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COLLIP, JAMES BERTRAM, biochimiste, endocrinologue, professeur d’université, administrateur en recherche médicale et fonctionnaire, né le 20 novembre 1892 à Belleville, Ontario, aîné des deux enfants et seul fils de James Dennis Collip, jardinier et fleuriste, et de Mahala Frances Vance, institutrice ; le 28 décembre 1915, il épousa à Dundas, Ontario, Ray Vivian Margaret Ralph, et ils eurent deux filles et un fils ; décédé le 19 juin 1965 à London, Ontario.
James Bertram Collip, que sa famille et ses amis appelaient Bert, fréquenta une école de campagne composée d’une seule pièce, puis la Belleville High School, où il commença à s’intéresser à la science, en particulier à la chimie. En 1908, il entra au Trinity College, qui venait de s’affilier à la University of Toronto. Puisqu’à 15 ans il était trop jeune pour suivre le cours de médecine comme il en avait l’intention, il s’inscrivit au programme spécialisé en physiologie et biochimie, qui offrait une formation rigoureuse en recherche innovatrice aux meilleurs étudiants en médecine. Collip obtint sa licence ès arts en 1912, terminant au premier rang de sa promotion. Il entreprit ensuite des études en biochimie avec Archibald Byron Macallum* et décrocha sa maîtrise ès arts en 1913, puis son doctorat trois ans plus tard pour ses recherches sur la sécrétion d’acide chlorhydrique dans l’estomac des vertébrés. Pendant ses études, il fit la connaissance de Mlle Ralph, étudiante en arts au Trinity College ; ils se marièrent en 1915.
La même année, Collip accepta un poste de chargé de cours en biochimie au département de physiologie de la University of Alberta, où il poursuivait un programme de recherche sur la chimie du sang chez les vertébrés et les invertébrés. Après la fin de la Première Guerre mondiale, on lui attribua une bourse, le Rockefeller Travelling Fellowship, qui lui permit d’aller ailleurs durant son année sabbatique, en 1921–1922. En avril 1921, il retourna à la University of Toronto, première étape d’un périple qu’il avait préparé et qui devait aussi le mener à New York et en Angleterre, et commença des études avec John James Rickard Macleod*, éminent spécialiste du métabolisme des glucides. Après avoir passé l’été à visiter des stations de biologie marine à Woods Hole, au Massachusetts, et à St Andrews, au Nouveau-Brunswick, Collip, sa femme et leur jeune famille s’installèrent à Toronto pour l’automne.
En décembre, on demanda à Collip de mettre ses compétences de biochimiste au service d’un projet de recherche prometteur réalisé sous la supervision de Macleod. Frederick Grant Banting*, médecin de London, et Charles Herbert Best*, étudiant inscrit au programme spécialisé en physiologie et biochimie, tentaient d’extraire le principe actif du pancréas, qui, selon Banting, pouvait servir à traiter le diabète sucré. Au cours de l’été et de l’automne de 1921, ils avaient réussi à produire un extrait d’origine canine, puis bovine, qui pouvait faire baisser la glycémie. Toutefois, ce produit était inutilisable à des fins cliniques, parce que ses impuretés provoquaient des effets secondaires indésirables, en particulier la formation d’un abcès stérile au point d’injection sous-cutanée. L’extrait de Banting et Best contenait sans aucun doute un agent antidiabétique, mais leurs résultats n’apportaient rien de plus que ceux obtenus par d’autres chercheurs avant eux, notamment Georg Ludwig Zuelzer en 1908, Ernest Lyman Scott en 1912, Israel S. Kleiner en 1919 et Nicolas Constantin Paulescu en 1921.
Banting, qui reconnaissait la nécessité d’avoir un produit plus purifié, demanda à Macleod d’inviter Collip à se joindre à l’équipe. Le 19 janvier 1922, Collip prépara un extrait en utilisant de l’alcool à des degrés de concentration de plus en plus élevés. Il découvrit que, jusqu’à 80 % d’alcool éthylique, les impuretés disparaissaient, et que le principe actif précipitait et devenait pur à environ 95 % d’alcool. Ce fut le premier extrait à répondre aux exigences cliniques, et on l’employa avec succès pour traiter un patient diabétique, Leonard Thompson, le 23 janvier.
Collip fit également des observations physiologiques fondamentales. D’abord, il décrivit l’hypoglycémie aiguë dont souffraient des lapins normaux auxquels on injectait une dose de l’extrait ; les animaux étaient victimes de convulsions avant de devenir comateux. Il démontra que ces effets résultaient d’un taux de sucre dangereusement bas et qu’ils pouvaient être enrayés par l’injection d’une solution glucosée. Grâce à cette découverte, Collip put mettre en garde les cliniciens contre les dangers de l’hypoglycémie après l’injection de trop grandes doses de l’extrait. Il mit aussi au point un test biologique permettant de mesurer les effets du produit sur la glycémie en utilisant des lapins normaux plutôt que des chiens pancréatectomisés, ce qui faciliterait la standardisation de l’extrait et la rendrait moins coûteuse. En outre, il démontra que le glucose dans le sang se transformait en glycogène dans le foie après l’administration de l’extrait, prouvant ainsi que l’extrait remplaçait une fonction physiologique absente chez les patients diabétiques. Finalement, Collip montra que l’emploi de l’extrait entraînait l’élimination des corps cétoniques dans le sang et l’urine.
Ces éléments de preuve étaient d’une importance cruciale, car Banting et Best avaient uniquement prouvé l’efficacité de l’extrait pour réduire le taux de glucose dans le sang et l’urine ; cependant, une baisse du taux de sucre pouvait résulter d’autres conditions, comme une réaction aux éléments toxiques contenus dans l’extrait, plutôt que du remplacement de la fonction du pancréas. En produisant un extrait antidiabétique non toxique convenant à un usage thérapeutique et en décrivant les principales propriétés physiologiques de l’action de son principe actif, Collip poussa les travaux du groupe de Toronto plus loin que ceux d’autres chercheurs et prouva l’efficacité de l’extrait dans le traitement du diabète. Banting commença à craindre que Macleod et Collip s’attribuent le mérite de la découverte, et, malheureusement, les relations entre les codécouvreurs devinrent tendues. Une vive confrontation éclata lorsque Collip annonça qu’il avait purifié l’extrait, mais refusa de dévoiler les détails de son procédé sur le conseil de Macleod et d’autres qui lui avaient recommandé de garder le secret jusqu’à la fin des tests.
Au départ, les quantités d’extrait produit étaient désespérément faibles, en dépit de l’accroissement de la demande qui accompagna la nouvelle du succès de l’équipe. Les chercheurs collaborèrent avec les Connaught Antitoxin Laboratories de la University of Toronto, sous la direction de John Gerald FitzGerald*, pour augmenter la production de l’extrait, baptisé insuline. Quand il s’avéra que davantage de ressources étaient nécessaires, l’entreprise pharmaceutique Eli Lilly and Company d’Indianapolis, dans l’Indiana, s’associa au groupe de Toronto pour produire l’insuline à une échelle commerciale. En 1922, un brevet fut déposé aux noms de Banting, Best et Collip, dont la gestion fut confiée au conseil d’administration de la University of Toronto. On partagea les redevances : la moitié à l’université pour un fonds de recherche et le reste divisé entre les trois chercheurs pour les soutenir dans leurs travaux, où qu’ils aillent au Canada. Grâce à cette entente et aux bourses que lui octroyèrent plusieurs organismes, Collip bénéficia du plus gros financement continu pour la recherche médicale offert au pays à l’époque.
Banting et Macleod reçurent le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1923. Banting annonça qu’il partagerait sa bourse avec Best, et Macleod fit de même avec Collip, en reconnaissance de la contribution du jeune chercheur à la découverte de l’insuline. Collip avait renoncé à sa bourse Rockefeller au début de 1922 pour rester à la University of Toronto jusqu’à la fin de son congé. Quand, plus tard dans l’année, il retourna à la University of Alberta, à titre de professeur titulaire et de directeur du département de biochimie, il délaissa la recherche générale dans ce domaine pour se consacrer exclusivement à l’identification et l’isolement d’hormones à valeur thérapeutique. Pour pousser plus loin ses recherches dans ce nouveau domaine, il s’inscrivit à temps partiel à l’école de médecine et obtint un doctorat en 1926, tout en continuant d’exercer ses fonctions de professeur. Deux ans plus tôt, il avait reçu un doctorat ès sciences pour ses réalisations en recherche.
Biochimiste de laboratoire compétent, Collip fut une figure de proue de la recherche en endocrinologie dans les années 1920 et 1930. Dans les premières années qui suivirent la découverte de l’insuline, sa plus importante contribution fut l’isolement, en 1924, de l’hormone parathyroïde, qui pouvait servir à traiter la tétanie parathyroïde. Collip et le chimiste Earl Perry Clark prouvèrent que cette hormone régulait le taux de calcium sérique et que de faibles taux de calcium dans le sang causaient la tétanie. Ils mirent également au point une méthode de mesurage du taux de calcium sérique, qui deviendrait la norme dans les laboratoires pour les décennies à venir. Toutefois, à cause de ses recherches, Collip se retrouva impliqué dans un conflit de priorité avec le physicien minnésotain Adolph Melanchthon Hanson, qui avait publié une méthode de préparation d’un extrait de glande parathyroïde avec de l’acide chlorhydrique chaud en 1923, soit un an avant la parution de l’article de Collip sur le même procédé. En 1932, Hanson obtint le brevet américain sur le produit et le procédé d’extraction du principe actif de la glande parathyroïde. Néanmoins, dans le milieu scientifique, on attribue généralement à Collip l’isolement de l’hormone et la démonstration physiologique de son action, et on reconnaît sa contribution à l’essor de la recherche sur la parathyroïde.
En 1928, après avoir décliné une offre de la prestigieuse clinique Mayo aux États-Unis, Collip accepta la chaire de biochimie à la McGill University, succédant à son mentor Macallum. Il y dirigea une vaste et dynamique équipe de recherche composée, entre autres, de David Landsborough Thomson et Hans Hugo Bruno Selye*, et des étudiants diplômés John Symonds Lyon Browne, Evelyn M. Anderson et Leonard Irving Pugsley*. Tout au long de sa carrière, il bénéficia de l’aide de son loyal et compétent factotum, Arthur Long, qui s’était joint au personnel de son laboratoire à la University of Alberta après la guerre et le suivit à McGill, puis à la University of Western Ontario.
Dans les années 1930, la recherche en endocrinologie était en pleine expansion : les hormones sexuelles et l’hypophyse, considérée comme la glande maîtresse influençant l’activité de plusieurs autres glandes, suscitaient un vif intérêt parmi les scientifiques. Une approche interdisciplinaire s’imposait. Collip, le biochimiste, fournit les extraits en distillant les matières premières pour isoler leurs principes actifs. Selye, l’histologiste, maîtrisait les techniques chirurgicales et la difficile préparation des rats, dont il fallait retirer l’hypophyse en passant par l’espace péripharyngien pour pouvoir les utiliser en laboratoire. Il fournit également les renseignements histologiques nécessaires à l’étude des hormones associées à la croissance et au développement. D’autres membres de l’équipe explorèrent les fonctions biochimiques et physiologiques des extraits de Collip. Le groupe de McGill et plusieurs laboratoires dans le monde s’employaient activement à extraire différents composants de l’hypophyse antérieure et à décrire leurs fonctions ; ils identifièrent des hormones stimulant la thyroïde, la corticosurrénale et la croissance. En 1933, Collip, Anderson et Thomson préparèrent un extrait brut mais actif d’adrénocorticotrophine (ACTH) suffisamment pur pour une utilisation clinique.
Collip savait négocier avec les administrateurs, trouver des donateurs privés et nouer des alliances avec des entreprises pour diversifier ses projets de recherche et en assurer la poursuite. En 1930, il avait réussi à isoler une forme d’estriol contenu dans le placenta, qu’il nomma Emmenin, à potentiel commercial car il pouvait être pris par voie orale. Il collabora avec la petite entreprise pharmaceutique montréalaise Ayerst, McKenna and Harrison Limited, qui élargit ses activités de recherche et ses opérations de fabrication afin de mettre ce produit en marché. Les chercheurs de cette compagnie parviendraient à créer un autre médicament oralement actif à base d’œstrogènes composé d’urine de jument gravide : le Premarin. Traitement hormonal substitutif utilisé pour soulager les symptômes de la ménopause, il fut l’un des produits pharmaceutiques les plus vendus dans la seconde moitié du xxe siècle et, grâce à lui, Ayerst devint un acteur dominant de l’industrie pharmaceutique. Dans sa campagne de publicité, l’entreprise annonça que l’Emmenin et le Premarin avaient été standardisés au laboratoire de Collip et elle versa des redevances sur ces deux produits, assurant des fonds de recherche considérables au laboratoire durant des décennies ; ce financement était d’autant plus important qu’à l’époque le gouvernement n’avait pas encore commencé à soutenir la recherche, et les chercheurs devaient s’en remettre aux donateurs privés et aux fondations.
Collip était réputé pour son tempérament agité et pour la rapidité avec laquelle il pensait, parlait et prenait des décisions. Ses étudiants et ses collaborateurs se remémoreraient avec affection l’habitude qu’il avait de conduire très vite ; aller en voiture avec lui équivalait, selon un de ses collègues, à « voler à basse altitude ». Pendant ses années à McGill, Collip consacra de longues heures à ses deux grandes unités de distillation, produisant des extraits à partir des énormes quantités de glandes en provenance de l’abattoir et des placentas que lui fournissaient les maternités. Il se précipitait à droite ou à gauche et ajustait tel ou tel mélange, en fumant de grosses cigarettes roulées à la main dont les cendres tombaient sur sa veste. De nombreux étudiants et boursiers postdoctoraux fréquentèrent le laboratoire et s’épanouirent dans cette atmosphère d’enthousiasme et de productivité. Collip appréciait énormément cet environnement et une foule d’idées s’emparaient de lui lorsque quelque chose l’intéressait, mais il permettait à ses collaborateurs et à ses étudiants de réaliser leurs propres projets. Toute sa vie, il aima travailler jusqu’à tard dans la nuit, et sa femme venait souvent lui tenir compagnie. Compagne affable et compréhensive, qui connaissait la tendance de son mari à changer ses plans rapidement, Ray Vivian Margaret s’habitua à garder une valise remplie toujours prête. Leur fille cadette, Barbara Vivian, irait passer du temps avec son père au laboratoire, où elle se retrouvait parfois assise avec un compte-gouttes et la consigne de ne rien laisser déborder.
