CONNOR, GEORGE SKEFFINGTON, fermier, avocat, homme politique et juge, né en 1810 à Dublin (République d’Irlande), fils d’un avocat de Dublin qui connut la réussite ; il épousa en 1830 Eliza Hume, sœur de Catherine Hume* (ils n’eurent pas d’enfant) ; décédé à Toronto, le 29 avril 1863.

George Skeffington Connor entra au Trinity College de Dublin à l’âge de 14 ans et obtint un diplôme en droit en 1830. Il immigra avec sa femme au Canada en juillet 1832, en compagnie de son beau-frère William Hume Blake et aussi du révérend Benjamin Cronyn* et de plusieurs autres parents et amis. Après une longue quarantaine à la Grosse Île, nécessitée par une épidémie de choléra, le groupe se sépara, Connor s’établissant près d’Orillia, dans le canton d’Oro, où il s’essaya à l’agriculture. En 1834, toutefois, il retourna en Irlande et voyagea sur le continent.

Il fut reçu comme membre honoraire du barreau irlandais en 1838 – un diplôme universitaire en droit et l’appartenance au barreau étant considérés comme une profession « honorable » et « libérale » pour un rentier irlandais qui pourrait n’avoir pas l’intention d’exercer le droit. Après son retour au Canada, Connor fut admis au Barreau du Haut-Canada en 1842 ; comme il avait un diplôme, il n’eut pas à faire d’apprentissage. Avec William Hume Blake et Joseph Curran Morrison*, il forma ensuite une société-juridique à Toronto. La société « réussit très bien », mais, plusieurs années après, Connor s’en retira pour s’associer à George Boomer, qui allait dans la suite devenir magistrat de police à Toronto.

En septembre 1848, Connor remplaça William Hume Blake comme professeur de droit au King’s College de Toronto, au salaire annuel de £250. Un ancien étudiant se rappelait plus tard qu’ « il donnait ses cours avec beaucoup de soin et formait ses étudiants d’une manière aussi agréable pour eux qu’elle était élégante et utile ». Il enseigna à ce collège jusqu’à sa disparition en 1850 et à l’University of Toronto jusqu’en 1853, alors que toutes les facultés professionnelles furent éliminées. En 1849, Connor avait reçu un doctorat honorifique en droit de l’University of Dublin et, en novembre de la même année, avait été élu solicitor de l’université par le conseil de King’s College, en remplacement de James Edward Small. Connor fut solicitor de l’université jusqu’en août 1858, alors qu’il se démit de ce poste pour accepter un portefeuille, mais en devint le chancelier en janvier 1863, peu avant sa mort.

Connor avait été nommé conseiller de la reine en novembre 1850 et, peu après, il devint membre du conseil d’administration de la Law Society of Upper Canada. En 1856, il fut l’un des commissaires désignés pour codifier les lois du Bas et du Haut-Canada et s’intéressa particulièrement à la révision de la loi sur les propriétés immobilières. Comme avocat de la défense, il fut mêlé à plusieurs causes qui retinrent l’attention du public, en particulier le procès de Lawrence W. Mercer, qui concernait l’achat de la charge de shérif dans le comté de Norfolk, et le procès pour meurtre impliquant James Fleming.

Depuis 1843, Connor était associé, sur le plan politique, aux réformistes. Candidat dans le comté de Simcoe en 1844, il fut défait par William Benjamin Robinson*. Quand Robert Baldwin* suggéra en 1846 que Connor se présentât aux élections prochaines, il déclina l’invitation, soutenant qu’il n’était pas suffisamment connu et qu’il serait injuste, ce faisant, envers ses associés juridiques. En 1857, Connor fut élu par une voix de majorité dans le comté d’Oxford-Sud et fut nommé solliciteur général, sans siège au Conseil exécutif, sous le « court ministère » de George Brown* et d’Antoine-Aimé Dorion*, en août 1858. À l’Assemblée, Connor se fit le défenseur de l’érection en municipalité d’Ingersoll, mais sa contribution comme député ne fut pas notable. Réélu en 1861, il démissionna au début de 1863 quand il fut nommé juge puîné de la Cour du banc de la reine.

Quand il mourut d’une attaque d’épilepsie, en avril 1863, le Globe de Toronto le décrivit comme « un gentleman irlandais excellent dans ses discours et dans ses manières ». Il avait la réputation d’être plus porté sur la littérature que sur le droit et il était « un bon érudit en ce qui touche à la culture française ».

R. Lynn Ogden

APC, RG 1, E1, 82, p.49 ; RG5, C1604, no 245 ; 715, no 1389, ; RG 68, 1, General index, 1841–1867.— MTCL, Robert Baldwin papers.— University of Toronto Archives, A-70-005 (Senate), Minutes, book 2, 14 sept. 1858 ; mars, mai 1863 ; A-70-024 (Board of Governors), King’s College Council minute book (17 janv.–29 déc. 1849), 4, p.57 ; A-72-050 (Office of the Chief Accountant), box 12, package 1c, T. E. Campbell à H. Boys,. 13 sept. 1848 ; Connor à H. Boys, 16 sept. 1848.— Globe, 30 avril 1863.— Irish Canadian (Toronto), 6 mai 1863.— Read, Lives of judges.The University of Toronto and its colleges, 1827–1906, W. J. Alexander, édit. (Toronto, 1906).— W. S. Wallace, A history of the University of Toronto, 1827–1927 (Toronto, 1927).

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R. Lynn Ogden, « CONNOR, GEORGE SKEFFINGTON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/connor_george_skeffington_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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