DISBROW, NOAH, homme d’affaires, homme politique et juge de paix, né le 10 juillet 1772, probablement à Norwalk, Connecticut ; en mai 1793, il épousa Isabella Chillis, et ils eurent quatre fils et cinq filles, puis le 15 février 1827 Amelia Canby, de Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, et de ce mariage naquit une fille ; décédé le 19 avril 1853 dans cette ville.
On sait peu de chose de la famille de Noah Disbrow. Il arriva à Saint-Jean en 1785 avec sa mère, qui était veuve, et les Stanton, des parents loyalistes de celle-ci. Son père était mort dans des circonstances mystérieuses dans le port de Boston, pendant qu’il était à bord d’un navire revenant d’Angleterre. Le grand-père paternel de Noah, qui n’avait pas, à ce qu’il semble, de tendances loyalistes, avait des relations dénuées de cordialité avec la famille de sa belle-fille, mais il laissa tout de même, à sa mort, quelques biens immobiliers à son petit-fils. Les Disbrow du Connecticut étant considérés comme une famille riche, il se peut que cet héritage ait contribué à établir l’assise financière du succès en affaires que Noah allait connaître plus tard. Au milieu du siècle, sa maison comprenait deux servantes irlandaises, ce qui est révélateur non seulement du genre d’immigrants qui venaient au Nouveau-Brunswick au xixe siècle, mais aussi des personnes qui composaient la domesticité d’un riche marchand. Parmi ceux qui avaient sans doute le même statut social que Disbrow, il y avait Thomas Millidge*, William Black* et Lauchlan Donaldson.
Les activités commerciales de Disbrow étaient typiques de son époque et de sa situation dans la communauté des gens d’affaires. Il faisait du commerce, il possédait au moins deux navires et probablement des actions dans certains autres, et il avait un entrepôt rue Water, près de son propre quai. Il était également marchand général : il vendait des marchandises sèches, des boissons alcooliques, du sel et des provisions à son magasin de la place Market qui donnait sur la principale artère de la ville. Il comptait parmi ses propriétés immobilières le premier édifice en brique de la ville, érigé en 1817 au coin des rues Germain et Church. De 1818 à 1823, le Duke of Wellington, dont Disbrow était le propriétaire, fut le principal paquebot assurant la liaison entre Saint-Jean et New York ; il transportait le courrier et des passagers. En 1832, le nom de Disbrow faisait partie de l’amalgame des noms de famille préloyalistes, loyalistes et écossais, représentant l’élite commerçante et politique de la ville, qui figurèrent dans la loi constituant juridiquement la Saint John Water Company. Cette dernière construisit le premier réseau de distribution d’eau de la ville.
À l’instar de George Bond et de Thomas Harding, ses collègues du monde des affaires, Noah Disbrow participa au gouvernement municipal, au sein duquel il représenta le quartier Queens en tant qu’échevin de 1821 à 1827. En mars 1830, il fut nommé juge de paix de la ville et du comté de Saint-Jean, et il occupa ce poste jusqu’à la fin de sa vie. Lorsqu’il mourut, Disbrow avait cessé depuis un moment d’être un membre actif du groupe des hommes d’affaires de Saint-Jean. Le registre de l’homologation de son testament révèle que sa fortune se ramenait principalement aux biens immobiliers considérables qu’il possédait en différents endroits de la ville. Ces biens furent partagés entre les enfants qui lui avaient survécu et son petit-fils. Dans l’ensemble, toutefois, le nom de Disbrow et le grand prestige qui y était attaché dans les cercles commerciaux disparurent avec lui. Même si Disbrow n’avait adhéré, semble-t-il, à aucune confession, deux de ses fils devinrent ministres de l’Église d’Angleterre. La seule enfant de son second mariage, Caroline Amelia, épousa William Brydone Jack*, qui fut président de l’University of New-Brunswick de 1861 à 1885.
APNB, MC 7 ; RG 2, RS6, A3 : 347 ; RG 7, RS71, 1853, Noah Disbrow.— City Clerk’s Office (Saint-Jean, N.-B.), Common Council of Saint John, minutes, 1821-1827 (mfm aux APNB).— Musée du N.-B., C8 : 11, col. 1 ; C19 : 7 (« Saint John 100 years ago ») ; Noah and Amelia Disbrow family Bible ; Reg. of marriages for the city and county of Saint John, book A (1810-1828) : 487.— Saint John Regional Library (Saint-Jean), « Biographical data relating to New Brunswick families, especially of loyalist descent » ; D. R. Jack, compil. (4 vol., copie dactylographiée), 2.— « Inscriptions from the old burial-ground, Saint John, N.B. », N.B. Hist. Soc., Loyalists’ centennial souvenir (Saint-Jean, 1887), 107.— The New Brunswick census of 1851 : Saint John County (2 vol., Fredericton, 1982), 1 : 194.— H. F. Walling, Topographical map of the counties of St. John and Kings, New Brunswick, from actual surveys under the direction of H. F. Walling (New York, 1862) (copie aux APNB, H2-203.1-1862).— New-Brunswick Courier, 24 mai 1823, 3 sept. 1825.— New Brunswick vital statistics from newspapers, 1784-1815, 1824-1828, D. F. Johnson et al., compil. (Fredericton, 1982 ; 1983).— D. R. Jack, Centennial prize essay on the history of the city and county of St. John (Saint-Jean, 1883), 74, 114-115.— E. W. McGahan, The port of Saint John [...] (1 vol. paru, Saint-Jean, 1982- ).— MacNutt, New Brunswick.
Elizabeth W. McGahan, « DISBROW, NOAH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/disbrow_noah_8F.html.
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Auteur de l'article: | Elizabeth W. McGahan |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
Année de la révision: | 1985 |
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