JÉRÉMIE, dit Lamontagne, CATHERINE (Aubuchon ; Lepailleur de Laferté), sage-femme et herborisatrice, baptisée à Québec le 22 septembre 1664, fille de Noël Jérémie*, dit Lamontagne, trafiquant, et de Jeanne Pelletier, inhumée à Montréal le 1er juillet 1744.

Il existe peu de documents nous permettant de retracer la vie de Catherine Jérémie. Le 28 janvier 1681, elle épousa à Champlain, près de Trois-Rivières, Jacques Aubuchon, dont elle eut une fille. Le 3 novembre 1688, à Batiscan, elle contracta un second mariage avec Michel Lepailleur* de Laferté, dont elle aura dix ou onze enfants. En 1690, les Lepailleur demeuraient à Québec et, à l’automne de 1702, ils s’établissaient à Montréal, où Lepailleur obtenait une commission de notaire royal. C’est dans cette ville surtout que Catherine Jérémie exerça son métier de sage-femme et bâtit sa réputation d’herborisatrice.

Au xviie siècle les naturalistes français, secondés par les intendants de la Nouvelle-France, cherchaient à découvrir les propriétés médicinales et utilitaires de la flore canadienne. Chaque année, les intendants encourageaient la récolte des plantes et l’expédition en France, sur les vaisseaux du roi, de spécimens vivants ou séchés. Sans être de l’importance d’un Pehr Kalm*, ou même des Jean-François Gaultier et Michel Sarrazin*, qui ont le plus contribué à faire connaître la flore canadienne, Catherine Jérémie se classe parmi les botanistes amateurs tels que Jean-Baptiste Gosselin, Hubert-Joseph de La Croix, Joseph-François Lafitau et Pierre-François-Xavier de Charlevoix. Elle se distingua non seulement en recueillant des plantes mais surtout en accompagnant ses envois de notes indiquant les propriétés et les effets des simples. Selon le témoignage de l’intendant Gilles Hocquart*, en 1740, Mme Lepailleur, veuve depuis 1733, s’était « attachée depuis longtemps à connaître les secrets de la médecine des sauvages ».

Catherine Jérémie mourut à Montréal en 1744. Nous ignorons la nature, l’étendue et l’intérêt des notes qui accompagnaient ses envois, lesquelles devraient se trouver au Muséum national d’histoire naturelle à Paris.

Catherine Fortin-Morisset

AN, Col., C11A, 65, f.140 ; 70, ff.113, 129 ; 72, f.63 ; 80, f.69.— RAC, 1905, I, vie partie, 20, 57.— Recensement de Montréal, 1741 (Massicotte).— Tanguay, Dictionnaire.— Gosselin, L’Église du Canada jusqu’à la conquête, II : 384.

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Catherine Fortin-Morisset, « JÉRÉMIE, dit Lamontagne, CATHERINE (Aubuchon ; Lepailleur de Laferté) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/jeremie_catherine_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    28 novembre 2024