreal, 2 : 380–381, 480, 510, 546, 595.— J. M. S. Careless, The union of the Canadas : the growth of Canadian institutions, 1841–1857 (Toronto, 1967).— Tulchinsky, River barons.
Allan Levine, « McLENNAN, HUGH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mclennan_hugh_12F.html.
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Auteur de l'article: | Allan Levine |
Titre de l'article: | McLENNAN, HUGH |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
Année de la révision: | 1990 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |