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MACKAY, JOHN ALEXANDER, prêtre de l’Église d’Angleterre, éducateur et traducteur, né le 14 juillet 1838 à Mistassini (Québec), dixième des 12 enfants d’un couple de sang-mêlé, William McKay et Mary Bunn ; frère de Joseph William McKay* ; le 4 août 1864, il épousa à la Rivière-Rouge (Manitoba) Margaret Drever, sœur de Jean Anne*, et ils eurent cinq filles et un fils ; décédé le 26 novembre 1923 à Battleford, Saskatchewan, et inhumé à Prince Albert, Saskatchewan.
Fils et petit-fils d’employés de la Hudson’s Bay Company, John Alexander Mackay préféra la vie de missionnaire à une carrière dans la traite des fourrures. Il reçut sa formation de catéchiste du révérend John Horden* à Moose Factory (Ontario). Vers la fin des années 1850, il poursuivit ses études au St John’s College de la Rivière-Rouge. Son ordination à la prêtrise, le 29 mai 1862, s’inscrivait dans les efforts déployés au milieu du xixe siècle par la Church Missionary Society pour créer un clergé autochtone dans Rupert’s Land [V. James Settee* ; Thomas Vincent*].
Mackay fut affecté à York Factory (Manitoba) de 1862 à 1864 et à The Pas en 1864–1865, puis œuvra de 1865 à 1876 à la mission Stanley (Saskatchewan). À cet endroit, sur la rivière aux Anglais (cours supérieur du fleuve Churchill), au nord du lac la Ronge, s’élevait déjà une imposante église néogothique, le plus ancien bâtiment de la Saskatchewan d’aujourd’hui. D’après son journal, les fonctions de Mackay à la mission Stanley ne consistaient pas uniquement à exercer son ministère auprès de la population locale. Non seulement tentait-il de convertir des autochtones en parcourant en toutes saisons ce qui est maintenant le nord-est de la Saskatchewan, mais il dirigeait une exploitation agricole de 15 acres qui comprenait une meunerie et permettait à la mission de vivre presque en autarcie. De plus, à l’aide d’une petite presse, il commença à imprimer des traductions des Saintes Écritures et des offices religieux en langue crie. À la vérité, ce ministre du culte, rompu aux voyages en régions nordiques, pouvait à peu près tout faire. C’était un personnage imposant. Avec son regard étincelant, ses sourcils en broussaille et sa longue soutane, il ressemblait à s’y méprendre à un prophète et ne craignait personne, disait-on, sauf Dieu.
À l’automne de 1876, John McLean*, le premier évêque anglican de Saskatchewan, invita Mackay à faire avec lui une tournée du nouveau diocèse, de Prince Albert au fort Edmonton (Edmonton, Alberta). Les deux hommes célébrèrent le premier office anglican à Battleford dans la station télégraphique à l’occasion du jour de l’An 1877. Ensuite, Mackay œuvra un moment dans les districts du fort Carlton et de Nepowewin (Nipawin, Saskatchewan), après quoi, en septembre 1877, McLean le renvoya à Battleford pour qu’il y construise une église. Mackay travailla beaucoup auprès des autochtones de ce lieu durant deux ans et fonda une mission dans la réserve amérindienne Red Pheasant.
Apparemment, McLean avait un autre projet en tête en envoyant Mackay à Battleford, soit la fondation d’un collège de théologie dans la nouvelle capitale des Territoires du Nord-Ouest. Cependant, en novembre 1879, l’évêque décida d’ouvrir plutôt à Prince Albert un établissement qui formerait des missionnaires et catéchistes autochtones pour les territoires. Membre de la première équipe de professeurs de l’Emmanuel College, Mackay enseignait la grammaire et la composition cries, ce qui constituait une expérience pédagogique sans précédent. En 1882, il fut nommé archidiacre et, deux ans plus tard, il quitta le collège pour The Pas, où il supervisa les activités de la Church Missionary Society dans le district de Cumberland. Il retourna à Battleford à l’automne de 1885. Au début de l’année suivante, le département des Affaires indiennes le nomma agent à cet endroit. Le département s’inquiétait de la conduite des Amérindiens à la suite de la rébellion du Nord-Ouest – il y avait dix réserves dans la région immédiate de Battleford – et estimait que Mackay pourrait calmer le jeu. Mackay resta en poste jusqu’en 1887, après quoi il assuma une nouvelle fonction à l’Emmanuel College. Le successeur de McLean, Mgr William Cyprian Pinkham, jugeait préférable de transformer le collège – qui avait obtenu le statut d’université en 1883 – en pensionnat pour les autochtones et il en confia la direction à Mackay. Toutefois, celui-ci remplirait un autre mandat pour le département des Affaires indiennes : en février 1889, à titre de traducteur, il convaincrait les Cris du lac Montreal et du lac la Ronge d’adhérer au traité no 6.
Pendant les 13 années qu’il passa à l’Emmanuel College, Mackay continua de pratiquer le tutorat en cri. Il traduisit dans cette langue la Bible, le rituel de l’Église anglicane et le recueil d’hymnes. En outre, il établit des éditions révisées du livre de prières traduit par James Hunter* et sa femme, Jean Ross, et de la grammaire du dialecte des Cris des Plaines composée par Horden. Il ne négligea pas pour autant son travail d’évangélisation et pouvait même être assez jaloux de son territoire. Ainsi, en 1891, quand il apprit que les oblats de Marie-Immaculée voulaient rouvrir une école dans la réserve amérindienne Thunderchild [V. Peyasiw-awasis], il rappela au commissaire des Affaires indiennes que les anglicans y avaient été les premiers et avaient toujours bien servi le département. En fin de compte, son zèle lui assura en 1900 le poste de surintendant des missions amérindiennes du diocèse de Saskatchewan. À ce titre, il supervisait la construction d’églises et d’écoles et engageait le personnel ; de plus, il fit d’épuisantes tournées annuelles d’inspection dans tout le nord de la Saskatchewan, même après avoir bien dépassé l’âge de la retraite.
Le meilleur exemple de la détermination de John Alexander Mackay à poursuivre l’œuvre de l’Église reste peut-être le sauvetage de l’externat de la réserve amérindienne Little Pine. En 1921, il conclut une entente avec le surintendant général adjoint des Affaires indiennes, Duncan Campbell Scott*. Il rebâtirait l’école et paierait lui-même les frais de fonctionnement. Si, au bout d’un an, l’école marchait bien, les Affaires indiennes prendraient le relais. Ce fut le dernier combat et la dernière victoire de Mackay. Il mourut à Battleford en novembre 1923 pendant qu’il travaillait à un dictionnaire cri. Le révérend Edward Ahenakew* lui rendit hommage par ces mots : « [il a été] un père pour notre race, non pas indulgent mais aimable et sage […] un homme vrai et honnête. Quand une action énergique s’imposait, on pouvait compter sur lui. »
Les publications de John Alexander Mackay sont listées dans Biblio. of the prairie prov. (Peel). Son journal personnel de 1870 à 1872 a été publié sous le titre « The journal of the Reverend J. A. Mackay, Stanley Mission, 1870–72 », Saskatchewan Hist. (Saskatoon), 16 (1963) : 95–113.
Saskatchewan Arch. Board (Saskatoon), S-A113 V (Campbell Innes fonds, J. A. Mackay papers).— Edward Ahenakew, « Little Pine : an Indian day school », R. M. Buck, édit., Saskatchewan Hist., 18 (1965) : 55–62 ; Voices of the Plains Cree, R. M. Buck, édit. (Regina, 1995).— Arlean McPherson, The Battlefords : a history (Battleford et North Battleford, Saskatchewan, 1967).— J. E. Murray, « The early history of Emmanuel College », Saskatchewan Hist., 9 (1956) : 81–101.— Eleanor Shepphird Matheson, « The journal of Eleanor Shepphird Matheson, 1920 », R. M. Buck, édit., Saskatchewan Hist., 22 (1969) : 66–72, 109–117.
W. A. Waiser, « MACKAY, JOHN ALEXANDER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mackay_john_alexander_15F.html.
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Auteur de l'article: | W. A. Waiser |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2005 |
Année de la révision: | 2016 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |