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CHIPMAN, CLARENCE CAMPBELL, fonctionnaire dans l’administration publique et à la Hudson’s Bay Company, né le 24 mai 1856 à Amherst, Nouvelle-Écosse, fils de John Allen Chipman, maître de poste, et d’Abbie Whidden Brown ; le 25 avril 1882, il épousa à Ottawa Ada Jane Borradaile (décédée en 1913), et ils eurent au moins un fils et trois filles ; décédé le 11 février 1924 à Royal Leamington Spa, Angleterre.
Clarence Campbell Chipman fit ses études à Amherst. On dit que, avant 1882, il travailla aux départements fédéraux de l’Agriculture, des Travaux publics et des Finances. En 1880, il était au département des Finances à Ottawa, mais il est très peu probable qu’il soit entré dans la fonction publique en 1867, comme l’affirment certaines sources. Le 27 janvier 1882, il devint secrétaire particulier de sir Charles Tupper*, alors ministre des Chemins de fer et Canaux. En mai 1884, Tupper fut nommé officiellement haut commissaire du Canada à Londres. Chipman l’accompagna en tant que secrétaire adjoint et comptable. À ce titre, il organisa la contribution du Canada à l’Exposition universelle d’Anvers l’année suivante et, en 1886, il tint la compatibilité relative à la participation du Canada à la Colonial and Indian Exhibition de Londres. Assistant de Tupper au cours des négociations sur les pêches de l’Atlantique, qui se déroulèrent à Washington en 1887–1888, il fut promu, le 1er juillet 1888, commis principal du département de la Marine et des Pêcheries et secrétaire particulier du ministre, le fils de Tupper, Charles Hibbert. Il prit part aux négociations sur la chasse aux phoques dans la mer de Béring en 1889 [V. sir Charles Tupper] ; on lui attribuerait la rédaction, en 1891, d’un traité sur les pêches canadiennes.
Le 12 mai 1891, la Hudson’s Bay Company confia à Chipman une haute fonction au Canada, celle de commissaire de la traite. Chipman faisait partie de la succession d’administrateurs professionnels que le comité londonien recruta à l’extérieur des rangs de l’entreprise à la fin du xixe et au début du xxe siècle pour secouer le personnel administratif. C’était les qualités de Chipman en matière de gestion qui avaient intéressé la Hudson’s Bay Company et particulièrement son gouverneur, sir Donald Alexander Smith*. Ce dernier cherchait en outre un homme qui adhérerait à son programme de restrictions budgétaires. Le commissaire Chipman supervisait plus d’une centaine de postes, magasins et dépôts situés sur un territoire compris entre la province de Québec et le Yukon. Il engageait les directeurs, vérifiait les comptes et concevait des stratégies pour répondre aux vœux du comité londonien. Il exerça sa nouvelle fonction jusqu’en octobre. À ce moment-là, le comité décida de scinder la traite des fourrures en deux services – la traite des fourrures proprement dite et le commerce de détail – mais de placer l’administration de ces deux services et la gestion du service des terres sous l’autorité d’une seule et même personne, Chipman, qui fut nommé commissaire en chef.
En 1892, la chute des profits du secteur des fourrures et la concurrence des entreprises à infrastructure plus légère amenèrent le comité londonien à confier à Chipman le mandat de réduire les dépenses. Chipman suivit résolument cette voie, générant ainsi un bénéfice maximum tout en appliquant de strictes mesures d’économie et en favorisant l’efficacité. Il étendit le réseau de bateaux à vapeur de la compagnie pour assurer le transport d’une plus grande quantité de marchandises à un coût moindre et encouragea l’utilisation du télégraphe pour que les trafiquants soient au courant des prix des fourrures sur le marché international. Les fonctions administratives de la compagnie furent centralisées à Winnipeg, ce qui permit de rationaliser la comptabilité et d’éliminer les chevauchements de personnel. Par prudence, la Hudson’s Bay Company se mit à vendre des terres uniquement quand les conditions du marché étaient favorables. En outre, elle donna de l’expansion à son service de vente au détail. Chipman instaura la comptabilité des coûts de revient, des inspections régulières et l’uniformisation des prix. De plus, il proposa de remplacer le troc par des paiements en espèces dans la traite des fourrures. En 1910, la compagnie entama une inspection complète de son service de vente au détail, après quoi elle décida de le subdiviser en « plaçant à la tête de chacune [des subdivisions] un homme particulièrement compétent dans le domaine ».
En mai 1911, Chipman fut rétrogradé et nommé commissaire du service des terres. Le 12 septembre, le comité londonien, qui comptait de nouveaux membres désireux de changer les méthodes de la compagnie, décida de lui donner son congé. Il serait payé sur la base d’un salaire annuel de 1 500 £ jusqu’au 31 mai 1912, après quoi il toucherait sa pension. Après le départ de Chipman, la Hudson’s Bay Company remit en place la structure qu’elle avait abandonnée à sa nomination en 1891 et donna un rôle accru aux cadres intermédiaires. Ainsi, l’exploitation de la compagnie au Canada se spécialisa en même temps que son appareil bureaucratique grossissait. Pareille chose n’aurait pas été possible sans les mesures appliquées par Chipman pour rendre l’administration plus efficace.
Clarence Campbell Chipman prit sa retraite en 1911 et s’établit en Angleterre en 1911 avec sa femme et deux de leurs filles. Il acheta une maison, Woodlands, à Roehampton (Londres). En 1923, il s’installa à Arnathwaite House, dans la localité de Royal Leamington Spa, où il resta jusqu’à son décès l’année suivante.
La correspondance de Clarence Campbell Chipman à titre de commissaire puis de commissaire principal de la Hudson’s Bay Company se trouve dans les séries suivantes aux AM, ACBH : D.13–D.14, D.17–D.22, D.24–D.27, D.44.
AM, ACBH, A.1/160, ff.106–107.— AO, RG 80-5-0-105, no 1911.— Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, Geneal. Soc., International geneal. index.— Ottawa Free Press, 25 avril 1882.— Times (Londres), 13 févr. 1924.— Annuaire, Ottawa, 1880–1883.— C. J. Brydges, The letters of Charles John Brydges, 1883–1889 ; Hudson’s Bay Company land commissioner, Hartwell Bowsfield, édit., introd. par J. E. Rea (Winnipeg, 1981), xi–lxxxii.— Canada, dép. du Secrétaire d’État, The civil service list of Canada […] (Ottawa), 1883–1891.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898 et 1912).— « C. C. Chipman, commissioner Hudson’s Bay Co., 1891–1911 », Beaver (Winnipeg), 4 (1923–1924) : 218s.— J. S. Galbraith, « Land policies of the Hudson’s Bay Company, 1870–1913 », CHR, 32 (1951) : 1–21.— P. C. Nigol, « Efficiency and economy : commissioner C. C. Chipman and the Hudson’s Bay Company, 1891–1911 » (mémoire de m.a., Univ. of Manitoba, Winnipeg, 1994).— E. J. Stardom, « Adapting to altered circumstances : trade commissioner Joseph Wrigley and the Hudson’s Bay Company, 1884–1891 » (mémoire de m.a., Univ. of Manitoba, 1987).
Paul Nigol, « CHIPMAN, CLARENCE CAMPBELL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/chipman_clarence_campbell_15F.html.
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Auteur de l'article: | Paul Nigol |
Titre de l'article: | CHIPMAN, CLARENCE CAMPBELL |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2005 |
Année de la révision: | 2005 |
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