MACARD (Maquard), CHARLES, négociant, membre du Conseil supérieur de la Nouvelle-France, né à Québec le 16 décembre 1656, décédé à Québec en 1732. Son père, Nicolas Macard dit Champagne, fils de Thomas Macard et de Marguerite Hardy, de Mareuil-sur-Dié, avait épousé Marguerite Couillard, fille de Guillaume Couillard* et veuve de Jean Nicollet*.
Dans un testament reçu par le notaire Becquet* le 14 décembre 1677, Charles Bazire* « donne à Chas Macart, son beau-frère, 2 000 livres ainsi que le titre de Charlesville avec métairie et dépendances ». Ce petit fief, situé près des chutes Montmorency, avait été concédé par Mgr de Laval, le 21 juillet 1677, à Bazire et à Charles Aubert de La Chesnaye.
Macard fut l’un des fondateurs et administrateurs de la Compagnie de la Colonie créée en 1700 pour exercer le commerce du castor au Canada et en Europe. Mais le cours de cette fourrure s’étant complètement effondré, la compagnie fit faillite.
Le 14 juin 1704, Louis XIV dans une lettre à Vaudreuil [Rigaud] et à Beauharnois* faisait part de la nomination de Charles de Monseignat au poste de greffier du Conseil supérieur, ce qui, avec la mort du sieur Charles Denys de Vitré, laissait deux vacances au conseil. « Elle [Sa Majesté] les a accordé au S. Maccart l’un des Deputez de la Colonie qui sont a pnt. en france auquel elle donne ordre de retourner en Canada et l’autre au S. Juchereau du Chesnay [Ignace Juchereau]. » Macart ne fut installé que le 16 novembre 1705.
Les affaires de la compagnie se gâtèrent tout à fait ; le 7 novembre 1711, Vaudreuil et Jacques Raudot avisèrent le roi que Macard et Guillaume Gaillard avaient été désignés pour assister, comme représentants des administrateurs de la compagnie, à l’inventaire des biens de celle-ci.
Le sieur François-Madeleine-Fortuné de Ruette d’Auteuil ayant été suspendu en 1707 de ses fonctions de procureur général, Macard le remplaça temporairement. Par la suite, Jessé Leduc Des Fontaines fut nommé pour succéder à Ruette d’Auteuil. Arrivé le 8 septembre 1710, il mourut le 22. Macard continua donc à remplir les mêmes fonctions. Vaudreuil et Raudot le suggérèrent à titre permanent, bien qu’avec un peu de réticence : « il est vrai qu’il n’a pas le brillant qu’on peut trouver dans d’autres, mais souvent ceux qui l’ont n’ont rien autre chose et n’ont point cette solidité qui produit dans les hommes la justice, l’équité et la bonne conduite ». Le ministre semblait bien accueillir cette suggestion, mais le 14 juin 1712 il désignait Mathieu-Benoît Collet pour occuper ce poste à partir du 14 octobre suivant. Il concluait en promettant que Sa Majesté « se souviendra dans les occasions du Sr Maccart ».
Ce dernier demeura membre du Conseil supérieur jusqu’à sa mort, le 9 décembre 1732. Quatre ans plus tôt, il était presque impotent si l’on en croit l’intendant Dupuy qui, dans un mémoire sur les incidents qui suivirent le décès de Mgr de Saint-Vallier [La Croix], parle « du second conseiller qui est le Sr Maquard, qui depuis trois ans a une paralisie sur la langue et qui n’opine que du mouvement de la tête ».
Macard avait épousé, le 20 décembre 1686, Jeanne-Renée Gourdeau de Beaulieu, fille de Jacques Gourdeau de Beaulieu et d’Éléonore de Grandmaison* décédée en 1717. Le couple eut plusieurs enfants qui n’atteignirent point l’âge adulte.
Correspondance de Vaudreuil, RAPQ, 1938–39 : 36 ; 1946–47 : 389. — Documents relatifs à la monnaie sous le régime français (Shortt), II : 1 069. — Jug. et délib., IV : 167, 179, 239. — Mémoire de M. Dupuy sur les troubles arrivés à Québec en 1727 et en 1728, après la mort de Mgr Saint-Vallier, évêque de Québec, RAPQ, 1920–21 : 91. — A. Roy, Inv. greffes not., III : 157. — Cahall, Sovereign Council of New France, 102–104. — J. Delalande, Le Conseil souverain de la Nouvelle-France (Québec, 1927), 213–227. — N.-E. Dionne, Les caveaux de la basilique de Notre-Dame de Québec, BRH, IV (1898) : 102s. — É.-Z. Massicotte, M. de Charlesville, BRH, XX (1914) : 267. — J.-E. Roy, Les conseillers au Conseil souverain, BRH, I (1895) : 178, 185s.
Hervé Biron, « MACARD (Maquard), CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/macard_charles_2F.html.
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Auteur de l'article: | Hervé Biron |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 1991 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |