MACFARLANE, JAMES, homme d’affaires, imprimeur, rédacteur en chef, fonctionnaire, juge de paix et officier de milice, né en Écosse ; le 26 mai 1834, il épousa à Oswego, New York, Isura Carrington, et ils eurent deux fils ; décédé le 29 juillet 1847 dans la même ville.
James Macfarlane quitta l’Écosse peu après la guerre de 1812 et s’établit à Kingston, dans le Haut-Canada, apparemment avec l’aide financière du gouvernement. En novembre 1824, il acheta un journal tory qui occupait une place importante depuis sa fondation en 1819 par John Macaulay* et Alexander Pringle, le Kingston Chronicle, dont il déclara vouloir perpétuer la tradition. Macfarlane avait grandi « sous la constitution britannique », et il était déterminé à se laisser « guid[er] par ses principes » ; pendant 23 ans, il allait prendre fait et cause pour l’exécutif colonial et en défendre la politique.
Publier un journal n’était pas une occupation lucrative ; par surcroît, le tirage du Kingston Chronicle était faible. Macfarlane ; comme beaucoup de ses contemporains, diversifia donc ses activités. En août 1828, il lança la Brockville Gazette. Il veilla lui-même à ce que le contenu et l’orientation politique de ce journal reflètent les prises de position tories et s’adjoignit un rédacteur en chef ; l’année suivante, il vendait la Gazette à ce dernier ainsi qu’à l’un de ses associés de Kingston. Macfarlane se fit aussi imprimeur de travaux de ville, libraire, relieur et papetier ; tous ces métiers furent pour lui une source de revenus additionnels plus stable et plus importante. Il fut en outre pendant un certain temps le représentant local de l’Encyclopedia Americana. Il imprima plusieurs livres et produisit au moins deux almanachs, l’un en 1834, l’autre deux ans plus tard. Cependant, son projet le plus ambitieux fut la compilation et l’impression du recueil The statutes of the province of Upper Canada [...] (1831). Après avoir essayé en vain de le réaliser seul, il dut, pour le mener à terme, s’associer à un autre imprimeur bien connu de la région de Kingston, Hugh Christopher Thomson*.
Victime d’un incendie en 1833, Macfarlane prospéra quand même et s’engagea de plus en plus dans d’autres activités commerciales. De 1826 à 1835, il représenta à Kingston l’Alliance British and Foreign Life and Fire Assurance Company of London. En 1830, sous la raison sociale de James Macfarlane and Company, il commença à importer des produits de jardinage tels que des fleurs, des arbres ornementaux et des semences. De temps en temps, il faisait aussi de la spéculation foncière. En 1837, il céda son établissement de reliure à une entreprise montréalaise. Sa principale occupation demeurait toutefois le Chronicle, qui l’amena à s’engager de plus en plus dans les affaires locales et à exprimer publiquement ses opinions politiques.
L’intérêt de Macfarlane pour les affaires de Kingston remontait pratiquement à l’acquisition du Chronicle. Il y publiait des annonces pour des associations telles que la Dorcas Society et la Female Benevolent Society et permettait volontiers à diverses sociétés et organismes d’utiliser son bureau pour recevoir leurs cotisations. En outre, il donna souvent de son temps et de son argent pour de nobles causes qui touchaient l’éducation et le secours des pauvres. Naturellement, Macfarlane soutint aussi diverses organisations et activités commerciales de Kingston. Enfin, il fut membre de l’Église presbytérienne, de la St Andrew’s Society et des Celtic Sons of Upper Canada.
Il n’est sans doute pas surprenant que des chefs de file locaux, notamment Macaulay, John Kirby et Allan MacLean, aient soutenu publiquement le commerce de semences de Macfarlane et qu’on l’ait nommé à plusieurs postes importants. En 1832, par exemple, on le désigna pour devenir membre du comité chargé d’étudier le rapport du trésorier de district et pour faire partie du bureau de santé. L’année suivante, il devint commissaire de la Cour des requêtes. Sa respectabilité et son influence grandissante lui valurent de remplir des fonctions plus lourdes. En 1836 d’abord, puis en 1837, il supervisa les mesures qu’avait prises le bureau de santé pour faire face aux épidémies de choléra. De 1834 jusqu’à sa mort, survenue subitement en 1847, il fut juge de paix.
À titre de rédacteur en chef du Kingston Chronicle, Macfarlane proclama souvent sa fidélité au roi et au pays, et son attachement à la constitution britannique. Il appuya la politique du Conseil exécutif concernant des questions qui touchaient au commerce avec les États-Unis et à la législation bancaire, et il défendit la façon dont le conseil avait traité la question des non-naturalisés [V. sir Peregrine Maitland*]. Macfarlane éprouvait de la consternation devant les agissements de William Lyon Mackenzie* et l’agitation de plus en plus radicale à laquelle celui-ci était souvent mêlé. Officier de milice depuis 1824, il fit partie du conseil de guerre qu’on forma au fort Henry en 1838 pour juger les personnes capturées au cours de l’attaque des patriotes contre Prescott [V. Nils von Schoultz].
Sur le plan personnel autant que professionnel, James Macfarlane avait donc fait beaucoup de chemin depuis son arrivée à Kingston. Un certain nombre de facteurs expliquent aisément sa réussite. D’abord, il avait su maintenir son engagement profond, celui de servir sa communauté, selon une vision tory de ses besoins. Il avait aussi prêté son concours à des activités philanthropiques, à des projets commerciaux et à des organismes culturels de sa région. Les convictions et les gestes généreux de Macfarlane, sans aucun doute sincères, favorisèrent le développement de ses affaires. Son acceptation par l’élite locale ne pouvait manquer de lui assurer la réussite et une indiscutable importance.
British Whig, 6 avril 1847.— Brockville Gazette, and General Advertiser (Brockville, [Ontario]), 1828–1829.— Chronicle & Gazette, 1833–1847.— Chronicle and News, 1847–1849.— Kingston Chronicle, 1819–1833.— Upper Canada Gazette, 12 avril 1825.— Upper Canada Herald, 22 nov. 1825.— E. J. Errington, « The « Eagle », the « Lion », and Upper Canada : the colonial elites’ view of the United States and Great Britain, 1784–1828 » (thèse de ph.d., Queen’s Univ., Kingston, Ontario, 1984).— H. P. Gundy, Early printers and printing in the Canadas (2e éd., Toronto, 1964).
Jane Errington, « MACFARLANE, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/macfarlane_james_7F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
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