MALHIOT (Mailhiot), JEAN-FRANÇOIS, marchand, lieutenant particulier de la juridiction royale de Montréal, né à Montréal le 4 novembre 1692, fils de Jean Malhiot, marchand, et de Madeleine Marchand ; il épousa à Montréal le 18 décembre 1724 Charlotte, fille du marchand Ignace Gamelin* (1663–1739) ; décédé le 28 janvier 1756 et inhumé le jour suivant à Montréal.

Tout comme son père, Jean-François Malhiot tenait une boutique de marchand à Montréal dès 1719. Dans cette ville qui, à l’époque, était le centre du commerce des fourrures et la porte d’entrée des pays d’en haut, Malhiot s’occupa principalement d’équiper les voyageurs qui partaient pour l’Ouest. Devenu marchand important, il fut choisi, en mars 1730, avec 12 de ses concitoyens pour présenter au gouverneur Charles de Beauharnois les remontrances des citoyens de la ville de Montréal que le roi voulait soumettre à un impôt pour la construction des fortifications de la ville.

Parce que Malhiot avait « l’estime de tous les honnestes gens », les autorités coloniales le nommèrent le 19 février 1740 lieutenant particulier de la juridiction de Montréal. Dépourvu de toute préparation juridique, ignorant tout de la procédure, Malhiot se révéla incapable de remplacer adéquatement le lieutenant général civil et criminel, Pierre Raimbault*, qui était malade. À l’été de 1740, il commit tant d’irrégularités dans le procès des soldats Jean Bontemps et Jean Dupont, dit Printemps, accusés de contrefaçon d’ordonnances de paiement, que le Conseil supérieur, après avoir ordonné de reprendre le procès, décida, « pour le bien de la justice », de nommer lieutenant général de Montréal par intérim le conseiller Jacques de Lafontaine de Belcour. Jean-François Malhiot demeura cependant lieutenant particulier de Montréal jusqu’à sa mort. À quelques reprises, il jugea certaines causes civiles tout en s’occupant de son négoce.

Au mois d’avril 1742, Jean-François Malhiot tomba dangereusement malade au point qu’on « n’espérait plus pour sa vie ». Il fut guéri, selon le sulpicien Mathieu Falcoz, grâce à l’intervention d’ « une personne pieuse » qui attacha sur la poitrine du malade « une petite partie des habits » ayant appartenu à Mgr de Lauberivière [Pourroy*]. Malhiot survécut jusqu’au 28 janvier 1756, date à laquelle il décéda dans sa maison de la rue Saint-Paul, à Montréal. Il laissait deux magasins, et son avoir se chiffrait à 15 814# 17s. 10d.

André Lachance

AN, Col., C11A, 73, ff.15v., 40s., 296297 ; 116, f.283 ; Col., F3, 9, ff.257258 ; 10, ff.366367 (copies aux APC).— ANQ, NF, Arrêts du Conseil d’état du roi, V : 48 ; NF, Coll. de pièces jud. et not., 958, 1 217, 2 095 ; NF, Registres du Cons. sup., 17301759, ff.6769.— ANQ-M, Greffe de L.-C. Danré de Blanzy, 3 juin 1756 ; Greffe de Pierre Raimbault, 17 déc. 1724 ; Documents judiciaires, 17 juill. au 22 août, 24 sept., 22 au 24 nov. 1740 ; Registre d’état civil, Notre-Dame de Montréal, 4 nov. 1692, 18 déc. 1724, 29 janv. 1756.— Massicotte, Répertoire des engagements pour l’Ouest, RAPQ, 19291930, 264, 276, 278, 281, 282, 352.— A. Roy, lnv. greffes not., XII : 45, 46, 77, 129, 136, 167, 168 ; XV : 48, 49, 69, 124, 127, 134, 135, 185.— Tanguay, Dictionnaire ; Monseigneur de Lauberivière, cinquième évêque de Québec, 1739–1740 (Montréal, 1885), 127s.

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André Lachance, « MALHIOT (Mailhiot), JEAN-FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/malhiot_jean_francois_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
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