GOSSELIN, JEAN-BAPTISTE, prêtre du séminaire des Missions étrangères, curé, chanoine, herborisateur, né en France probablement en 1712 et décédé en septembre 1749 dans le diocèse d’Amiens, France.
Jean-Baptiste Gosselin termina ses études à Amiens en 1728 et entra au séminaire des Missions étrangères de Paris ; l’année suivante, le séminaire de Québec demandant un assistant pour leur procureur les directeurs de Paris décidèrent de l’envoyer occuper ce poste. Il s’embarqua à La Rochelle le 22 mai 1729 sur le même navire qui transportait le coadjuteur de Québec, Pierre-Herman Dosquet*, et le commissaire ordonnateur, Gilles Hocquart*.
Arrivé à Québec, Gosselin travailla sous la direction de l’abbé Charles Plante et devint procureur en titre le 23 août 1730. Mais il semble bien qu’il avait peu d’aptitudes pour son travail car, en 1733, François de Montigny, alors procureur du séminaire de Québec à Paris, lui reprochera de n’être « guère propre pour tenir des livres et des comptes ». Le 15 octobre 1732, il s’embarqua pour la France et il y séjourna deux ans pendant lesquels il s’occupa des affaires de sa famille, à la suite de la mort de son père, et étudia un an au séminaire de Laon. Les directeurs du séminaire de Paris avaient l’intention, s’il parvenait à la prêtrise, de l’envoyer comme missionnaire à l’île Royale (île du Cap-Breton). Durant son séjour à Laon, Gosselin ne reçut que la tonsure et les ordres mineurs. Au mois d’août 1734, il était de retour à Québec, où il recevait le sous-diaconat le 8 septembre, le diaconat le 12 et la prêtrise le 18. Il aurait, semble-t-il, été nommé à la paroisse Saint-Joseph-de-Lanoraie peu après. Quoi qu’il en soit, le 19 octobre 1735, il résidait au séminaire de Québec où Mgr Dosquet lui concéda un arrière-fief dans la seigneurie de Bourgchemin. Gosselin donnera cette concession à François Lemaître le 12 octobre 1748.
À l’automne de 1736, il quitta de nouveau le Canada pour un séjour de deux ans en France. Le séminaire de Québec avait refusé de lui payer une pension à Paris, où Gosselin espérait demeurer à titre de pensionnaire. Il semble être demeuré dans le diocèse d’Amiens où il remplit les fonctions de vicaire. En mai 1738, il était de retour au Canada. Avant son départ, il avait souhaité se faire nommer au séminaire de Québec, mais à Paris on le jugeait inapte à enseigner et on conseillait aux directeurs de Québec de ne point l’agréger, vu son caractère vif et difficile. Aussi, à l’été de 1738, il fut nommé auxiliaire du curé de Notre-Dame de Québec, et, à l’automne, il exerça son ministère à la paroisse Saint-Michel-d’Yamaska, tout en s’occupant des dessertes le long de la rivière Chambly. En septembre 1740, alors qu’il venait d’être nommé curé inamovible d’Yamaska, il démissionna de ce poste, prétendant que cette cure ne suffisait pas à sa subsistance. On lui confia alors la paroisse Saint-Louis (Saint-Joseph de Chambly) et la cure de Saint-Charles (Saint-Charles-sur-Richelieu) dont il fut le premier curé.
À l’été de 1740, Gosselin se trouvait à Québec lorsque le navire à bord duquel se trouvait Mgr de Lauberivière [Pourroy*] arriva chargé de contagieux. Gosselin se dévoua corps et âme auprès d’eux, et, en remerciement pour son dévouement, Hocquart obtint pour lui un canonicat et Gosselin occupa officiellement sa charge à partir du 31 août 1741. Il demeura à Québec où il exerça en plus les fonctions de vicaire à Notre-Dame et de chapelain au palais de l’intendant. En septembre 1742, il demanda au chapitre la permission de retourner en France pour une période de deux ans, afin de soigner sa santé. Mais puisqu’il ne pouvait justifier cette demande par un billet du médecin, le chapitre la lui refusa. L’année suivante, le 16 avril, les membres du chapitre l’élirent trésorier ; il abandonna cette charge le 13 octobre 1744. En 1748, il réitéra la même demande, déjà faite en 1742, cette fois l’accompagnant d’une attestation du médecin, et le chapitre consentit à son retour en France. Durant cette même année, Mgr de Pontbriand [Du Breil] avait indiqué au ministre Maurepas [Phélypeaux] de ne point songer à Gosselin pour remplacer le doyen du chapitre. En effet, l’évêque de Québec n’appréciait guère le caractère indépendant et indécis du chanoine. Gosselin quitta le Canada à l’automne de 1748 et il se rendit probablement au séminaire des Missions étrangères de Paris et, par la suite, dans le diocèse d’Amiens, puisque c’est là qu’il mourut en septembre de l’année suivante.
À l’époque où Gosselin vécut au Canada, l’intendant Hocquart envoyait en France au naturaliste Buffon, intendant du Jardin du roi, des plantes, des graines, des racines médicinales et des minéraux, afin de faire connaître les produits naturels particuliers au Canada. Gosselin fournit à plusieurs reprises de nombreux spécimens de plantes pour ces envois. Déjà en 1739, le curé Gosselin avait envoyé à Rochefort, par l’entremise de l’intendant Hocquart, « un petit ballot contenant un herbier ». En 1742, il effectua même un voyage sur la côte nord afin d’y récolter de nouveaux spécimens et, en 1744, l’intendant lui octroya 150# pour l’encourager. Même si certains historiens ont qualifié Gosselin de « célèbre botaniste de l’époque » celui-ci mérite plutôt le nom d’herborisateur.
AAQ, 12 A, Registres d’insinuations C, 54 ; 10 B, Registre des délibérations, 118, 142, 144, 147–147v., 150, 160–160v., 172v.— ASQ. Lettres, M, 67, 79–80, 81, 82, 83, 85, 89, 90, 93, 99 ; Lettres, P, 120 ; Livre de comptes, C10, pp. 1s ; Polygraphie, VII : 2 ; Polygraphie. XLII : 11, l2 : Séminaire, VIII : 9, 16, 18, 19, 35 ; Séminaire, LVII : 25 ; Séminaire, LXXVIII : 23.— RAC, 1905, I, vie partie, pp. 6, 12, 20, 25, 27, 34, 57.— Allaire, Dictionnaire.— P.-G. Roy, Inv. concessions, IV : 114.— Gosselin, L’Église du Canada jusqu’à la conquête. II : 42, 218, 266, 383, 384 ; III : 4, 24.
Catherine Fortin-Morisset, « GOSSELIN, JEAN-BAPTISTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gosselin_jean_baptiste_3F.html.
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Auteur de l'article: | Catherine Fortin-Morisset |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
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