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COX, NICHOLAS, officier et administrateur colonial, né vers 1724 en Angleterre ; il épousa une certaine Deborah ; décédé à Québec le 8 janvier 1794.
Nicholas Cox entra au 58e d’infanterie en 1741, à titre d’enseigne, et servit pendant la rébellion en Écosse quatre ans plus tard. En 1750, son régiment (devenu le 47e d’infanterie) fut envoyé en Nouvelle-Écosse, où Cox participa à la prise du fort Beauséjour (près de Sackville, Nouveau-Brunswick) et à la déportation des Acadiens en 1755 [V. Monckton et John Winslow]. Il servit aussi au siège de Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton), en 1758, et à Québec l’année suivante. En 1764, il avait obtenu le grade de capitaine.
En 1775, le gouverneur Guy Carleton* choisit Cox, devenu major, pour le poste nouvellement créé de lieutenant-gouverneur du district de Gaspé. L’idée de cette fonction venait probablement de l’habitude qu’avaient les autorités françaises de nommer un subdélégué de l’intendant sur la côte éloignée et accidentée de Gaspé pour y représenter le gouvernement [V. François Lefebvre de Bellefeuille]. À l’arrivée de Cox et de sa famille à Québec, en août, le Canada était sous la menace d’une attaque de la part des troupes américaines et il fut immédiatement assigné à l’entraînement des recrues. C’est à l’été de 1777 seulement qu’il put s’embarquer pour Gaspé.
Se conformant entièrement aux instructions de Carleton, Cox, au cours de son premier voyage, recensa la population et rapporta que 631 Européens étaient établis en permanence sur la côte, de la baie de Gaspé à la rivière Restigouche, en plus de 572 hommes qu’on y conduisait, durant l’été, pour travailler à l’industrie de la pêche. Il constata que les Acadiens de la baie des Chaleurs combinaient avec succès la pêche et l’agriculture, pour gagner leur vie. Au nord de Paspébiac toutefois, la population vivait presque exclusivement de la pêche. Cox trouva peu de sympathie chez les habitants pour la Révolution américaine ; néanmoins, il organisa des groupes de miliciens. En 1778 et 1780, il visita de nouveau le district, pendant de courtes périodes, mais passa le reste de la guerre en Angleterre et à Québec. Le district de Gaspé étant constamment harcelé par les corsaires américains, Cox pressa Haldimand, qui avait succédé à Carleton en 1778, de fournir à la région une protection maritime ainsi qu’une aide économique, mais ses supplications n’eurent guère d’effet et le district de Gaspé connut une diminution de sa population et souffrit de la famine au cours de la Révolution américaine.
En 1784, Cox fit de nouveau le voyage à Gaspé, pour diriger cette fois l’établissement de plus de 500 Loyalistes. Il trouva cette tâche désagréable, à cause du caractère irascible des Loyalistes et de leur désir d’obtenir de grandes concessions de terre, souvent aux dépens des Indiens et des habitants acadiens établis dans cette région. On ne concéda pas de terres aux Loyalistes ; on leur donna plutôt des « billets de location », documents par lesquels ils se voyaient attribuer des lots. Même si Cox avait réussi à obtenir de semblables documents en faveur des Acadiens, il reconnaissait néanmoins la nécessité pour chacun dans la région d’avoir des titres fonciers réguliers. Il ne réussit cependant pas à faire valoir cette nécessité auprès du gouvernement, avec le résultat que, pendant près d’un siècle, la propriété des terres fut mal assurée en Gaspésie.
Une grande partie des terres du fond de la baie des Chaleurs, où Loyalistes et Acadiens étaient en pleine expansion, fut revendiquée par les Micmacs de la Restigouche. En 1786, à titre d’un des membres d’une commission chargée d’examiner leurs griefs, Cox évita un violent affrontement entre ces Indiens et les colons ; il convainquit les chefs indiens, dont Joseph Claude, d’abandonner leurs revendications sur ces terres, en leur faisant valoir – et c’était là un point de vue purement personnel – que le gouvernement, en échange, examinerait la possibilité de leur concéder une quantité équivalente de terre dans les environs, qu’il protégerait leurs droits relatifs à la pêche du saumon sur la Restigouche et qu’il leur consentirait une « gratification ». Même si ces compensations ne furent pas accordées aux Indiens, les craintes de ces derniers furent apaisées, et ce n’est que dans les années 1820 que, de nouveau, ils reprirent la lutte sur la question agraire.
Cox désirait vivement la création d’une forte économie agricole dans son district, de manière à diversifier l’industrie traditionnelle, uniquement axée sur la pêche, mais il ne pouvait offrir qu’un encouragement moral aux fermiers de la baie des Chaleurs. Il apporta aussi son aide à l’industrie de la pêche, en particulier à Charles Robin*, le principal commerçant de poissons de la région. En 1787, Cox insista avec succès auprès du gouvernement pour que fussent concédés à Robin de grandes terres et des privilèges relatifs à la pêche ; il est peut-être significatif de noter qu’à cette époque, Cox était très endetté envers Robin.
Le poste de lieutenant-gouverneur de Gaspé n’en était pas un qui fût élevé dans la hiérarchie gouvernementale et Cox devait souvent faire rapport au lieutenant-gouverneur de Québec. Certaines fonctions s’ajoutaient à sa responsabilité principale : par exemple, Cox avait la direction du commerce et des pêcheries sur la côte du Labrador. Toutefois, le gouvernement ne fournissait pas de navires pour patrouiller les côtes du Labrador et de Gaspé, et rien n’indique que Cox se rendît jamais au Labrador. Il vécut en permanence dans le district de Gaspé pendant quelques années après 1784. Il touchait un salaire annuel de £400 et on lui fournissait une maison à New Carlisle. En 1787, l’île Bonaventure lui fut concédée. Cox était aussi colonel de la milice de Gaspé et membre du conseil des terres du district. Il mourut dans l’exercice de ses fonctions ; Francis Le Maistre* lui succéda. Les successeurs de Cox furent, cependant, beaucoup moins attentifs à leurs devoirs et le poste allait devenir inutile en 1826.
AN, Col., C11B, 35, f.136.— APC, MG 11, [CO 42] Q, 25, pp.178s. ; 27, pp.240, 460–464 ; 28, p.193 ; 63, pp.124s., 135s. ; 67, pp.57–59 ; MG 28, III, 18 ; RG 1, L3L, 67, pp.33 313–33 332 ; 168, p.81 836 ; RG 4, A1, pp.7 310, 9 488–9 490, 10 084–10 099.— BL, Add. mss 21 723, pp.355–360 ; 21 743, p.5 ; 21 862 (copies aux APC).— [Thomas Ainslie], Canada preserved : the journal of Captain Thomas Ainslie, S. S. Cohen, édit. ([Toronto, 1968]), 94.— La Gazette de Québec, 24 août 1775, 27 nov. 1788, 14 mai 1789, 16 janv. 1794.— Almanach de Québec, 1792, 120.— Langelier, Liste des terrains concédés, 4, 13s.— W. H. Siebert, The loyalist settlements on the Gaspé peninsula, SRC Mémoires, 3e sér., VIII (1914), sect. ii :399–405.
David Lee, « COX, NICHOLAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/cox_nicholas_4F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |