HAY, lord CHARLES, officier, membre du parlement, né vers 1705, vraisemblablement à Linplum, East Lothian, Écosse, fils de Charles Hay, 3e marquis de Tweeddale, et de lady Susannah Hamilton (Cochrane) ; il mourut célibataire le 1er mai 1760, à Londres.
La nomination de Charles Hay au grade d’enseigne dans les Coldstream Guards fut publiée le 18 mai 1722, et le 14 septembre 1727 il fut promu capitaine du 33e régiment d’infanterie pendant le siège de Gibraltar. En 1741 il entra au parlement pour y représenter Haddingtonshire ; il était un adversaire de la politique de sir Robert Walpole. Il commença par adhérer au parti du baron Carteret, puis à celui des Pelham, après 1744.
Le 7 avril 1743, Hay était devenu capitaine de la King’s Company dans les Grenadier Guards, avec le rang de lieutenant-colonel dans l’armée. Il commanda cette compagnie lors des batailles de Dettingen (République fédérale allemande) en 1743, et de Fontenoy (Belgique) en 1745. À Fontenoy il fut impliqué dans un épisode rendu célèbre par Voltaire. Tandis qu’il franchissait le sommet d’une colline à la tête de ses hommes à travers un tir d’artillerie meurtrier, Hay se trouva soudain face à face avec les gardes français et suisses rangés en masse. Il rapporta plus tard qu’il avait pris sa gourde pour boire à la santé de l’ennemi et qu’il l’avait apostrophé en ces termes : Messieurs, j’espère qu’aujourd’hui vous allez nous attendre et que vous n’allez pas traverser le Scheldt à la nage comme vous avez traversé le Mein à Dettingen. » D’après Voltaire, le commandant français aurait ainsi répondu à Hay qui le sommait d’ouvrir le feu : « Messieurs, nous ne tirerons jamais les premiers, tirez vous-mêmes. » Peu après, Hay fut grièvement blessé et on rapporta d’abord qu’il était mort. En 1746, on disait qu’il était dans un asile, et il ne se présenta pas aux élections générales de 1747. Cependant, en 1749, il fut nommé aide de camp de George II.
Hay fut promu colonel du 33e régiment d’infanterie le 20 novembre 1753, et le 22 février 1757 il fut nommé major général lorsqu’il fut envoyé en Nouvelle-Écosse en qualité de commandant en second des troupes sous les ordres du major général Peregrine Thomas Hopson ; ces troupes furent envoyées pour rejoindre le comte de Loudoun [John Campbell] à Halifax en vue de l’attaque projetée contre Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton). Étant donné que l’île avait reçu d’importants renforts de la flotte française, l’attaque n’eut pas lieu et les soldats du corps expéditionnaire britannique passèrent l’été à Halifax. Hay, qui était arrivé dans la ville le 9 juillet après une longue traversée, trouva l’inaction exaspérante. Il ne faisait pas partie du conseil de guerre de Loudoun qu’il soupçonnait de ne pas être sérieusement engagé dans cette entreprise. Il était irrité par l’absence de chefs énergiques, et un jour où les troupes étaient en train de simuler une attaque contre un semblant de fortification, le colonel John Forbes l’entendit s’exclamer : « par Dieu ! même si cela doit être difficile, je trouverai le moyen de faire savoir à la mère patrie ce qui se passe ici, je leur dirai que nous sommes occupés à construire des imitations de forts et à les prendre d’assaut, quand nous devrions lancer de vraies attaques. La flotte devrait remonter le bassin du port et y livrer un simulacre de combat, et alors nous pourrions écrire à la mère patrie que nous avons participé à une bataille navale et pris un fort ». Loudoun le fit arrêter mais ne l’accusa pas, se contentant de suggérer au gouvernement que « la traversée et les rigueurs du climat en cette saison [avaient] été nuisibles à la santé de monseigneur ». Les officiers qui servaient avec Hay pensèrent qu’il était devenu fou, et il fut séquestré pendant sept mois. Il avait reçu l’ordre de retourner en Angleterre, mais aucun navire ne fut mis à sa disposition. Désespéré, il s’engagea comme volontaire sur le Dublin, commandé par le capitaine George Brydges Rodney ; ce navire avait amené d’Angleterre à Halifax, à la fin du mois de mai 1758, le major général Jeffery Amherst* qui devait prendre le commandement à Louisbourg. Hay assista au siège de la forteresse à bord du Dublin avant de rentrer en Angleterre sur le Shannon.
En Angleterre, il demanda que son nom fût lavé par un conseil de guerre des accusations portées contre lui. On accéda à son désir en 1759 ; il fut accusé d’avoir essayé « de discréditer le comportement et l’autorité des commandants de la flotte et de l’armée de terre en Amérique » et d’avoir eu une conduite « visant manifestement à encourager la mutinerie et la sédition parmi les troupes ». Son procès, auquel assistèrent tous les principaux officiers de Louisbourg qui se trouvaient alors en Angleterre, se prolongea pendant plus d’un mois, en février et mars 1760. L’affaire fut ensuite renvoyée devant le roi ; celui-ci n’avait pris aucune décision lorsque Hay mourut soudainement le 1er mai 1760. Il s’était distingué au cours de sa carrière dans l’armée et il semble douteux que la première accusation portée contre lui aurait été maintenue ; d’après les témoignages invoqués par la couronne, la seconde était absurde.
PRO, CO 5/212, f.43.— National Library of Scotland (Edinburgh), Hay papers, Hay to 4th Marquis of Tweeddale, 20 mai 1745, ms 7 087.— Gentleman’s Magazine, 1745, 247, 251, 276.— W. H. H. Scott, Report on the manuscripts of Gord Polwarth preserved at Mertoun House, Berwickshire (« Historical Manuscripts Commission », 67, 5 vol., Londres, 1911–1961), V : 187.— Cokayne, Complete peerage.— DNB.— Sedgwick, History of parliament, II : 117s.-Dalton, George the first’s army, II : 269, 271.— Voltaire [François-Marie Arouet], Précis du siècle de Louis XV (« Œuvres », 70 vol., [Kehl, Allemangne], 1785), XXII.
Julian Gwyn, « HAY, lord CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hay_charles_3F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
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