MARIAUCHAU D’ESGLY (d’Esglis), FRANÇOIS, major, commandant du fort Chambly, lieutenant de roi à Trois-Rivières, chevalier de Saint-Louis, fils de Pierre Mariauchau d’Esgly, avocat au parlement, et d’Élisabeth Groën, de la paroisse de Saint-Benoît, Paris, où il est né vers 1670 ; inhumé le 10 janvier 1730 au cimetière de l’Hôtel-Dieu de Québec.
Il servit d’abord au régiment du Dauphiné comme enseigne de la compagnie Colonelle et passa en Nouvelle-France en 1689. Buade* de Frontenac le nomma aussitôt premier brigadier de ses gardes et, deux ans plus tard, lui accorda une commission de lieutenant réformé que confirma le roi, le 1er mars 1693. Le 1er mai 1696, il devenait lieutenant d’une des compagnies du détachement de la marine en Nouvelle-France.
Le gouverneur de Callière et l’intendant de Champigny [Bochart] écrivaient, le 20 octobre 1699, au ministre Pontchartrain [Phélypeaux] : « Le sieur d’Esgly, aussi lieutenant, à qui par le passé on a imputé quelque attachement pour une femme de cette ville, ne donnant pas lieu présentement de former de pareils soupçons, étant attaché à faire le service à Montréal, où il est presque toujours, et s’acquittant bien de son devoir et des fonctions de major qu’il fait, nous sommes obligés de rendre ce témoignage à S. M. »
Vaudreuil [Rigaud] le chargea, en 1703, d’aller apprendre à Louis XIV la mort du gouverneur de Callière. Pendant ce séjour dans la métropole, il se fit accorder une compagnie dans le détachement de la marine. À la fin de juin, il revenait sur la flûte nommée la Seine quand le vaisseau fut entouré par des unités anglaises et capturé. L’officier fut fait prisonnier avec tout l’équipage et les autres passagers, y compris Mgr de Saint-Vallier [La Croix]. Détenu plus d’un an en Angleterre, il regagna d’abord la France où il demeura plusieurs mois avant de revenir au Canada, en 1705, portant le grade de capitaine des gardes de Vaudreuil.
En 1713, on le dit commandant au fort Chambly, nouvellement reconstruit en pierre. Le 3 juillet de cette année, Pontchartrain informait Mariauchau d’Esgly qu’il le recommandait pour l’obtention de la croix de Saint-Louis, mais le 17 mai suivant il lui avouait que le roi n’en accordait pas cette année-là et le pressait d’empêcher tout commerce frauduleux avec les Anglais à Chambly.
Le 2 janvier 1716, Esgly succédait à La Corne de Chaptes dans les fonctions de major de Trois-Rivières. Le 7 mai 1720, il était promu major des troupes à Québec. Il fut décoré de la croix de Saint-Louis le 23 décembre 1721, décoration pour laquelle le gouverneur le recommandait depuis 1712. En 1717, Vaudreuil avait insisté davantage en rappelant que « le sieur d’Esgly, major des Trois-Rivières, est le seul des officiers de l’état-major qui n’a pas une croix de Saint-Louis. Elle paraît lui être nécessaire dans le poste où il est parce qu’elle attire plus de respect et de soumission de la part des habitants et des sauvages. Il était d’ailleurs sur la liste de ceux que M. de Pontchartrain devait proposer au feu Roi dans le temps qu’il mourut ».
Le dernier poste qu’il occupa fut celui de lieutenant de roi à Trois-Rivières, poste qu’il obtint le 23 avril 1726. Hospitalisé à l’Hôtel-Dieu de Québec le 4 janvier 1730, il y mourut le 8 et fut inhumé le 10 dans le cimetière des pauvres de l’institution.
Il avait épousé à Québec, le 7 janvier 1708, Louise-Philippe Chartier de Lotbinière, fille de René-Louis Chartier de Lotbinière, premier conseiller au Conseil souverain, et de Marie-Madeleine Lambert. Son épouse mourut jeune et, comme l’officier ne semblait guère s’occuper de l’entretien de ses cinq enfants, son beau-frère, Eustache Chartier* de Lotbinière, archi diacre, vicaire général et membre du Conseil souverain, réclama et obtint la retenue de 600# sur les 1 800 de ses appointements annuels afin de pourvoir à leurs besoins.
AHDQ, Registre mortuaire. — Correspondance de Vaudreuil, RAPQ, 1938–39 : 99s., 122. — Tanguay, Dictionnaire. — Fauteux, Les chevaliers de Saint-Louis. — P.-G. Roy, La famille Mariauchau d’Esglis (Lévis, 1908), 3–8.
Hervé Biron, « MARIAUCHAU D’ESGLY (d’Esglis), FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mariauchau_d_esgly_francois_2F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 1991 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |