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FAULKNER, GEORGE EVERETT, homme d’affaires, comptable et homme politique, né le 31 janvier 1855 à Folly Village (Glenholme, Nouvelle-Écosse), fils de Thomas Faulkner et d’Arabella Morrison ; le 25 octobre 1883, il épousa à Halifax Laura Guille Denison (décédée le 16 juin 1942), et ils eurent sept enfants, dont seulement deux filles atteignirent l’âge adulte ; décédé le 2 mai 1931 au même endroit.
George Everett Faulkner était un descendant direct de planters irlando-écossais du New Hampshire qui avaient participé à la fondation de cantons tels que Londonderry, en Nouvelle-Écosse, durant les années 1760 [V. Alexander McNutt*]. Jusqu’à la fin de sa vie, il resterait un protestant de l’Ulster par atavisme et s’opposerait à l’autonomie politique de l’Irlande. En effet, il semble probable qu’il était un cousin éloigné d’Arthur Brian Deane Faulkner, qui serait le dernier premier ministre de l’Irlande du Nord, en 1971–1972, avant que le Parlement britannique introduise le gouvernement direct. Fils de fermier incarnant ce que les Écossais du xixe siècle appelaient un lad o’ pairts (un homme qui a plusieurs cordes à son arc), il fit ses études dans le comté de Colchester et fréquenta ensuite la Pictou Academy, sans toutefois y obtenir de diplôme. Il termina sa formation dans une école commerciale de Halifax, vraisemblablement à l’Eaton and Frazee’s Commercial College. Son frère cadet, Ebenezer Ross (nom donné en l’honneur d’un ministre presbytérien de leur ville natale), étudierait la médecine et mènerait une brillante carrière comme directeur du service de chirurgie au Manhattan Eye, Ear, and Throat Hospital de New York de 1923 jusqu’à sa mort en 1939.
En 1876, Faulkner travaillait pour la succursale de Halifax de Dun, Wiman and Company, division canadienne de l’agence commerciale d’évaluation du crédit R. G. Dun and Company, rendue prospère grâce à Erastus Wiman* ; en 1887, il en était le chef de bureau. Vers le milieu de la décennie suivante, il acquit la société d’assurances de feu George Milton Greer et la renomma Faulkner and Company. Il deviendrait conseiller financier, courtier en valeurs mobilières et syndic de faillite autorisé. Homme d’affaires avisé, il cumula plusieurs postes d’administrateur. Pendant un certain temps, il assuma la présidence de la Maritime Trust Corporation et, à la fin de sa carrière, il était vice-président de la Maritime Telegraph and Telephone Company Limited et de l’Eastern Canada Savings and Loan Company. En 1900, il participa à la fondation de l’Institute of Chartered Accountants of Nova Scotia et, en 1908–1909, il obtint un mandat de président du Bureau de commerce de Halifax. C’était aussi un pilier de la section des Maritimes de l’Association des commis voyageurs du Canada, au sein de laquelle il exerça la fonction de secrétaire pendant plus de 40 ans.
Faulkner ne cédait sa place à personne quand il était question du service à la collectivité. Rares étaient les bonnes causes ou les organisations d’assistance sociale auxquelles il n’était pas lié. Au moment de sa mort, il assumait la présidence de la direction du Victoria General Hospital. Pendant 30 ans, il fut membre des conseils qui administraient la Halifax Institution for the Deaf and Dumb et le Halifax Ladies’ College. En 1895, le gouvernement provincial le nomma au Halifax Board of School Commissioners, qu’il présiderait trois ans plus tard. En 1896, il s’engagea lui-même dans l’arène politique en tant que conseiller municipal, poste qu’il occuperait jusqu’en 1901. Cinq ans plus tard, il fut élu à la Chambre d’assemblée à titre de libéral ; il conserverait son siège en 1911 et en 1916. En 1910, il devint président de la Chambre après l’entrée au Sénat d’Edward Matthew Farrell. L’année suivante, il remplaça Benjamin Franklin Pearson*, défait aux élections, comme ministre sans portefeuille du gouvernement de George Henry Murray*.
