GERRISH, JOSEPH, marchand, officier et fonctionnaire, né le 29 septembre 1709 à Boston, troisième fils de John Gerrish et de Sarah Hobbes (Hobbs), décédé le 3 juin 1774 à Halifax.

Joseph Gerrish reçut son instruction au bureau de comptabilité que tenait son père, un gros marchand de Boston. Il devint plus tard associé dans l’entreprise paternelle et, à la mort de son père en 1737, il hérita d’une partie de ses biens. Gerrish vint pour la première fois en Nouvelle-Écosse à titre d’enseigne dans le 3e régiment du Massachusetts et il participa à la campagne contre Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton), en 1745. L’année suivante, il fit partie de la troupe qui, sous les ordres d’Arthur Noble*, fut chargée de renforcer la garnison d’Annapolis Royal ; il reçut des blessures au cours de la défaite subie par les forces de la Nouvelle-Angleterre à Grand-Pré le 31 janvier 1746/1747. De retour à Boston en juillet 1747, Gerrish s’associa avec John Barrell et fournit des marchandises à la garnison d’Annapolis Royal. Il ne connut pas la prospérité à Boston, semble-t-il, et il vint s’établir à Halifax peu après la fondation de cette ville en 1749 ; il plaça de l’argent dans quelques immeubles et dans une entreprise de pêche. Cette dernière fit faillite et, en 1755, il était forcé de s’adonner à l’agriculture « pour entretenir [sa] malheureuse famille ». Quelque temps avant l’année 1759, il fut nommé à vie au poste de garde-magasin du chantier maritime royal.

Gerrish entra dans la fonction publique en 1753, alors qu’il fut nommé juge de paix du comté de Halifax et juge de la Cour inférieure des plaids communs. Élu à la première chambre d’Assemblée de la Nouvelle-Écosse en octobre 1758, il fit partie du comité chargé de répondre au discours inaugural du gouverneur Charles Lawrence* ; l’année suivante, il entra au Conseil de la Nouvelle-Écosse.

Lorsque, en 1761, le lieutenant-gouverneur Jonathan Belcher reçut l’ordre d’abroger le Debtors’ Act, qui empêchait les créanciers habitant à l’étranger de poursuivre leurs débiteurs de la Nouvelle-Écosse devant les tribunaux de cette province, Gerrish et son frère Benjamin aidèrent à organiser l’obstruction à l’Assemblée durant l’hiver de 1761–1762. Le fait que Gerrish était en dette avec Barrell attisa vraisemblablement son ardeur. Le Board of Trade ordonna qu’il fût relevé de ses fonctions en raison du rôle actif qu’il avait joué dans ce conflit, mais il y fut rétabli après que Montagu Wilmot* eut succédé à Belcher en 1763.

Il semble que Gerrish adopta par la suite une attitude plutôt modérée dans les affaires politiques, se consacrant à ses intérêts commerciaux et à ses fonctions publiques. En 1764, il se vit refuser l’autorisation d’extraire et d’exporter du charbon de l’île du Cap-Breton. Deux ans plus tard, il fut nommé juge subrogé de la Cour de vice-amirauté à Halifax. Quand le système judiciaire fut réorganisé en 1769, on préféra accorder le poste de juge à Jonathan Sewall, mais celui-ci, sur la recommandation du gouverneur Francis Bernard du Massachusetts, délégua Gerrish pour exercer ses fonctions ; Gerrish occupa ce poste jusqu’à sa mort.

En 1740, il épousa Mary Brenton et de ce mariage naquirent un fils et deux filles. Sa femme décéda à Halifax quelque temps après 1754 et il se remaria à Mary Cradock de Boston, en 1768. Aucun enfant ne naquit de ce deuxième mariage. Gerrish mourut à Halifax en 1774 et il fut inhumé au cimetière St Paul. Plus tard, sa veuve épousa en secondes noces John Breynton, le rector de St Paul.

Stephen E. Patterson

Un portrait présumé de Joseph Gerrish peint par John Singleton Copley se trouve au Chicago Art Institute.

Harvard College Library, Harvard University (Cambridge, Mass.), ms Sparks 4, Governor Bernard’s official papers, V (registres des lettres, 1765–1768) : 68, 141 ; VII (registres des lettres, 1768–1769) : 153–155.— Akins, History of Halifax City, 52, 61, 218s., 246–261.— J. G. Bourinot, Builders of Nova Scotia [...] (Toronto, 1900), 139–149.— Brebner, Neutral Yankees (1937), 75, 79–81, 216n., 218n., 223n.— Carl Ubbelohde, The vice-admiralty courts and the American revolution (Chapel Hill, N.C., 1960), 105, 128s., 148s., 179.— A. W. H. Eaton, Old Boston families, number two : the family of Capt. John Gerrish, New England Hist. and Geneal. Register, LXVII (1913) : 105–115.

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Stephen E. Patterson, « GERRISH, JOSEPH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gerrish_joseph_4F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
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