De 1938 à 1957, Collip joua un rôle majeur dans la mise en place de la coordination et du financement de la recherche médicale par les autorités fédérales par l’intermédiaire du Conseil national de recherches du Canada (CNRC). Au milieu des années 1930, il s’était réconcilié avec Banting, et lorsque celui-ci établit le Comité associé sur la recherche médicale au sein du CNRC, en 1938, il demanda à Collip de s’y joindre. Collip fut le dernier ami et collègue à voir Banting avant sa mort dans un écrasement d’avion, en 1941, et prit sa relève à la tête des branches de la recherche médicale du CNRC ; il assuma notamment la lourde responsabilité de superviser en temps de guerre les comités associés de chacune des trois branches des forces armées et les fonctions d’officier de liaison médical du Canada pour les États-Unis. Il fut lieutenant-colonel intérimaire dans le Corps de santé royal canadien à partir de 1942 et colonel intérimaire à partir de 1944. Quand la division de la recherche médicale remplaça le Comité associé sur la recherche médicale, en 1946, il en devint le premier directeur et contribua à la mise en place d’un soutien gouvernemental pour le travail partout au pays. En raison du bassin de population restreint au Canada, Collip rejeta l’idée de construire des laboratoires nationaux comme ceux de la Grande-Bretagne ou des États-Unis ; il encouragea plutôt l’État à subventionner la recherche dans des universités et des hôpitaux d’enseignement.
La chaire Gilman Cheney en endocrinologie avait été créée pour Collip à McGill en 1937 et, quatre ans plus tard, à sa demande, l’université établit le Research Institute of Endocrinology. Néanmoins, en 1947, il accepta la charge de doyen de la faculté de médecine à la University of Western Ontario, à London. Le défi d’élargir son école de médecine pendant cette période de croissance le séduisit. Il était également professeur et directeur du département de recherche médicale, même s’il ne faisait plus lui-même de recherche. Au Collip Medical Research Laboratory, en 1958, son collaborateur de longue date, Robert Laing Noble, qui l’avait suivi à la University of Western Ontario, et le biochimiste Charles Thomas Beer isolèrent la vinblastine, un médicament qui devint une des composantes clés de la chimiothérapie combinée pour traiter le cancer.
Collip fut maintes fois honoré durant sa carrière. Il reçut le titre de commandeur de l’ordre de l’Empire britannique en 1943 et une décoration américaine, la Medal of Freedom with Silver Palm, quatre ans plus tard en reconnaissance de sa contribution à l’effort de guerre. Élu membre de la Société royale du Canada en 1925, il en fut le président en 1942–1943. Il fut également membre de la Royal Society de Londres à partir de 1933. Il reçut ensuite la médaille Flavelle, décernée par la Société royale du Canada, et le prix F. N. G. Starr de la Canadian Medical Association en 1936, le prix Cameron de la University of Edinburgh en 1937, le Charles Mickle Fellowship Award de la University of Toronto en 1941 et la Banting Medal for Scientific Achievement de l’American Diabetes Association en 1960. Douze universités, au Canada, en Grande-Bretagne et aux États-Unis, lui conférèrent des doctorats honorifiques. Collip prit sa retraite du CNRC en 1957 et quitta ses fonctions de doyen de la faculté de médecine quatre ans plus tard. Il resta à la tête du Collip Medical Research Laboratory et continua de s’intéresser à ses activités, mais il ne reprit jamais lui-même du service. Il succomba à un accident cérébral vasculaire à l’âge de 72 ans, deux jours après son retour d’un voyage à travers le pays avec sa femme pour assister à l’assemblée annuelle de la Société royale du Canada à Vancouver.
Chercheur de laboratoire et entrepreneur doué, James Bertram Collip fut un pionnier de la recherche en endocrinologie et un chef de file dans le développement de la recherche médicale au Canada. Il fit partie de l’avant-garde de la transformation institutionnelle de la science médicale qui, des premières décennies au milieu du xxe siècle, passa du statut d’activité pour une poignée de chercheurs à celui de vaste entreprise systématique impliquant des équipes de scientifiques professionnels et des douzaines de laboratoires universitaires, publics et industriels. Le rôle de Collip dans la découverte de l’insuline ne fut reconnu que par un petit cercle de gens et largement oublié du grand public, qui l’attribua à Banting et Best. Depuis quelques dizaines d’années, cependant, on admet davantage l’importance capitale de son travail dans le succès du groupe de Toronto. Il vécut péniblement l’âpre conflit dans lequel se déroula cette aventure. Connu pour son intégrité, sa modestie et sa discrétion, Collip refusa toujours d’en parler, disant seulement que l’histoire s’en chargerait assurément.
