DU PONT DUVIVIER, JOSEPH (il signait et était connu sous le nom de chevalier Duvivier), officier dans les troupes de la Marine, baptisé le 12 novembre 1707 à Port-Royal (Annapolis Royal, Nouvelle-Écosse), fils de François Du Pont* Duvivier et de Marie Mius d’Entremont de Pobomcoup, décédé le 24 novembre 1760.

À la suite de la mort de leur père en 1714, Joseph Du Pont Duvivier, son frère aîné François et son cadet Michel Du Pont de Gourville entrèrent dans l’armée à l’île Royale (île du Cap-Breton). François s’enrôla en 1716 et partit ensuite, temporairement, pour la France ; Joseph et Michel restèrent à Louisbourg où ils s’engagèrent en 1717. Cette même année, les autorités françaises avaient expressément défendu au gouverneur de la colonie d’enrôler les fils d’officiers âgés de moins de 14. ans, mais on fit exception pour Joseph et Michel. Ce ne fut qu’en 1732, cependant, lors de la mise sur pied officielle de l’institution des cadets de la Marine, que Joseph reçut une commission d’enseigne en second dans la compagnie nouvellement créée de Michel de Gannes* de Falaise ; en 1738, devenu enseigne en pied, il fut muté dans la compagnie de Pierre-Paul d’Espiet de La Plagne. Bien que, au cours de ces années, ses frères commencèrent à édifier un empire commercial, fondé en partie sur le favoritisme gouvernemental, rien dans les archives ne relie Joseph à leur activité. Peut-être avait-il avec eux une entente privée, qui ne fit point l’objet d’un acte notarié, mais il est significatif qu’en 1738 la pétition publique des maîtres pêcheurs et des marchands de Louisbourg, qui condamnaient les pratiques de ses frères, ne mentionnait pas son nom.

Au début des années 1740, Duvivier alla trouver son oncle Louis Du Pont Duchambon à l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard). Le 6 août 1744, en compagnie de deux cousins (fils de Duchambon), d’un autre enseigne et de 18 soldats, il se joignit à l’expédition de son frère François contre Annapolis Royal. Pendant le siège, il servit comme émissaire auprès du commandant de la garnison, Paul Mascarene*. Duvivier retourna plus tard à l’île Saint-Jean et on le laissa à la tête d’un détachement symbolique de 20 soldats à Saint-Pierre (St Peters) ; il déménagea avec ses hommes à Port-La-Joie (Fort Amherst). Quand, en mai 1745, un corps expéditionnaire aux ordres de William Pepperrell* et de Peter Warren* alla assiéger Louisbourg, deux corsaires américains attaquèrent le poste et forcèrent ses défenseurs à battre en retraite vers le haut de la rivière du Nord-Est (rivière Hillsborough). S’assurant le concours des résidants et des Indiens de ces lieux, Duvivier repoussa les envahisseurs et leur infligea des pertes considérables. L’île Saint-Jean fut incluse dans le traité de capitulation de Louisbourg, et, peu après, Duvivier et ses hommes firent voile pour Québec avec leurs prisonniers et y arrivèrent le 18 août 1745.

En avril 1746, le gouverneur Beauharnois* ordonna à Duvivier de se rendre sur le cours inférieur de la rivière Saint-Jean (Nouveau-Brunswick), pour servir d’avant-garde à l’expédition de Jean-Baptiste-Nicolas-Roch de Ramezay. Il avait pour mission de recevoir des approvisionnements de Québec en l’absence du père Charles Germain et de les distribuer aux Indiens alliés. Le mois suivant, il reçut l’ordre de se rendre au quartier général de Ramezay à Beaubassin (près d’Amherst, Nouvelle-Écosse) avec tous les Indiens qu’il pourrait rassembler. Par la suite, ses allées et venues nous sont inconnues, mais on sait qu’il fut promu lieutenant en 1747. Duvivier et son frère Michel retournèrent à Louisbourg, après que les Français eurent réoccupé la forteresse en 1749, devinrent capitaines en 1750, et y vécurent modestement. Le 24 octobre 1750, Duvivier contracta un mariage avantageux avec sa cousine Marie-Josephe Le Borgne de Belle-Isle, veuve de Jacques-Philippe-Urbain Rondeau*, l’ancien agent des trésoriers généraux de la Marine. Un seul de leurs deux enfants atteignit l’adolescence.

Duvivier servit à l’île Royale jusqu’à la chute de Louisbourg aux mains d’Amherst en 1758. Il ne se distingua pas pendant le siège. Étant rentrés en France, lui et son frère Michel reçurent la croix de Saint-Louis en 1760. Plus tard, cette même année, Duvivier fut nommé capitaine de la troisième des quatre compagnies envoyées en renfort au Canada sous le commandement de François-Gabriel d’Angeac. Cette expédition se vit forcée par la marine britannique de chercher refuge à l’embouchure de la rivière Restigouche, et, dans le combat qui s’ensuivit, Joseph servit bravement jusqu’à ce que d’Angeac se rendît. Il mourut de la petite vérole le 24 novembre 1760, au cours de son voyage de retour en France.

T. A. Crowley et Bernard Pothier

AN, Col., B, 39, ff.287–295v. ; 66, f.14 1/2 ; 83, f.19 ; C11A 83, ff.173, 177v. ; C11B, 20, f.304 ; 26, ff.70–76 ; D2C, 47, f.483 ; 48, ff.24, 180, 374–377v. ; E, 169 (dossier Duvivier [François Du Pont Duvivier]), Journal conténant le detail de la conduite qui a tenu Monsieur Dupont Duvivier capitaine a l’isle Royalle [...] ; Section Outre-mer, G1, 408/1, ff.121–122 ; 408/2, ff.65–66 ; 409/2, f.42 ; G2, 209, dossier 509 ; G3, 2 041/1, 2 nov. 1750, 4 nov. 1752 ; 2 042, 21 juin 1754.— PANS, RG 1, 26 (mfm aux APC).— Knox, Hist. journal (Doughty), III : 369, 375, 389s.— NYCD (O’Callaghan et Fernow), X : 40, 43.— Ægidius Fauteux, Les Du Pont de l’Acadie, BRH, XLVI (1940) : 232.

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T. A. Crowley et Bernard Pothier, « DU PONT DUVIVIER, JOSEPH (chevalier Duvivier) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/du_pont_duvivier_joseph_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
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