DAY, JOHN, chirurgien affecté à la marine, négociant et fonctionnaire, fils de George Day, chirurgien, et de sa première épouse, décédé en mer en novembre 1775.
John Day devait être en Nouvelle-Écosse déjà en 1755 puisque, le 2 octobre, on accordait un permis de mariage à John Day, célibataire, et à Sarah Mercer, veuve. Sarah mourut en 1763 et, au cours de la même année, Day épousa Henrietta Maria Cottnam ; le couple eut au moins quatre enfants. De 1758 à 1765, Day tâta de plusieurs carrières ; à la fin des années 1750, dans les transactions du comté de Halifax, son nom portait la mention de chirurgien affecté à la marine et négociant, et, de 1762 à 1765 approximativement, il était négociant à Halifax et associé d’Edward Vause. En 1764, i] fut nommé juge de paix dans le comté de Kings où il faisait la location de terres et, l’année suivante, il quitta Halifax pour le domaine de Mantua, propriété qu’il avait achetée près de Newport. En 1765 également, il fut élu à la chambre d’Assemblée comme premier représentant du canton de Newport. Bien que Day, à l’instar de nombreux députés de l’extérieur de Halifax, n’était pas toujours assidu à la chambre, sa présence, en revanche, était toujours remarquée et il devint le représentant le plus actif et le plus influent de tous ceux qui défendaient les intérêts du canton et de la réforme. Le groupe en question réclamait une participation plus grande des cantons dans les gouvernements local et central, la réforme de la trésorerie provinciale et des méthodes plus efficaces de perception d’impôts. En 1765 et en 1766, la forte personnalité de Day et sa participation aux travaux des comités lui firent jouer un rôle dominant dans l’obtention temporaire, par la chambre, du droit d’approuver les budgets de dépenses de la province. Au cours de l’été de 1766, il fit partie d’un comité chargé de vérifier les comptes de Benjamin Green, trésorier provincial ; le rapport du comité révéla, en termes clairs, le lien qui existait entre l’endettement accru de la province et le manque de rigueur et de méthode de Green.
En mars 1769, Day quitta la province et s’installa à Philadelphie en qualité de pharmacien. Lorsqu’il revint, quatre ans plus tard, il poursuivit ses activités commerciales. En 1775, il était en société avec Joseph Scott ; cette société a peut-être été formée avant son départ. En août 1774, il avait annoncé sa candidature comme député de la ville de Halifax à l’Assemblée et fut élu par « une forte majorité ». Comme auparavant, les questions les plus litigieuses à la chambre étaient le contrôle des budgets de dépenses et les dépenses antérieures engagées sans autorisation. De l’avis de Day, le conseil, « cette junte de rusés et de malicieux », avait systématiquement fait obstruction aux efforts de l’Assemblée visant à améliorer la situation financière de la Nouvelle-Écosse, car les vues de ces individus « ne dépassent pas leurs propres émoluments, et [ils] augmentent le marasme de la communauté car ils veulent créer une dépendance servile à leur égard ». Affecté à un comité qui devait vérifier les comptes de la province et en faire rapport, Day participa à la tâche la plus importante de ce comité qui aboutit à la condamnation pour détournements de fonds de Jonathan Binney*, de George Cottnam et John Newton, entre autres. On ignore les raisons de sa démission en avril 1775.
Day se fit également remarquer au cours de la session orageuse de 1775. Habile dans les débats politiques, il fut l’instigateur de la célèbre adresse d’allégeance à la couronne qui faisait état, avec ménagement, des doléances de l’Assemblée sans mettre en danger, cependant, les crédits parlementaires dont dépendait la province. De plus, il réussit à faire adopter plusieurs projets de loi dont il était l’auteur dans une large mesure : mentionnons, entre autres, les mesures de réforme touchant les bilans et la vérification des comptes publics et l’établissement de règlements adéquats concernant les élections.
En novembre 1775, Day, en qualité d’agent pourvoyeur de l’armée britannique, fit voile à destination de Boston à bord d’un navire chargé de provisions destinées à la garnison de l’endroit. Il se perdit en mer au cours de cette expédition. Contrairement à la plupart de ses collègues, Day était, de toute évidence, à la fois loyaliste et critique du système oligarchique qui prévalait en Nouvelle-Écosse. Son refus d’appartenir à une quelconque faction dérouta ses alliés comme ses opposants ; John Butler (mort en 1791) déclarait en 1775 que Day avait « semé la confusion à la chambre ». L’importance de Day ne saurait être probablement mieux décrite que par John Bartlet Brebner qui écrivit que sa « carrière publique distinguée a fait de lui le plus grand homme d’État, et peut-être le seul qui fut indépendant, dévoué à la chose publique en Nouvelle-Écosse ».
John Day est l’auteur présumé de An essay on the present state of the province of Nova-Scotia [...] ([Halifax, 1774]).
Halifax County Court of Probate (Halifax), D26 (inventaire des biens original de John Day).— Halifax County Registry of Deeds (Halifax), 3, pp.55s. ; 4, pp.21, 103 ; 5, pp.84s. ; 10, pp.25, 201.— Hants County Registry of Deeds (Windsor, N.-É.), Deeds, 1765–1768 (mfm aux PANS).— Kings County Registry of Deeds (Kentville, N.-É.), 7, p.126 (mfm aux PANS).— PANS, RG 1, 163, p.64 ; 164, pp.177, 184, 196, 242, 274, 324 ; 168, p.102 ; RG 20, A, 3A ; 33.— Halifax Gazette, 9 déc. 1758.— Nova-Scotia Gazette and the Weekly Chronicle, 16, 30 août, 6 sept. 1774, 28 mai, 17 sept. 1776.— Brebner, Neutral Yankees (1969), 182s., 199, 215, 264 ; Nova Scotia’s remedy for the American revolution, CHR, XV (1934) : 171–181.
Wendy L. Thorpe, « DAY, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/day_john_4F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
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