McDOUGALL, JOHN LORN, trafiquant de fourrures, fermier, homme d’affaires, fonctionnaire et homme politique, né en 1800 dans l’île de Mull, Écosse, fils de Samuel McDougall et d’une dénommée MacLean, fille du chef du clan MacLean ; le 1er septembre 1835, il épousa à Pointe-au-Chêne, Bas-Canada, Catharine Cameron, et ils eurent cinq fils et quatre filles ; décédé le 17 mai 1860 à Renfrew, Haut-Canada.

Devenu orphelin très jeune, John Lorn McDougall fut élevé par ses tantes MacLean. Le 8 août 1820, à Inverness, en Écosse, il s’engagea à titre de commis pour la Hudson’s Bay Company et, la même année, partit pour le Canada avec John McLean*. Après un bref séjour à Montréal, il fut envoyé au poste du lac des Deux Montagnes où, d’après ce qu’on dit, des vétérans de la traite des fourrures, tels Gabriel Franchère* et Dominique Ducharme, l’initièrent à la vie pénible des coureurs de bois. À partir de 1825 environ et jusqu’en 1836, McDougall travailla dans des postes de la compagnie situés dans les districts de la rivière des Outaouais et de Témiscamingue. Le gouverneur de la compagnie, George Simpson, écrivit en 1832 que, pendant cette période, McDougall prouva qu’il était un « homme hardi, rude, actif, persévérant » et qu’il fut « extrêmement utile » dans la dure rivalité qui opposait la compagnie aux petits trafiquants, ou trafiquants libres, sur la rivière des Outaouais. De 1836 à 1840, il travailla en étroite liaison avec le poste Bonne Chere, un de ceux que dirigeait l’agent principal James Keith dans la vallée de l’Outaouais.

En 1837 et 1839, McDougall avait acheté des fermes dans les environs de l’établissement de Renfrew, sur la rivière Bonnechere. Il quitta la compagnie en 1840, et son départ fut largement motivé, d’après la tradition, par un long et pénible voyage, qu’il réussit à effectuer rapidement, entre Montréal et le lac Supérieur, voyage qu’il fit pour des raisons encore obscures et pour lequel il estima ne pas avoir été suffisamment remercié. S’établissant à Renfrew, il y ouvrit le premier magasin général de l’endroit et fit plus tard l’acquisition de quelque 4 000 acres de terre additionnelles dans la région. En 1855, Francis Hincks* lui vendit un emplacement de moulin à la « deuxième chute », à Renfrew ; il y construisit le premier moulin à farine de la communauté, bâtiment qui devait être transformé en musée en 1969.

McDougall prit une part active à la politique pendant les 20 années qu’il habita Renfrew. Il siégea au conseil du district de Bathurst dans les années 1840 et, de 1850 à 1857, il fit partie à six reprises du conseil du canton, souvent à titre de président. L’érection de Renfrew en village eut lieu en 1858 ; bien qu’on ait proposé McDougall pour faire partie du conseil du village cette année-là, il ne fut pas élu avant février 1860. D’autre part, il fut élu député à l’Assemblée législative dans la circonscription de Renfrew en 1858, mais il démissionna presque aussitôt, à la demande de John Alexander Macdonald*, afin de laisser une place à un ministre défait du cabinet, William Cayley*. Par la suite, il devint coroner des comtés unis de Lanark et de Renfrew.

Dans une histoire de la région, publiée en 1919, McDougall est décrit comme « perspicace, actif, autoritaire, l’homme le plus important de la communauté ». Il fit partie, en 1852, d’une commission chargée de la création d’une bibliothèque et d’un institut des artisans, et devint un membre éminent des Sons of Temperance. Il fut l’âme du mouvement qui aboutit à la création de la société d’agriculture du comté de Renfrew, dont il fut le premier président en 1853, et il conserva ce poste pendant plusieurs années. Il gardait à son service plusieurs personnes et menait ses affaires à la manière autocratique des chefs highlanders. Bien que ce style de vie ne l’ait pas fait apprécier des autres membres de la communauté, composée principalement d’Écossais, son hospitalité était célèbre. Sa dernière maison, qui comprenait ce qui dut être la seule salle de bal de la région, fut un centre de l’activité mondaine à Renfrew. Catharine McDougall, qui semble avoir exercé une influence modératrice sur son mari, était connue comme « un modèle d’épouse et de mère ».

John Lorn McDougall mourut à Renfrew le 17 mai 1860 « après une très longue maladie », selon le Perth Courier. Son fils aîné, John Lorn*, devint vérificateur général du Canada en 1878.

John Lorn McDougall

ANQ-M, État civil, Presbytériens, Church of Scotland (Grenville), 1er sept. 1835.— AO, RG 22, sér. 164, reg. B : 88.— APC, RG 31, A1, 1851, Horton Township, including agricultural census ; RG 68, General index, 1841–1867 : 53.— PAM, HBCA, A.32/40 : fo 285 ; B.110/c/1 : fo 15d ; B.134/c/9–41, particulièrement B.134/c/31 : fo 42 ; B.134/c/41 : fos 163–163d ; B.134/g/2 : fos 10d–11 ; B.134/g/3 : fos 11d–12 ; B.134/g/4 : fos 9d–10 ; B.134/g/5 : fos 11d–12 ; B.134/g/6 : fo 8 ; B.134/g/7 : fo 13 ; B.134/g/8–15.— J. A. Macdonald, The letters of Sir John A. Macdonald, J. K. Johnson et C. B. Stelmack, édit. (2 vol., Ottawa, 1967–1969), 1 : 21, 335.— John McLean, John McLean’s notes of a twenty-five year’s service in the Hudson’s Bay territory, W. S. Wallace, édit. (Toronto, 1932).— Simpson, « Character book », HBRS, 30 (Williams), 223.— Perth Courier (Perth, Ontario), 25 mai 1860.— The John Rochester family in Canada [...], L. B. Rochester, compil. (4e éd., Ottawa, 1976), 13–14, 22.— W. E. Smallfield et Robert Campbell, The story of Renfrew, from the coming of the first settlers about 1820 (Renfrew, Ontario, 1919).— H. J. Walker, Renfrew and its fair : through 100 years (Renfrew, 1953).

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John Lorn McDougall, « McDOUGALL, JOHN LORN (1800-1860) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcdougall_john_lorn_1800_1860_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    28 novembre 2024