La carrière politique de Faulkner se termina dans le déshonneur dans la campagne précédant les élections générales de juillet 1920, car on lui refusa l’investiture dans Halifax County. Qu’un ministre du cabinet et représentant principal d’une circonscription ne reçoive pas l’appui attendu relevait presque du jamais-vu, mais Faulkner se retrouva en septième place sur une liste de huit candidats et fut exclu. S’il avait été nommé et défait, Murray, dont le gouvernement reprit le pouvoir, l’aurait probablement nommé au Conseil législatif. Dans les circonstances, on attribua son poste au cabinet à James Cranswick Tory. La raison de la disgrâce de Faulkner reste nébuleuse ; elle est peut-être liée à son appui au gouvernement d’union de sir Robert Laird Borden. Alexander Kenneth Maclean* s’était rendu à Ottawa en 1917 pour soutenir le gouvernement d’union, mais les libéraux de la Nouvelle-Écosse étaient fortement divisés sur la question et, en 1920, les unionistes étaient devenus une source désagréable d’embarras pour le parti.
Selon une autre hypothèse, Faulkner était persona non grata à cause de son opposition à l’autonomie politique de l’Irlande, généralement approuvée à titre de mesure progressiste caractéristique du libéralisme gladstonien dont s’étaient nourris les chefs du Parti libéral du dominion. Peu de temps auparavant, Faulkner avait assuré la présidence de la Charitable Irish Society de Halifax. Contrairement à l’ordre d’Orange et à l’Ancient Order of Hibernians, cet organisme était strictement neutre et refusait de prendre position sur des questions politiques et religieuses controversées touchant l’Irlande. Les membres de la société étaient officiellement partisans de l’autonomie politique : un Parlement pour toute l’Irlande à Dublin, la jouissance pleine et entière des droits civils pour tous les Irlandais, et un rôle similaire à celui du Canada dans l’Empire britannique. Le groupe de Faulkner n’était certainement pas en faveur de la création d’une république irlandaise ni de la partition du pays en deux théocraties. Au cours de l’été de 1920, la Self-Determination for Ireland League of Canada and Newfoundland, qui avait commencé à s’organiser tant à l’échelle provinciale que locale pendant la tournée des Maritimes de sa fondatrice, Katherine Angelina Hughes*, attisa le sentiment favorable à l’autonomie politique.
Même si sa santé déclinait en raison d’une affection cardiaque, on ne s’attendait pas à ce que George Everett Faulkner meure à son poste au printemps de 1931. Le matin du 2 mai, il réglait des affaires au bureau de l’Eastern Canada Savings and Loan Company, quand il ressentit un malaise ; il retourna chez lui, où un arrêt cardiaque l’emporta. Sa fille Georgene Lillian Lemesurier Faulkner qui, comme sa sœur aînée, Dora Guille, avait obtenu une maîtrise ès arts de la Dalhousie University, prendrait la tête de la Faulkner and Company, qu’elle gérerait jusqu’à la fin de sa vie, en 1955, un peu plus de 60 ans après que son père l’eut fondée.
George Everett Faulkner est mort intestat. Ni ses papiers personnels ni les dossiers de son entreprise ne semblent avoir subsisté.
Halifax County Court of Probate (Halifax), Estate papers, no 12556.— NSA, « Nova Scotia hist. vital statistics », George Everett Faulkner, birth certificate, 1855 ; death certificate, 1931 ; Laura Guille D. Faulkner, death certificate, 1942 : www.novascotiagenealogy.com (consulté le 1er mars 2016).— Acadian Recorder (Halifax), 1895–1930.— Halifax Chronicle, 1895–1931.— Halifax Herald, 1895–1931.— Annuaire, Halifax, 1892–1896.— Canadian annual rev., 1920.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1912).— CPG, 1906–1919.— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), vol. 3.— A directory of the members of the Legislative Assembly of Nova Scotia, 1758–1958 (Halifax, 1958).— Robert McLaughlin, Irish Canadian conflict and the struggle for Irish independence, 1912–1925 (Toronto, 2013).— Prominent people of the Maritime provinces (Montréal, 1922).
Barry Cahill, « FAULKNER, GEORGE EVERETT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/faulkner_george_everett_16F.html.
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Auteur de l'article: | Barry Cahill |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2018 |
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