LEE, SAMUEL, fonctionnaire, juge, homme d’affaires et homme politique, né le 28 mars 1756 à Concord, Massachusetts, fils du docteur Joseph Lee et de Lucy Lee ; il épousa une prénommée Sarah ; décédé le 3 mars 1805 à Shédiac, Nouveau-Brunswick.
Samuel Lee naquit dans une des familles les plus influentes de la région de Concord. Après avoir été diplômé du Harvard College en 1776, il se fit marchand à Penobscot (Castine, Maine) et y réussit. Partisan de la cause loyaliste, il se rendit en 1784 à Restigouche, dans le nord du Nouveau-Brunswick, où il allait obtenir de vastes concessions de terre, certaines d’une manière plutôt discutable Au cours d’un voyage en Angleterre en 1785, Lee loua, sur la rivière Restigouche, une certaine superficie de terre qui faisait partie d’une concession antérieurement consentie à John Shoolbred par le gouvernement de la Nouvelle-Écosse. Quand, afin de procurer des terres aux Loyalistes, le gouvernement du Nouveau-Brunswick s’apprêta à confisquer de nombreuses concessions faites précédemment par les autorités de la Nouvelle-Écosse, Lee présenta une requête pour obtenir une partie des biens fonciers de Shoolbred, sous le prétexte qu’ils n’avaient pas été mis en valeur. Shoolbred jugea cette démarche « peu scrupuleuse et perfide, la marque d’un cœur vil ». En 1789, Lee acquit 1 800 acres, ce qui comprenait une partie de la concession de Shoolbred, en plus de 200 acres qui étaient réclamées par d’autres. Comme il était un partisan inconditionnel du gouvernement loyaliste, toutes les querelles relatives aux terres furent tranchées en sa faveur. À sa mort, des colons de la région de Restigouche affirmèrent qu’il avait obtenu « plus de terre qu’il n’avait le droit d’en détenir » et qu’une grande partie de ses biens fonciers restait alors « inculte et en friche, au grand détriment de l’établissement ». On l’accusa aussi d’avoir acquis des terres « sous des noms d’emprunt ». Son honnêteté fit l’objet d’une nouvelle attaque, après sa mort, quand un groupe de 15 hommes, Acadiens pour la plupart, adressèrent au gouvernement une requête pour que leur fussent concédées les terres qu’ils occupaient. Lee aurait accepté de solliciter les concessions et d’en payer les frais, en échange de marchandises que ces hommes lui avaient fournies ; toutefois, les concessions n’avaient pas été accordées, Lee n’en avait pas assumé les frais, et ces hommes étaient menacés de perdre leurs terres.
Le 17 novembre 1787, Lee avait été nommé juge de paix, le premier à Restigouche, qui constituait une partie du comté de Northumberland ; et, le 10 juillet 1789, il était fait juge de la Cour inférieure des plaids communs. Il appuya les candidats du gouvernement lors des premières élections provinciales, en 1785, et lors de l’élection partielle de 1791 ; en 1795, il fut lui-même élu à la chambre d’Assemblée comme l’un des deux députés de Northumberland. Il se présenta de nouveau en 1802, mais dut s’incliner devant Alexander Taylor, qui avait l’appui des Écossais pré-loyalistes.
En 1789, Lee avait hypothéqué ses terres pour la somme de £7 950 à la Maitland and Company, de Londres ; avec cet argent, il avait acheté des marchandises et avait construit un entrepôt. En 1790, il expédia du poisson en Europe et, un an plus tard, il construisit une scierie et commença à exporter du bois de construction. Il tenta aussi de mettre ses terres en valeur, faisant venir des colons d’Écosse et d’Angleterre. Ses entreprises variées ne furent toutefois pas couronnées de succès : à sa mort, il devait £19 000 à la Maitland and Company, et ses biens furent vendus pour tenter de payer ses dettes.
S’il échoua en affaires, Samuel Lee fut néanmoins l’un des promoteurs de l’établissement de colons anglophones dans la région de Restigouche (en 1798, 25 familles étaient sur ses terres), et il aida le gouvernement à imposer son autorité dans cette région éloignée. Il mourut pendant le trajet de Halifax à Restigouche.
APNB, « New Brunswick political biography », J. C. et H. B. Graves, compil. (11 vol., copie dactylographiée), XI : 51 ; RG 2, RS6, 2 : 34 ; RS8, Appointments and commissions, 2/1 : 8, 10 ; Unarranged Executive Council docs., 1787, 1802–1803, 1807 ; RG 10, RS108, pétition d’Adam Gerrard, 1800 ; pétition de Benjamin Marsden, 1785 ; pétition d’Ebenezer Whitney, 1802.— Musée du N.-B., F71, nos 101 (bail consenti à Samuel Lee, 1785), 102 (pétition de John Shoolbred, 12 janv. 1788) ; Petitions, Northumberland County, no 18 (résumés).— PRO, CO 188/3 : f.94 (photocopie à l’UNBL).— Winslow papers (Raymond).— Concord, Massachusetts, births, marriages, and deaths, 1635–1850 ([Boston, 1895]).— W. O. Raymond, « The north shore ; incidents in the early history of eastern and northem New Brunswick », N.B. Hist. Soc., Coll., 2 (1899–1905), no 4 : 112, 124.— Lemuel Shattuck, A history of the town of Concord ; Middlesex County, Massachusetts, from its earliest seulement to 1832 [...] (Boston, 1835).
William A. Spray, « LEE, SAMUEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/lee_samuel_5F.html.
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Auteur de l'article: | William A. Spray |
Titre de l'article: | LEE, SAMUEL |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1983 |
Année de la révision: | 1983 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |