GRAHAM, HUGH, ministre presbytérien, né le 16 octobre 1758 à West Calder, Écosse, fils de Hugh Graham et d’Agnes Allan ; vers 1785, il épousa en Écosse une prénommée Elizabeth, puis en 1792 Elizabeth Whidden, de Cornwallis, Nouvelle-Écosse, et cinq de leurs enfants atteignirent l’âge adulte ; décédé le 7 avril 1829 à Upper Stewiacke, Nouvelle-Ecosse.

Comme son père était un fermier prospère, Hugh Graham put fréquenter l’University of Edinburgh. Une fois diplômé, il étudia la théologie sous la direction du révérend John Brown du Theological Hall, à Haddington, et, en 1781, il reçut du consistoire d’Édimbourg l’autorisation d’exercer son ministère au sein de l’Église scissionniste d’Écosse, dans laquelle son père avait été conseiller presbytéral. Ce fut d’abord la congrégation de South Shields, en Angleterre, qui l’invita à exercer son ministère en 1785, mais bientôt la congrégation de Cornwallis, en Nouvelle-Écosse, fit de même, et c’est là que le synode l’affecta.

Graham arriva à Halifax au cours de l’été de 1785 et, après un bref séjour dans cette ville, il se rendit à Cornwallis, auprès de sa congrégation. Il prononça son premier sermon le 29 août. Cornwallis avait d’abord été peuplé d’Acadiens mais, après la déportation de 1755, des colons de la Nouvelle-Angleterre les avaient remplacés [V. Charles Lawrence*]. Le premier ministre anglophone du village avait été Benajah Phelps, de l’Église congrégationaliste de la Nouvelle-Angleterre, qui y était demeuré de 1765 à 1776. Les New Lights évangéliques étaient venus après lui et avaient construit une église en 1778 ; leur ministre, John Payzant, demeura en poste de 1786 à 1793 environ. Ceux-ci refusaient d’exiger des contributions de leurs congrégations et remportaient ainsi un succès qui ne cessait d’embêter Graham. Sa congrégation était petite, et il ne put s’offrir de maison avant 1791. Pendant un certain temps, il envisagea de retourner en Écosse, mais il se ravisa.

Le 2 août 1786, avec trois autres ministres presbytériens, Daniel Cock, de Truro, David Smith, de Londonderry et George Gillmore*, de Windsor, Graham fonda l’Associate Presbytery of Truro, premier organisme du genre dans la colonie. Toutefois, la division qui avait séparé en 1747 la faction burgher et la faction anti-burgher de l’Église scissionniste d’Écosse se reproduisit dans la province : en 1795, trois ministres anti-burghers, James Drummond MacGregor, Duncan Ross et John Brown, fondèrent l’Associate Presbytery of Pictou, opposé à l’Associate Presbytery of Truro, dont les ministres appartenaient à la faction burgher. Quelques années plus tard, en raison de sa position au sein de l’Associate Presbytery of Truro (il en avait été nommé secrétaire en 1795), Graham prit une large part aux discussions qui visaient à fusionner les deux consistoires. L’union se réalisa enfin lorsque, le 3 juillet 1817, le synode de l’Église presbytérienne de la Nouvelle-Écosse se réunit à Truro. C’était le premier synode de l’Église presbytérienne en Amérique du Nord britannique. Les seuls ministres qui demeurèrent à l’écart du nouveau groupe furent Archibald Gray, ministre de l’Église d’Écosse qui était en charge de la congrégation St Matthew de Halifax, et Bruin Romkes Comingo*, ministre de l’Église allemande réformée à Lunenburg.

Graham ne s’était jamais plu à Cornwallis et, quand la congrégation unie de Stewiacke et de Musquodoboit l’invita en 1799, il accepta. Cette région, divisée entre les comtés de Colchester et de Halifax, avait été colonisée dans les années 1780 par des presbytériens venus d’Irlande et de la Nouvelle-Angleterre. Elle attirait Graham en raison de l’homogénéité religieuse de sa population et de la promesse d’un traitement annuel de £110. Il fut installé dans sa charge le 27 août 1800 et s’établit à Upper Stewiacke. La population s’étant accrue rapidement, Stewiacke et Musquodoboit devinrent des congrégations distinctes en mars 1815 ; Graham conserva Stewiacke tandis que John Laidlaw devenait ministre de Musquodoboit.

Graham n’eut pas la vie facile en Nouvelle-Écosse. Il connut bien des drames personnels : deux fois veuf (sa première femme était morte en 1786, un an à peine après leur mariage, et la seconde mourut en 1816), il perdit aussi plusieurs enfants. Voyager était toujours difficile – il dut en une occasion parcourir plus de 30 milles à pied pour aller prêcher dans un établissement isolé – et, contrairement à ce qu’il avait espéré en quittant Cornwallis pour Upper Stewiacke, il voyait rarement ses collègues. Après avoir pris Stewiacke et Musquodoboit en charge, il dut faire face à l’hostilité des membres de la faction anti-burgher de la région, et il lui fallut quelques années pour se gagner le respect et l’appui de toutes ses ouailles. Tout de même, la vie était plus douce à Stewiacke, car il possédait, avec ses fils, une terre que ces derniers cultivaient.

Thomas Chandler Haliburton* a dit de Hugh Graham qu’il fut l’un des fondateurs du presbytérianisme en Nouvelle-Écosse. L’importance de ce ministre presbytérien réside aussi dans le fait que sa carrière nous éclaire sur les difficultés que connurent tous les hommes d’Église qui firent aeuvre de pionniers en Nouvelle-Écosse.

James E. Candow

Un sermon de Hugh Graham, intitulé « A warning to youth ; or an address to the rising generation », a été publié dans le Christian Instructor, and Missionary Reg. of the Presbyterian Church of Nova Scotia (Pictou, N.-É.), 5 (1860) : 5–13.

Bon nombre d’études, dont l’histoire de l’Église scissionniste de James Robertson (citée plus bas) et le catalogue de Marie Tremaine, Biblio. of Canadian imprints, font référence à un autre ouvrage de Graham publié possiblement sous le titre de Two sermons entitled the relation and relative duties of the pastor and people, delivered at the admission of the Reverend John Waddel to the charge of the united congregations of Truro and Onslow (Halifax, 1799). De plus, Henry James Morgan, Bibliotheca Canadensis, recense les deux sermons sous deux titres différents ainsi qu’une histoire de la religion en Nouvelle-Écosse, non publiée. Aucun exemplaire de ces ouvrages n’a pu être localisé.

PANS, MG 1, 332B ; 742 ; RG 20A, 38, Hugli Graham, 1811.— Univ. of King’s College Library (Halifax), Israel Longworth, « A history of the county of Colchester » (2 part., Truro, N.-É., 1866–1878 ; copie dactylographiée aux PANS).— T. C. Haliburton, An historical and statistical account of Nova-Scotia (2 vol., Halifax, 1829 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1973).— Weekly Chronicle, 21 juin 1816.— J. M. Bumsted, Henry Alline, 1748–1784 (Toronto, 1971).— Gregg, Hist. of Presbyterian Church (1885).— Alexander Maclean, The story of the Kirk in Nova Scotia (Pictou, N.-É., 1911).— Thomas Miller, Historical and genealogical record of the first settlers of Colchester County [...] (Halifax, 1873 ; réimpr., Belleville, 1972).— J. S. Moir, Enduring witness : a history of the Presbyterian Church in Canada ([Hamilton, Ontario, 1974]).— George Patterson, Memoir of the Rev. James MacGregor, D.D. [...] (Philadelphie, 1859).— James Robertson, History of the mission of the Secession Church to Nova Scotia and Prince Edward Island, from its commencement in 1765 (Édimbourg, 1847).— Stewiacke [...] (Truro, 1902 ; réimpr., Belleville, 1973).— C. B. Fergusson, « The sesquicentennial of the first synod of the Presbyterian Church in Canada », Dalhousie Rev., 48 (1968–1969) : 215–221.

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James E. Candow, « GRAHAM, HUGH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/graham_hugh_1758_1829_6F.html.

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