Notre biographie complète de James Bertram Collip a paru sous le titre de J. B. Collip and the development of medical research in Canada : extracts and enterprise (Montréal et Kingston, Ontario, 2003). L’article de M. L. Barr et R. J. Rossiter, « James Bertram Collip, 1892–1965 », Royal Soc. of London, Biog. memoirs of fellows, 19 (1973) : 235–267, fournit un excellent compte rendu sur la vie de Collip, ainsi qu’une bibliographie de ses publications. De courts récits biographiques et des souvenirs du scientifique figurent dans : J. S. L. Browne et O. F. Denstedt, « James Bertram Collip (1892–1965) », Endocrinology (Philadelphie), 79 (1966) : 225–228 ; D. A. Keys, « James Bertram Collip […] : an appreciation », Canadian Medical Assoc., Journal (Toronto), 93 (1965) : 774–775 ; R. L. Noble, « Memories of James Bertram Collip », Canadian Medical Assoc., Journal, 93 (1965) : 1356–1364 ; et R. J. Rossiter, « James Bertram Collip, 1892–1965 », Soc. royale du Canada, Mémoires (Ottawa), 4e sér., 4 (1966), proc. : 73–82.
Michael Bliss révèle des détails cruciaux sur le rôle de Collip dans les événements de 1921–1922 dans son livre The discovery of insulin (Toronto, 1982 ; éd. du 25e anniversaire, 2007) ; de plus, il analyse le legs du scientifique dans ses articles « J. B. Collip : a forgotten member of the insulin team », dans Essays in the history of Canadian medicine, Wendy Mitchinson et Janice Dickin McGinnis, édit. (Toronto, 1988), 110–125, et « Rewriting medical history : Charles Best and the Banting and Best myth », Journal of the Hist. of Medicine and Allied Sciences (New Haven, Conn.), 48 (1993) : 253–274. Une liste détaillée des contributions de Collip aux recherches sur l’insuline a paru dans « Banting’s, Best’s, and Collip’s accounts of the discovery of insulin », introd. par Michael Bliss, Bull. of the Hist. of Medicine (Baltimore, Md), 56 (1982) : 554–568.
T. B. Schwartz étudie les recherches de Collip sur la physiologie de l’hormone parathyroïdienne dans « Giants with tunnel vision : the Albright-Collip controversy », Perspectives in Biology and Medicine (Chicago), 34 (1991) : 327–346, qui traite principalement de ses désaccords avec l’endocrinologue américain Fuller Albright. Virginie Marier et Tina Piper décrivent le rôle innovateur du scientifique dans l’élaboration de modèles d’entreprise pour la commercialisation de la science médicale et la protection de la propriété intellectuelle dans « Early twentieth-century Canadian medical patent law in practice : James Bertram Collip and the discovery of Emmenin », Univ. of Toronto Law Journal, 60 (2010) : 855–891.
Arch. publiques de l’Ontario (Toronto), RG 80-2-0-379, no 12682 ; RG 80-5-0-812, no 16756.— Service des arch. de l’univ. McGill (Montréal), RG 38 (Faculté de médecine) .— Univ. of Alberta Arch. (Edmonton), Henry Marshall Tory fonds.— Univ. of Toronto Libraries, Thomas Fisher Rare Book Library, ms coll. 269 (James Bertram Collip papers).— Western Univ. Arch. (London, Ontario), James Bertram Collip fonds.
Alison Li, « COLLIP, JAMES BERTRAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 19, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/collip_james_bertram_19F.html.
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Auteur de l'article: | Alison Li |
Titre de l'article: | COLLIP, JAMES BERTRAM |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 19 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2018 |
Année de la révision: | 2018 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |