COUILLARD DE LESPINAY (Lépinay, L’Épiné, L’Espinay), JEAN-BAPTISTE, enseigne, capitaine de la garde de la Ferme, procureur de la prévôté, lieutenant général de l’amirauté, seigneur, baptisé à Québec le 2 mai 1657, fils de Louis Couillard* de Lespinay et de Geneviève Després, inhumé à Québec le 8 mars 1735.

Fils aîné du premier seigneur de la Rivière-du-Sud, Jean-Baptiste Couillard de Lespinay mena une double carrière d’administrateur et de seigneur. Le 24 octobre 1680, il épousa Geneviève de Chavigny, veuve de Charles Amiot*. De son premier mariage celle-ci avait eu un fils, Charles-Joseph Amiot de Vincelotte, qui devait avoir de nombreux démêlés avec son beau-père.

Après avoir servi comme enseigne et capitaine des gardes de la Ferme, Couillard de Lespinay reçoit de Frontenac [Buade*], le 15 mai 1691, une commission de capitaine du port de Québec. Chose curieuse, ni le roi ni l’amiral de France ne confirment cette nomination, si bien qu’en 1702 un mémoire souligne qu’un « Capitaine de Port serait fort nécessaire » et qu’il n’y a « guères d’homme qui ayent plus de probité et plus de scavoir que luy [Lespinay] pour ces détails ». Cependant Callière et Beauharnois* s’y opposent : « le sieur de Lépinay n’a pas de qualité ni par sa naissance ni par ses services pour obtenir un tel emploi ». Par contre, ces mêmes autorités gouvernementales le proposent, en 1703, au poste de procureur du roi de la Prévôté et Amirauté de Québec, mais elles se ravisent et suggèrent par la suite son beau-fils Charles-Joseph Amiot de Vincelotte. Cependant, le 10 octobre 1705, Couillard reçoit de Jacques Raudot l’ôrdre d’assumer les fonctions de procureur en l’absence du sieur Thierry retenu en France par la maladie. Il assure cet intérim jusqu’au 9 juin 1708, alors que le roi le nomme officiellement à ce poste. Il exerce ces fonctions jusqu’en 1716. Le 27 avril 1716, le roi lui confie la charge de lieutenant particulier de la prévôté, mais il doit de plus remplir le rôle de lieutenant général jusqu’à l’installation de Pierre André* de Leigne, le 10 octobre 1719. En janvier 1718, il se voit octroyer la commission de lieutenant général au siège de l’Amirauté de Québec. À partir d’octobre 1719, et jusqu’à la fin de sa vie, Couillard cumulera les fonctions de lieutenant particulier de la prévôté et de lieutenant général de l’amirauté.

Ces emplois obligent Couillard de Lespinay à demeurer à Québec ; il réside alors rue Sous-le-Fort. Mais il n’en reste pas moins seigneur en partie de la Rivière-du-Sud. Il avait reçu, le 4 août 1671, en même temps que ses frères Louis et Jacques, une concession de 100 arpents entre la Rivière-du-Sud et la Rivière des Vases. À la mort de son père, en 1678, il avait hérité, à titre de fils aîné, de la moitié de la seigneurie de la Rivière-du-Sud. Il se fait concéder en 1710 le fief de Lespinay et achète le fief Saint-Luc. Propriétaire d’une étendue de terre assez considérable, il se montre, comme son frère Louis, seigneur avisé et multiplie les concessions. Il doit par ailleurs défendre une partie de ses biens, une première fois en 1693, contre Nicolas Gamache, le seigneur de l’Islet, et, une deuxième fois après la mort de sa femme en 1724, contre Amiot de Vincelotte, qui se vantait d’avoir une quinzaine de procès à lui faire et qui n’obtint que la moitié d’un fief non identifié.

Jean-Baptiste Couillard de Lespinay a toujours été reconnu comme « fort honnête homme » ; les autorités louent sa « loyauté, prud’hommie, expérience et affection au service de sa Majesté ». Chrétien fervent, il est membre de la congrégation mariale des hommes et un des bienfaiteurs des communautés religieuses de Québec. À sa mort il est inhumé dans le cimetière des pauvres à Québec.

Nive Voisine

AQ, Azarie Couillard-Després.— Un mémoire de Le Roy de La Potherie sur la Nouvelle-France adressé à M. de Pontchartrain, 1701–1702, BRH, XXII (1916) : 214–226.— Gareau, La Prévôté de Québec, RAPQ, 1943–44 : 93–96.— Azarie Couillard-Després, Histoire des seigneurs de la Rivière-du-Sud et de leurs alliés canadiens et acadiens (Saint-Hyacinthe, 1912) ; La première famille française au Canada, ses alliés et ses descendants (Montréal, 1906).— P.-G. Roy, Jean-Baptiste Couillard de Lespinay, BRH, XXVI (1920) : 3–10.

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Nive Voisine, « COUILLARD DE LESPINAY (Lépinay, L’Épiné, L’Espinay), JEAN-BAPTISTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/couillard_de_lespinay_jean_baptiste_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    1 décembre 2024