HANNA, JAMES G., horloger, orfèvre et marchand, né vers 1737 en Irlande ; décédé le 26 janvier 1807 à Québec.

James G. Hanna a vraisemblablement reçu sa formation d’horloger et exercé ce métier à Dublin jusque vers 1763. Il immigre alors au Canada et s’installe à Québec chez le marchand John McCord, rue Buade. Dès le 5 juillet 1764, il fait paraître une réclame dans la Gazette de Québec annonçant qu’il « Fait et raccommode toutes sortes de montres et d’horloges, bijoutérie &c. avec beaucoup de soin, et d’expédition ». L’année suivante, il vend, parmi d’autres articles, des bijoux, des horloges, des parures pour le commerce avec les Indiens et du matériel d’horlogerie. Rapidement, sa boutique d’artisan devient un magasin de produits importés à « l’enseigne de l’Aigle et de la Montre », maintenant installé au 15 rue de la Fabrique. Chaque année, il fait venir d’Angleterre quantité d’objets à la mode permettant aux bourgeois de Québec de bénéficier d’un style de vie apparenté à celui de Londres. Bijouterie, argenterie, armes, instruments scientifiques et une variété d’autres objets sont énumérés méticuleusement dans sa publicité. On lui attribue la popularité des horloges grand-père auprès des bourgeois : Hanna en importe les mouvements, les monte et les intègre dans des meubles fabriqués par des menuisiers de Québec. Il importe également le matériel nécessaire aux artistes et aux orfèvres. Son commerce prospère.

On sait fort peu de chose du premier mariage de Hanna, si ce n’est que le couple eut deux filles, Jane et Mary, qui épouseront respectivement James Orkney*, horloger, et John Macnider, commerçant. Le 9 décembre 1787, Hanna épouse en secondes noces, à l’église presbytérienne de Québec, Elizabeth Saul qui donnera naissance à neuf enfants.

En 1788, Hanna achète des jésuites moyennant £360 un emplacement rue de la Fabrique, sur lequel se trouve une maison de bois qu’il a acquise précédemment ; c’est là qu’il s’installera en permanence à partir de 1805. En janvier 1794, il établit son magasin, autrefois situé dans sa résidence, en face du bureau de poste. Cinq ans plus tard, il acquiert de Joseph Kimber pour £450 la maison attenante à la sienne. Il loue cette maison, notamment aux marchands George King et George Chapman, avant de la vendre £400 en 1802. Hanna possède également une maison avec boulangerie, rue Sainte-Hélène (rue McMahon), qu’il loue à des maîtres boulangers.

La vie sociale de Hanna se calque sur celle de l’élite de la ville. Il souscrit à la Société du feu de Québec et à la Société bienveillante de Québec. En 1790, il appuie les démarches effectuées pour établir une université à Québec [V. Jean-François Hubert*] et, en 1791, il signe, avec d’autres marchands de Québec, la pétition en faveur du recouvrement des lods et ventes. À l’arrivée et au départ des gouverneurs, des administrateurs ou des visiteurs de marque, il signe avec les notables et les marchands de la ville les lettres de bienvenue et de reconnaissance qui leur sont adressées. En 1795, il présente avec six autres orfèvres une requête afin d’être exempté d’une loi réglementant l’usage des feux de forge [V. Michel Forton].

En 1803, James G. Hanna s’associe avec son fils James Godfrey* et engage un ouvrier capable de réparer montres et horloges. À partir de ce moment, il se retire graduellement des affaires. Il décède à Québec le 26 janvier 1807, laissant à sa famille une succession modeste. Sa maison était bien meublée, comprenant divers objets de luxe et une bibliothèque de plus de 50 volumes. De la production d’orfèvrerie de James G. Hanna, on ne trouve aujourd’hui, portant son poinçon IH dans un rectangle, que quelques ustensiles et pièces d’orfèvrerie de traite.

Sylvio Normand

ANQ-Q, CE1-66, 9 déc. 1787, 9 nov. 1788, 3 juill., 5 sept. 1790, 2 sept. 1792, 23 avril 1794, 26 avril 1795, 6 mars 1797, 30 juin 1799, 16 avril 1801, 1er janv. 1804, 29 janv., 9 août 1807 ; CN1-16, 2 déc. 1811 ; CN1-26, 21 mars 1799, 26 févr. 1800 ; CN1-171, 26 janv. 1807, 15 janv. 1808 ; CN1-224, 12 août 1788 ; CN1-230, 24 juill. 1795 ; CN1-284, 20 mars 1805 ; CN1-285, 26 févr. 1801.— MAC-CD, Fonds Morisset, 2, H243/J27.5/2.— « Les dénombrements de Québec » (Plessis), ANQ Rapport, 1948–1949 : 15, 120, 164.— La Gazette de Québec, 5 juill. 1764, 8 août 1765, 3 nov. 1785, 4 nov. 1790, 2 juin, 11 août 1791, 16 janv., 13 févr., 10 juill. 1794, 29 juin 1797, 21 mars, 18 juill. 1799, 11 déc. 1800, 3 nov. 1803, 19 févr. 1807.— Quebec directory, 1790.— Langdon, Canadian silversmiths, 80.

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Sylvio Normand, « HANNA, JAMES G. », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hanna_james_g_5F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    28 novembre 2024