MARSTON, BENJAMIN, marchand, arpenteur et fonctionnaire, né le 22 septembre 1730, à Salem, Massachusetts, fils aîné de Benjamin Marston et d’Elizabeth Winslow ; il épousa, le 13 novembre 1755, à Marblehead, Massachusetts, Sarah Swett ; décédé le 10 août 1792, à Bolama, Guinée portugaise (Guinée-Bissau).
Benjamin Marston obtint en 1749 son baccalauréat ès arts du Harvard Collège et, plus tard, se mit en affaires avec deux de ses beaux-frères, à Marblehead, où il parvint à la prospérité et à la respectabilité. Dès le début de la Révolution américaine, Marston apparut carrément comme un loyaliste avéré. En novembre 1775, il s’enfuit à Boston après que sa maison eut été la cible d’une bande de patriotes ; sa femme, restée à l’arrière pour veiller sur ses biens, mourut peu après. En mars 1776, Marston accompagna la garnison britannique de Boston jusqu’à Halifax où il allait connaître une vie pleine de vicissitudes comme marchand et subrécargue, principalement dans le commerce des Antilles. Tombé trois fois aux mains de corsaires américains, il fut échangé à chaque occasion. En décembre 1781, au cours d’un voyage d’Annapolis Royal à Halifax, son navire, poussé par les vents, dévia de sa course et fut emprisonné dans les glaces près du cap Canso. Il fallut près de trois mois à Marston pour atteindre Halifax. Il y vécut dans la pauvreté jusqu’en avril 1783, alors qu’il fut nommé arpenteur du nouvel établissement loyaliste de Port Roseway (Shelburne).
Pendant les 15 mois qui suivirent, exacerbé par ce qu’il appelait « ce maudit esprit républicain de séances municipales » chez les réfugiés enclins à la chicane, Marston assuma une tâche difficile. Pendant l’été de 1784, il dut s’enfuir à Halifax quand les troupes licenciées en vinrent aux prises avec des Noirs affranchis [V. David George*]. Accusé, probablement à tort, de partialité dans l’arpentage et la distribution des terres, il fut démis de ses fonctions par le gouverneur John Parr.
Peu après, sur la recommandation de son cousin Edward Winslow*, Marston fut engagé par l’arpenteur général des forêts royales en Amérique du Nord, John Wentworth*, pour être son assistant dans la province nouvellement créée du Nouveau-Brunswick. En décembre 1784, il alla résider à Parrtown (Saint-Jean) où il partagea une maison avec Ward Chipman*. Nommé shérif du comté de Northumberland, Marston se rendit à la rivière Miramichi en juin 1785. Il y arpenta les bois, travailla comme arpenteur adjoint des terres de la couronne, exploita un moulin et, associé à John Mark Crank Delesderniers, trafiqua avec les Indiens et les colons. Il jugea, cependant, le salaire de shérif insuffisant et ses propres perspectives économiques peu reluisantes ; en mars 1786, il démissionna comme shérif et, en novembre, il retourna à Saint-Jean.
En mars 1787, Marston alla à Boston où il obtint des documents propres à aider les membres de la famille Winslow dans leurs demandes auprès du gouvernement britannique pour toucher une indemnisation en qualité de Loyalistes. Plus tard, à l’été de la même année, il partit pour Londres afin de faire valoir ses propres réclamations ; presque mourant de faim, parfois, il fit durer ses moyens de subsistance pendant quatre ans. À sa grande déception, on ne lui accorda que £105, moins du quart de ce qu’il réclamait et juste assez pour payer ses dettes. En 1792, il accepta un emploi comme arpenteur pour une compagnie privée qui projetait de coloniser Bolama, une île de l’Afrique occidentale. La plupart des colons, et Marston lui-même, moururent des fièvres peu après leur arrivée.
De 1776 à 1787, Benjamin Marston tint un journal qui constitue une source importante pour ce qui concerne l’histoire de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Doué de nombreux talents, d’une personnalité attachante, tout d’une pièce et optimiste, plus libéral que d’autres Loyalistes dans ses conceptions politiques et loyal en amitié, Marston était une manière de poète et d’artiste. À l’instar de nombreux Loyalistes, il resta un patriote américain et il entretenait de grands espoirs pour le Nouveau-Brunswick.
PANB, RG 10, RS 107, Letterbook of George Sproule, surveyor-general, 1785–1789.— University of N.B. Library, Archives and Special Coll. Dept. (Fredericton), Winslow papers, 20, 21, 22 ; Benjamin Marston, Diary, 1776–1787.— W. O. Raymond, Benjamin Marston of Marblehead, loyalist : his trials and tribulations during the American revolution, N.B. Hist. Soc., Coll., III (1907–1914), no 7 : 79–112 ; The founding of Shelburne : Benjamin Marston at Halifax, Shelburne and Miramichi, III, no 8 : 204–277.— M. M. Vesey, Benjamin Marston, loyalist, New England Quarterly (Orono, Maine), XV (1942) : 622–651.— J. L. Watson, The Marston family of Salem, Mass., New England Hist. and Geneal. Register, XXVII (1873) : 390–403.
Wallace Brown, « MARSTON, BENJAMIN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/marston_benjamin_4F.html.
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Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
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