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MAGUIRE, JOHN, avocat et juge de la Cour supérieure, né à Maguire’s Bridge dans le comté de Fermanagh, Irlande, en avril 1810, fils de Matthew Maguire et de Catherine O’Hara, décédé à Québec le 5 juillet 1880.
John Maguire arriva au Canada en 1823 avec ses parents. Inscrit au petit séminaire de Québec, il y termina ses études classiques. Il fit ensuite sa cléricature au bureau de William Power et, le 20 septembre 1834, il devenait membre du barreau.
Pendant l’insurrection de 1837, John Maguire marcha sous l’étendard des Patriotes. Il se rallia ensuite au parti de Louis-Hippolyte La Fontaine* et il se présenta en 1851 sous l’étiquette libérale-conservatrice dans la ville de Québec mais il fut défait. Dès lors, il fit valoir ses talents dans la politique municipale. Maguire était d’ailleurs membre du conseil de ville pour le quartier Champlain depuis 1846 et occupa ce poste jusqu’en 1854. En 1852, il devint en plus inspecteur et surintendant de la police pour la ville de Québec. L’année suivante, les Anglais protestants de Québec l’accusèrent de négligence dans l’accomplissement de son devoir lors de l’émeute causée par Alessandro Gavazzi, un Italien fanatique, anti-catholique, venu à Québec donner des conférences contre le « papisme » [V. Wilson]. Une enquête conduite par deux juges de paix protestants exonéra Maguire de tout blâme. Toujours dans le cadre de l’administration municipale, son activité se manifesta encore au comité de l’aqueduc où il fit jouer toute son influence afin de pourvoir la ville de Québec des services d’eau nécessaires.
En 1852, Maguire fut nommé juge de la Cour des sessions de la paix pour le district de Québec. Seize ans plus tard il devenait juge de la Cour supérieure pour le district de Bonaventure, puis, à partir du 1er septembre 1873, pour le district de Rimouski. En 1877, il eut le courage avec deux de ses collègues, les juges Thomas McCord* et Louis-Napoléon Casault, de prononcer un jugement condamnant les prêtres catholiques du comté de Bonaventure qui, au cours de la dernière campagne électorale, avaient appuyé le candidat conservateur en se servant de leur pouvoir spirituel. Refusant de se rétracter, le juge Maguire encourut les foudres de Mgr Jean-Pierre-François Laforce* Langevin qui prononça contre lui une sentence d’excommunication. Cette sentence fut levée par Mgr George Conroy à l’automne de 1877.
À sa mort, survenue le 5 juillet 1880, il laissait son épouse, Frances Agnes Horan, sœur de l’abbé Edward John Horan, premier principal de l’école normale Laval, et 9 de ses 14 enfants.
Rapport des commissaires nommés pour faire une enquête sur la conduite des autorités de police lors de l’émeute de l’église Chalmers, le 6 juin 1853, avec les minutes des procédés et des témoignages rendus devant la dite commission (Québec, 1854).— Journal de Québec, 25 oct. 1853, 6 juill., 9 juill. 1880.— Morning Chronicle (Québec), 6 juill. 1880.— Quebec Mercury, 8 juill. 1880.— F.-J. Audet, Commissions d’avocats de la province de Québec, 1765 à 1849, BRH, XXXIX (1933) : 587.— P.-G. Roy, Les juges de la province de Québec, 335.— Robert [Philippe] Sylvain, Séjour mouvementé d’un révolutionnaire italien à Toronto et à Québec, RHAF, XIII (1959–1960) : 183–229.
Béatrice Chassé, « MAGUIRE, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/maguire_john_10F.html.
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Auteur de l'article: | Béatrice Chassé |
Titre de l'article: | MAGUIRE, JOHN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |