GUITET (Guité), CLAUDE, colon, né le 15 septembre 1735 à Carcassonne, France, fils de René Guitet, marchand boutonnier, et d’Élisabeth Peyrot ; décédé le 20 novembre 1802 à Maria, Bas-Canada, et inhumé au même endroit neuf jours plus tard.
Selon une tradition familiale, Claude Guitet fit partie de l’expédition de six bataillons d’infanterie envoyée en Amérique au printemps de 1755, sous les ordres de Jean-Armand Dieskau*, pour consolider les positions de la France dans le Nouveau Monde. Le vice-amiral Edward Boscawen* attendit le convoi dans le golfe du Saint-Laurent et, le 10 juin, il captura deux vaisseaux au sud-est de Terre-Neuve, l’Alcide et le Lys. Ce dernier amenait 330 soldats des régiments de Guyenne et de la Reine. Guitet qui se trouvait du nombre fut sans doute emmené quelque part dans les colonies britanniques.
On retrouve Guitet en 1772 à Boston, où il est intégré à la communauté acadienne débarquée sur les côtes du Massachusetts lors de la Déportation [V. Charles Lawrence*]. Cette année-là, le 8 janvier, il y épousa Modeste Landry ; le couple fut contraint de faire un mariage civil parce qu’une loi locale interdisait le séjour de prêtres catholiques. Le célébrant Louis Robichaux*, oncle de l’épouse, avait reçu en 1761 de Pierre Maillard*, vicaire général de l’évêque de Québec à Halifax, l’autorisation de présider de telles cérémonies. En 1775, les Guitet rejoignirent la famille Landry établie dans les environs de Québec. Guitet s’empressa alors de présenter au curé de Notre-Dame de Québec le contrat attestant la validité de son mariage civil et vit enfin son union réhabilitée devant l’Église catholique le 28 juillet 1775. Deux fils nés à Boston assistèrent à la cérémonie et se firent baptiser. Le temps qu’il vécut dans la région de Québec, Guitet gagna sa vie comme peintre en bâtiment.
Vers l’âge de 50 ans, Guitet alla s’établir en Gaspésie ; deux de ses beaux-frères, Claude et Jean Landry, résidaient à Carleton depuis au moins 1770. Guitet rejoignit également Pierre Loubert, qui s’était trouvé sur le Lys et qui avait épousé la sœur de Modeste Landry. Ayant servi dans l’armée britannique lors de la Révolution américaine, ce dernier avait obtenu vers 1784 une terre de 750 arpents près de Carleton, sur la rivière Cascapédia. Il semble alors avoir offert une partie de son bien à Guitet. Au recensement de 1784, l’endroit qu’on baptisera bientôt Maria, du prénom de l’épouse de sir Guy Carleton, ne comptait que deux familles, mais pas encore celle de Guitet ; l’arrivée de ce dernier se situe donc entre cette année et le printemps de 1790, au moment où l’un de ses fils servit de parrain lors d’un baptême célébré à Carleton.
Claude Guitet s’éteignit à l’âge de 67 ans, laissant un seul de ses fils, Joseph, continuer la lignée. Au milieu du xixe siècle, sa descendance se trouvait propriétaire de la plus grande partie de la terre de Loubert.
ANQ-Q, CE1-1, 28 juill. 1775.— AP, Saint-Joseph (Carleton), Reg. des baptêmes, mariages et sépultures, 29 nov. 1802.— BL, Add.
Bibliographie de la version révisée :
Arch. départementales, Aude (Carcassonne, France), « État civil », Carcassonne, ville basse-paroisse de Saint-Michel, 16 sept. 1735 : audealaculture.fr/archives-en-ligne (consulté le 26 avril 2018).
Mario Mimeault, « GUITET (Guité), CLAUDE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/guitet_claude_5F.html.
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Auteur de l'article: | Mario Mimeault |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1983 |
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