DUPRÉ, FRANÇOIS, prêtre agrégé du séminaire de Québec, premier curé de Champlain, second curé de Québec, né, vers 1648 en France, décédé le 29 juin 1720 à l’Ancienne-Lorette.

Au retour de son second voyage en France, en septembre 1675, Mgr de Laval ramenait avec lui un jeune prêtre du diocèse de Chartres, François Dupré. On semble ignorer, aujourd’hui, quelles étaient ses origines. Tout ce que l’on sait de sa famille, c’est qu’au début de 1704 il avait un frère marchand à Orléans, un autre décédé l’été précédent, chirurgien aide-major dans l’armée d’Italie, une sœur en France et un neveu dans la colonie, probablement ce Philippe Dupré ordonné le 1er janvier 1704 par Mgr l’Ancien.

François Dupré fut d’abord missionnaire du séminaire de Québec, puis, à l’automne de 1678, premier curé de Champlain. À cette époque, il desservait également Batiscan dont il dut, en 1682, poursuivre les paroissiens devant le Conseil souverain pour en obtenir le paiement de la dîme. En 1683, il avait charge d’environ 320 âmes. Son église était une modeste chapelle de bois à toit de chaume de 55 pieds de long sur 25 de large. L’année suivante, la cure de Champlain était érigée une seconde fois et « Maistre » Dupré en prenait solennellement possession le 10 juin 1685.

Il se démit de ses fonctions le 17 mars 1687 pour succéder à Henri de Bernières* à la tête de la paroisse de Notre-Dame de Québec. Quatre jours plus tard avait lieu son installation à la cathédrale où, le lendemain, « au son de la Cloche et a Lissue des petites heures », il était reçu chanoine honoraire du chapitre de Québec.

Celui qu’on avait choisi « comme le sujet le plus propre pour entretenir l’union entre les religieux et le clergé » allait devenir, vraisemblablement bien malgré lui, un des nombreux sujets de querelle entre Mgr de Saint-Vallier [La Croix] et les prêtres du séminaire de Québec. L’évêque, semble-t-il, ne pardonna pas à ces derniers d’avoir nommé le curé de Québec en son absence. En 1693, il s’en prit même violemment à Dupré dont il réclamait la démission, menaçant de l’interdire des fonctions de premier assistant du supérieur du séminaire dont il venait d’être chargé. Les Messieurs du séminaire répliquaient toujours qu’ils avaient agi en vertu des pouvoirs que leur conférait l’union de la cure et du séminaire de Québec et à une époque où le successeur de Mgr ]’Ancien n’était encore que grand vicaire.

Ils envisagèrent, toutefois, durant plusieurs années le remplacement à la cure de Québec de celui qui avouait « avoir de la difficulté d’y rester a cause de son peu de facilité a s’exprimer dans les prosnes ». Peut-être l’indiscrétion de Dupré pesa-t-elle dans la balance ? « [O]n Impute a M. LeCuré dene garder aucun secret », écrivait en juin 1707, aux officiers du séminaire, leur procureur à Paris. « C’est sur ce fondement [continuait-il] qu’on pretend que personne n’oseroit confier ni a MLeCuré ny aMr Desmaizerais aucune affre ». Le 6 juillet suivant, l’abbé Henri-Jean Tremblay* ajoutait cependant : « Je conçois quil faut quil soit vraiment humble sil admet sa demission, et sil sereduit a un employ cœ [comme] celui des trois-rivières ».

De cette humilité François Dupré fut capable il résigna son poste le 10 octobre et finit ses jours curé à l’Ancienne-Lorette où il fut enterré dans le sanctuaire de l’église. « Je me Suis abandonné a la conduitte entiere de mes Superieurs. Jay tou-Siours trouvé ma paix en cela », disait son billet de démission.

De 1701 à 1707 il avait été directeur des Ursulines, qui appréciaient son dévouement, sa sagesse et ses lumières.

Céline Dupré

AAQ, Copies de documents, Série A : Église du Canada, I : 20.— ASQ, Chapitre, 21, 31, 198i, p. 14 ; Lettres, M, 19, pp.34s., 23, 24, 29, pp.3s., 30, pp.37–40, 31, 38, pp.21s. ; Lettres, O, 37, p.20, 39, pp.33s., 41, 45, p.1, 48 ; Lettres, R, 6 ; Paroisse de Québec, 3a, 14–18 Paroisses diverses, 32, 33, 34bis ; Polygraphie, XVIII 54 ; Polygraphie, XXII : 22, 22a ; Registre A, 560, 690 ; Séminaire, I : 11.— Caron, Inventaire de documents, RAPQ, 1939–40 et 1940–41.— Jug. et délib., passim.— Mandements des évéques de Québec (Têtu et Gagnon), I : 122.— Provost, Le Séminaire de Québec : documents et biographies, 184, 421.— Cloutier, Histoire de la paroisse de Champlain.— Auguste Gosselin, Henri de Bernières, premier curé de Québec (« Les Normands au Canada », Québec, 1902).— Cyprien Tanguay, À travers les registres (Montréal, 1886), 113.— Les Ursulines de Québec (1866–1878), II : 36.

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Céline Dupré, « DUPRÉ, FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/dupre_francois_2F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    28 novembre 2024