GOOD, JAMES WILFORD, médecin, professeur et officier de santé, né en décembre 1852 à Kincardine, Haut-Canada, fils de John Good et d’Isabella Anderson ; décédé célibataire le 1er septembre 1926 à Vancouver et inhumé à Brandon, Manitoba.
James Wilford Good obtint en 1877 une licence de médecine à la Trinity Medical School de Toronto, puis alla poursuivre ses études à Édimbourg. En 1879, il s’installa à Winnipeg, où il s’associa au médecin et neurologue James Robert Jones. Engagé comme médecin à l’Hôpital Général de Winnipeg et à l’hôpital de Saint-Boniface, il y pratiquerait la chirurgie générale par la suite. Après avoir étudié à Vienne les maladies de l’œil, de l’oreille, du nez et de la gorge, il devint le premier ophtalmologue à exercer dans l’Ouest canadien. De 1893 à 1897, environ, il ferait de l’ophtalmologie en cabinet privé avec Gordon Bell.
En 1883, Good participa à la fondation du collège médical de Manitoba à Winnipeg et y devint professeur de chirurgie clinique et maître de conférences en ophtalmologie et en otologie. Quatre ans plus tard, il succéda au docteur James Kerr à titre de doyen du collège ; il détiendrait ce poste jusqu’en 1898. Il avait été nommé en 1890 deuxième vice-président d’un comité chargé de former une association provinciale de médecine. Cet organisme ne verrait le jour que le 8 octobre 1908.
En 1898, pendant la ruée vers l’or au Yukon, Good partit pour Dawson. Il y ouvrit un cabinet et, par la suite, le bureau de santé, présidé par son ami Samuel Benfield Steele*, surintendant de la Police à cheval du Nord-Ouest, le nomma médecin hygiéniste de la ville et inspecteur du district de Lower Yukon. Avec le docteur Alfred Thompson et le révérend Andrew Shaw Grant, lui aussi médecin, il s’attaqua à la fièvre typhoïde et au scorbut, qui sévissaient dans la région. Tous trois desservaient le St Mary’s Hospital, le Good Samaritan Hospital, fondé par Grant, et l’hôpital de la Police à cheval. De temps à autre, ils se faisaient assister par des infirmières du Victorian Order of Nurses en poste au fort Selkirk (Selkirk), non loin de Dawson.
Good retourna à Winnipeg le 16 décembre 1900. Il se remit à pratiquer l’ophtalmologie et s’associa au docteur Thomas Turnbull. En outre, il reprit son enseignement au collège médical de Manitoba, cette fois en qualité de professeur d’ophtalmologie et d’otologie théoriques. Ses cours et ses cliniques étaient, dit-on, intéressants. Il y mêlait connaissances pratiques et anecdotes tirées de sa longue expérience. Tout en gardant un ton solennel, il se laissait aller à quelques traits d’esprit. Humoriste, il donnait des conférences publiques au collège médical et prenait souvent la parole à des banquets d’étudiants.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclata, Good fut jugé trop âgé pour le service actif, mais il contourna cet obstacle en acceptant un poste sous l’égide de la Croix-Rouge française et servit en 1916 à l’Ulster Volunteer Hospital à Paris. Rentré à Winnipeg au bout de six mois, il retourna outre-mer en 1917 avec le grade honorifique de major. Spécialiste du Corps de santé de l’armée canadienne, il fut affecté dans un centre de chirurgie pour les blessures faciales à Westcliffe, en Angleterre.
Good était un grand voyageur. Outre l’Europe et l’Amérique du Sud, il visita l’Inde, où il vit le lieutenant-colonel Henry Smith opérer des cataractes à Jullundur. Par la suite, il invita celui-ci à faire une démonstration de sa technique opératoire à l’Hôpital Général de Winnipeg. Après la découverte du traitement du cancer par le radium [V. William Henry Beaufort Aikins], il acheta une provision de cet élément radioactif et traita des cancers du larynx. Il fut le premier à le faire dans l’Ouest canadien.
Après avoir assisté au Stampede de Calgary, Good commença à pratiquer l’équitation en costume de cowboy. Pour se tenir en forme, il se mit également à faire de la boxe et engagea un ancien champion comme partenaire. Il abandonna ce sport après avoir été mis K.-O. et ne pas avoir pu travailler durant une semaine. Par la suite, il joua au golf avec deux jeux de bâtons, l’un pour la main droite, l’autre pour la main gauche. Changer de bâton à chaque coup, disait-il, lui permettait d’exercer ses muscles de façon plus équilibrée. Il s’adonnait aussi au billard.
En 1921, James Wilford Good s’installa à Vancouver. Il avait amassé une grosse fortune. Après sa mort, cinq ans plus tard, elle fut répartie entre le sanatorium de Ninette, au Manitoba, le Children’s Home of Winnipeg et un foyer pour personnes âgées. La rue Good, à Winnipeg, a été baptisée en son honneur.
Collège des médecins et chirurgiens de Manitoba (Winnipeg), Record of registration, 1878.— Manitoba, Legislative Library (Winnipeg), Biog. scrapbooks.— Univ. of Manitoba, Faculty of Medicine Arch. (Winnipeg), 21.2.3 (Manitoba Medical College founders) ; 21.9, J. W. Good file.— Univ. of Manitoba Libraries, Neil John Maclean Health Sciences Library (Winnipeg), L. G. Bell, « Fox Lake : an informal history » (texte dactylographié, Winnipeg, s.d.).— Manitoba Free Press, 20 mai 1890, 17 janv. 1917.— E. M. Peplow, « Winnipeg’s first medical specialist », Winnipeg Free Press, 3 déc. 1938.— Winnipeg Free Press, 16 déc. 1960.— Jack Bennest, « Dr. James Wilford Good, m.d. : the west’s first eye specialist », Generations (Winnipeg), 21 (sept. 1996), no 3 : 6.— Canada, Police à cheval du Nord-Ouest, Report (Ottawa), 1900, app. G.— A. J. Douglas, « Dr. J. W. Good », Univ. of Manitoba Medical Journal, 1 (1929–1930) : 150s.— C. C. Ferguson, One hundred years of surgery, 1883–1983 : professors of surgery, the University of Manitoba (Winnipeg, 1983).— J. J. Heagerty, Four centuries of medical history in Canada and a sketch of the medical history of Newfoundland (2 vol., Toronto, 1928).— Ross Mitchell, Medicine in Manitoba ; the story of its beginnings ([Winnipeg, 1955 ?]).— E. W. Montgomery, « J. W. Good, the most unforgettable character I have known », Manitoba Medical Rev. (Winnipeg), 23 (févr. 1943) : 33–37.— Harry Shave, « Early doctor, pioneer banker », Winnipeg Free Press, 10 mai 1963.— S. B. Steele, Forty years in Canada : reminiscences of the great north-west [...], M. G. Niblett, édit. (Toronto et Londres, 1915 ; réimpr. 1972).— J. O. Todd, « Doctor J. W. Good and Manitoba Medical College », Univ. of Manitoba Quarterly (Winnipeg), 2, no 1 (déc. 1927) : 31s.— Univ. of Manitoba, The centennial program, 1883–1983, the Manitoba Medical College, 1883–1919, becoming the faculty of medicine, the University of Manitoba, 1919–1983 ([Winnipeg], 1983).
I. I. Mayba, « GOOD, JAMES WILFORD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/good_james_wilford_15F.html.
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Auteur de l'article: | I. I. Mayba |
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Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2005 |
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