DAVIS, sir MORTIMER BARNETT, manufacturier, financier et philanthrope, né le 6 février 1866 à Montréal, troisième fils de Samuel Davis* et de Minnie Falk ; le 12 juin 1898, il épousa à San Francisco, Henriette Marie Meyer, fille de Charles Meyer, banquier et philanthrope de cette ville, et ils eurent un enfant qui survécut ; divorcé en 1924, il épousa en secondes noces, la même année, Eleanor Curran, comtesse Moroni (décédée en 1963) ; décédé le 22 mars 1928 à Cannes, France.

Mortimer Barnett Davis naît dans une famille d’immigrants juifs montréalais. Son père s’est établi à Montréal vers 1861 et n’a pas tardé à s’imposer comme l’un des plus importants manufacturiers de cigares de la métropole. Le jeune Mortimer Barnett grandit donc dans un milieu de plus en plus à l’aise financièrement. Il fait sa bar-mitsva en 1879 à la congrégation espagnole et portugaise de Montréal, Shearith Israel. Il poursuit des études au High School of Montreal puis, comme ses frères aînés Eugene Harmon et Maurice Edward, se joint vers 1880 à l’entreprise familiale, la S. Davis and Sons, pour y être initié aux diverses facettes de l’industrie du cigare. Une fois son apprentissage terminé, il semble avoir pris la route comme voyageur de commerce.

En 1888, la S. Davis and Sons acquiert une autre entreprise montréalaise, la D. Ritchie and Company, ce qui lui permet d’augmenter sa capacité de production, grâce à une usine sise rue Dalhousie à proximité du canal de Lachine, et de diversifier ses produits par l’ajout du tabac à fumer et à priser, ainsi que des cigarettes, dont la fabrication est à ses débuts à Montréal ; celle-ci connaît de rapides transformations amenées par les progrès technologiques, notamment l’introduction de la machine Bonsack, qui permet de rouler mécaniquement les cigarettes et que la D. Ritchie and Company utilise dès 1888, soit quelques années après son invention. Un des associés et des propriétaires de cette dernière entreprise, Mortimer Barnett en assure aussi la direction en 1894, selon Montreal illustrated.

L’industrie nord-américaine de la cigarette vit aussi à cette époque d’importantes restructurations qui ont des effets majeurs sur les entreprises canadiennes. En 1895, l’American Tobacco Company, formée par James Buchanan Duke et qui contrôle environ 90 % du marché américain et détient les droits sur la machine Bonsack, fait l’acquisition de la D. Ritchie and Company et d’une autre firme montréalaise productrice de cigarettes, l’American Cigarette Company. Une nouvelle compagnie, l’American Tobacco Company of Canada, est formée le 1er septembre et les intérêts canadiens de l’American Tobacco Company lui sont transférés. La famille Davis devient l’associée minoritaire de la famille Duke, avec 25 des 10 000 actions émises par la nouvelle société. Le mois suivant, Samuel Davis prend sa retraite et Mortimer Barnett quitte aussi S. Davis and Sons, qui demeure aux mains de deux de ses frères. Mortimer Barnett est peu après nommé président de l’American Tobacco Company of Canada.

Sous la direction de Davis, la compagnie met en place un véritable monopole du tabac – elle acquiert des entreprises de fabrication d’une gamme diversifiée de produits du tabac et étend ses assises géographiques au delà de la stricte zone montréalaise. C’est ainsi qu’en 1898 elle achète l’Empire Tobacco Company de Granby puis, en 1903, la B. Houde Company Limited de Québec. À ce moment-là, la compagnie et ses filiales détiennent 80 % du marché de la cigarette et 60 % du marché du tabac (à chiquer, à fumer, à priser) au Canada. L’imposante usine du quartier Saint-Henri, à Montréal, qui sert aussi de siège social, est construite en 1907.

Durant ces années, des conflits opposent les grands trusts du tabac, l’American Tobacco Company (États-Unis) et l’Imperial Tobacco Company (Grande-Bretagne), et conduisent au partage du marché international. La British-American Tobacco Company Limited, copropriété des deux trusts, est créée en 1902. Six ans plus tard, elle acquiert l’American Tobacco Company of Canada, qui devient l’Imperial Tobacco Company of Canada Limited. Son premier président est Davis.

Inspiré par les pratiques de l’American Tobacco Company et de la firme de cigares établie par son père, Davis combine la consolidation de la production avec une stratégie de marketing à la fois habile et prédatrice. Il cherche à contrôler les réseaux de distribution des produits du tabac en imposant aux grossistes des contrats d’exclusivité ; au début des années 1920, l’Imperial Tobacco établit même son propre réseau de détaillants en tabac. L’entreprise mise sur la publicité et les campagnes promotionnelles pour faire valoir ses marques de commerce et fidéliser sa clientèle. La puissance financière de l’empire industriel présidé par Davis mérite à ce dernier le titre de Roi du tabac, titre qu’il doit toutefois partager avec son grand rival, l’homme d’affaires montréalais sir William Christopher Macdonald*.

Davis est aussi le maître d’œuvre de la consolidation de l’industrie canadienne du cigare, durement ébranlée par la Première Guerre mondiale et la concurrence croissante que lui mène la cigarette. En effet, en 1916, il s’est porté acquéreur de l’entreprise familiale en liquidation, alors aux mains de ses frères Maurice Edward et Melvin Henry, et est devenu le principal actionnaire et le président de l’entreprise réorganisée, dont la raison sociale est, depuis 1908, S. Davis and Sons Limited. Pour en rétablir les finances et réduire les coûts de fabrication des cigares, Davis a recours à la sous-traitance, signant de nombreux contrats à cet effet en 1919 avec de petites entreprises cigarières montréalaises, ainsi qu’au déplacement d’une partie de la production vers Port Hope, en Ontario. Une telle stratégie vise clairement à réduire les coûts fixes, mais aussi très certainement à contourner le puissant syndicat des cigariers. En 1920, Davis coordonne la création de la General Cigar Company, qui doit réunir sa compagnie et ses principales rivales en un grand trust du cigare. Outre la S. Davis and Sons Limited, acquise en juillet 1920, la General Cigar a absorbé la Brener Company Limited de Farnham le 30 juin et elle achètera la Vallens and Company Limited de London, en Ontario, le 4 octobre. Davis est président du conseil d’administration de la compagnie et le principal propriétaire. Poursuivant sa politique de concentration, il convainc les actionnaires de l’Imperial Tobacco de se porter acquéreurs d’une majorité des actions de la General Cigar en juillet 1921. Davis demeure à la tête de l’Imperial Tobacco jusqu’en 1926. Son successeur à la présidence est un associé de longue date, David Patterson.

Si l’industrie du tabac dans toutes ses formes demeure le principal secteur d’activité de Davis, ses intérêts s’étendent à d’autres domaines qui promettent des profits substantiels. Dès 1905, il a investi dans le secteur de l’alcool. Avec des associés, il a alors fait reconnaître juridiquement la H. Corby Distillery Company Limited pour acquérir la distillerie Corby, entreprise située près de Belleville, en Ontario, et fondée par Henry Corby* ; il agit à titre de président de 1907 à 1922. Il semble aussi avoir participé à l’organisation de la Canadian Industrial Alcohol Company Limited, constituée en 1918 dans le but de produire de l’alcool industriel ; il en est président puis président du conseil d’administration entre 1918 et 1924. Il s’intéresse également au secteur minier : il occupe des fonctions de haute direction au sein de la Nova Scotia Silver Cobalt Mining Company et de la Consolidated Asbestos Mining Company, et possède des intérêts dans des mines près de Porcupine, en Ontario, région riche en or.

Reconnu pour ses compétences administratives et financières, Davis est aussi invité à faire partie du conseil d’administration de la Banque Union du Canada, de 1906 à 1910, et de la Banque royale du Canada, de 1916 à 1928. Vers 1917, il est un des administrateurs de la National Car Company de Hamilton puis, en 1928, de la Crown Trust Company, de la United States Rubber Company et de sa filiale canadienne, la Canadian Consolidated Rubber Company. Il appartient également au Bureau de commerce de Montréal et à la Bourse de commerce de Montréal.

Comme la plupart des grands bourgeois de sa génération, Davis adopte un mode de vie conforme à sa grande richesse personnelle. Tout comme son père, il s’établit dans le Mille carré, à Montréal, où il fait construire, avenue des Pins, une vaste et luxueuse résidence de style néo-classique, terminée en 1907. Davis et sa femme y donnent des réceptions mondaines prestigieuses et de nombreux bals. Il fréquente le duc de Connaught et Strathearn, gouverneur général du Canada, et appartient aux clubs privés les plus exclusifs. L’horticulture est une grande passion et il participe aux activités et aux expositions de la Montreal Horticultural Society and Fruit Growers’ Association of the Province of Quebec. Tandis que sa femme collectionne les œuvres d’art, Davis monte toute une écurie de chevaux de course. Enfin, il possède une imposante maison de campagne, Belvoir, à Sainte-Agathe-des-Monts, et, pendant les dernières années de sa vie, passe de plus en plus de temps à Cannes, dans sa villa les Glaïeuls.

« Chaque homme fortuné est redevable à ses semblables. Chaque Juif l’est à un autre Juif » : Davis résume ainsi en novembre 1919 dans le Canadian Jewish Chronicle les principes qui orientent son action philanthropique. La générosité de Davis s’étend à une diversité de causes et d’institutions de la province de Québec et du Canada. Particulièrement interpellé par le sort de ses coreligionnaires, il est un des plus importants philanthropes de l’histoire de la communauté juive canadienne. Il occupe des postes de direction dans plusieurs associations et préside des collectes de fonds. Il s’intéresse principalement aux œuvres d’assistance publique et de santé de Montréal : le Baron de Hirsch Institute and Hebrew Benevolent Society of Montreal (bienfaiteur, président en 1908 et 1910), le Mount Sinai Sanatorium à Sainte-Agathe-des-Monts (un des principaux bailleurs de fonds) et la Young Men’s Hebrew Association (don de 400 000 $ en 1926 pour la construction d’un centre communautaire et sportif). Il appuie tout particulièrement les efforts de rationalisation des services sociaux et de leur financement. Il est nommé président honorifique de la Federation of Jewish Philanthropies of Montreal au moment de son établissement en 1916.

Davis s’occupe également d’œuvres pancanadiennes et internationales, engagements qui le mettent en relation avec les leaders de la communauté juive en France et en Grande-Bretagne. De 1907 à 1913, il est président du comité canadien de la Jewish Colonization Association. En 1915, il participe à l’organisation du Canadian Jewish Committee for the Relief of War Sufferers, destiné à venir en aide à la population juive de la Russie. Il agit à titre de président honorifique de la campagne et y contribue par un don de 19 000 $.

Plus modestes et plus rares sont ses interventions à caractère culturel ou politique. Il est pendant quelques années vice-président du temple Emanu-El, dont son père a été un fondateur. Il fait un don à la McGill University pour financer un cours d’études religieuses et littéraires hébraïques à la faculté des arts, appuie la presse juive montréalaise de même que l’éducation juive. Il est pour une brève période président honoraire de la Federation of Zionist Societies of Canada, formée en 1899 [V. Clarence Isaac De Sola*].

En 1916, dans une lettre à William Lyon Mackenzie King*, l’avocat montréalais Samuel William Jacobs* décrit Davis comme « le chef de file des Juifs au Canada ». En reconnaissance de son succès en affaires, de son action philanthropique et de son statut au sein de la communauté juive du Canada, ce dernier est fait chevalier par le roi George V la même année. Il est le premier Juif de naissance canadienne à recevoir un tel honneur.

L’absence d’archives familiales empêche toute analyse approfondie de la vie privée de Davis. En 1898, ce dernier a épousé Henriette Marie Meyer, jeune femme appartenant à une famille aisée de San Francisco. Ils ont eu un fils, Mortimer Davis, né en 1901 ; un deuxième enfant semble être décédé dès sa naissance. Dans les années qui suivent, le couple adopte le neveu d’Henriette Marie, Philip, qui prend alors le nom de Philip Meyer Davis. Au début des années 1920, Davis, alors dans la cinquantaine, serait devenu amoureux d’une belle et jeune femme de condition fort modeste, Eleanor Curran. Il décide de divorcer, ce qui mène à de longues tractations et à une entente qui oblige sir Mortimer à verser à son épouse plus de un million de dollars. Selon certaines sources, afin de rehausser le statut social de sa bien-aimée, il aurait organisé un bref mariage entre cette dernière et un comte italien. Après leur divorce respectif, Davis peut donc épouser la comtesse Moroni en 1924. Il semble dès lors s’adonner aux plaisirs de la vie sur la Côte d’Azur, en France, mais pour peu longtemps puisqu’il meurt soudainement à 62 ans, victime d’une crise cardiaque. Le 12 avril 1928, des milliers de gens se déplacent pour observer le cortège funèbre qui se rend de sa résidence sur l’avenue des Pins au temple Emanu-El à Westmount.

Sir Mortimer Barnett Davis laisse le souvenir d’un homme compétent, déterminé, audacieux et énergique, mais aussi celui d’un batailleur né qui ne supporte pas l’opposition. À son décès, sa fortune personnelle est évaluée à au moins 50 millions de dollars. Le testament prévoit de nombreux legs à des parents et amis ainsi que le versement de 400 000 $ à quatre établissements montréalais, qui devront se le partager : le Montreal General Hospital, l’hôpital Notre-Dame, la Federation of Jewish Philanthropies et la Young Men’s Hebrew Association. Ses principaux héritiers sont toutefois son fils et sa veuve, qui partagent les revenus de sa succession. Le testament stipule qu’au bout de 50 ans le capital doit être remis aux enfants de Davis et à leurs descendants éventuels. Or, en 1978, les quelques descendants de Davis sont décédés depuis fort longtemps : son fils, en 1940, et son fils adoptif, pendant la Deuxième Guerre mondiale. Davis a toutefois prévu une telle éventualité et le testament précise que sa fortune doit alors servir à des fins philanthropiques et que les trois quarts doivent être utilisés pour financer un hôpital à Montréal. Davis souhaite que cet hôpital porte son nom, réponde aux besoins de toute la population de la ville, mais soit dirigé par un conseil d’administration dont la majorité des membres seront juifs. En 1978, il est décidé que 10 millions de dollars seront versés au Jewish General Hospital de Montréal, inauguré en 1934. Désormais, cet établissement sera connu sous le nom d’hôpital général juif Sir Mortimer B. Davis.

Joanne Burgess

La collection Allan Raymond à la Bibliothèque publique juive, Service des arch. (Montréal), et le fonds sir Mortimer B. Davis (P0045) au Congrès juif canadien, Service des arch. (Montréal), contiennent de nombreux documents et coupures de presse relatifs à Davis et à sa succession. On trouve aussi dans les Arch., Imperial Tobacco Canada Limitée (Montréal) des renseignements sur l’évolution de la S. Davis and Sons, la S. Davis and Sons Limited et la General Cigar. On consultera, notamment : Dossier 12499, lettre du 14 juin 1921 ; Livre de minutes no 1. ANQ-M, CE601-S97, 14 févr. 1866 ; TP11, S2, SS20, SSS48, vol. 13-o, 11 mai 1888, no 1158.— BAC, MG 26, G : 116039–116040 ; H, 327 : 193229–193232 ; J1, 32 : 28228–28808 ; RG 95, sér. 1, 1356.— Janice Arnold, « Historian collects memorabilia on businessman », Canadian Jewish News (Montréal), 30 avril 1998.— Le Devoir, 18 avril 1928.— Gazette (Montréal), 2 déc. 1895, 27 mars 1930.— Jewish Times (Montréal), 20 déc. 1897 ; publié par la suite sous le titre de Canadian Jewish Chronicle, 22 oct. 1915, 1er sept. 1916, 20 avril, 18 mai 1917, 7 nov. 1919, 4 mars, avril 1921.— Montreal Daily Star, 10 avril 1928.— « Noted humanitarian Lady Davis, CBE, dies », Montreal Star, 23 déc. 1963.— Noel Wright, « Jewish General gets windfall », Montreal Star, 6 mai 1978.— Annuaire, Montréal, 1869–1871, 1874–1878, 1884–1895.— W. H. Atherton, Montreal, 1534–1914 (3 vol., Montréal, 1914), 3 : 375.— S. [I.] Belkin, Through narrow gates ; a review of Jewish immigration, colonization and immigrant aid work in Canada (1840–1940) ([Montréal, 1966]), 49.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1912).— Canadian who’s who (1910).— Encyclopedia Canadiana, K. H. Pearson et al., édit. ([éd. rév.], 10 vol., Toronto, 1975).— The Jew in Canada : a complete record of Canadian Jewry from the days of the French régime to the present time, A. D. Hart, édit. (Toronto et Montréal, 1926), 305, 309, 337.— J.-L.-K. Laflamme, le Centenaire Cartier, 1814–1914 ; compte rendu des assemblées, manifestations, articles de journaux, conférences, etc., qui ont marqué la célébration du centenaire de la naissance de sir George-Étienne Cartier et l’érection de monuments à la mémoire de ce grand homme d’État canadien (Montréal, 1927), 48–50.— R. D. Lewis, « Productive and spatial strategies in the Montreal tobacco industry, 1850–1918 », Economic Geography (Worcester, Mass.), 70 (1994) : 370–389.— Montreal illustrated, 1894 [...] (Montréal, [1894]), 324.— P. C. Newman, The Canadian establishment (2 vol., Toronto, 1975), 1 : 262.— Prominent people of the province of Quebec, 1923–1924 (Montréal, s.d.).— S. A. Thomas, « Three Montreal residences by the architect Robert Findlay » (travail de M.A., McGill Univ., Montréal, 1976).— Gladys Wilson, Memoirs of a Canadian duchess (Montréal, [1986]), 25s.— H[irsch] Wolofsky, Journey of my life : a book of memories, A. M. Klein, trad. (Montréal, 1945), 54, 68–71.

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Joanne Burgess, « DAVIS, sir MORTIMER BARNETT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/davis_mortimer_barnett_15F.html.

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Auteur de l'article:    Joanne Burgess
Titre de l'article:    DAVIS, sir MORTIMER BARNETT
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    28 novembre 2024