CALLIHOO (Calehue, Kalliou), LOUIS, trafiquant de fourrures, trappeur et chasseur iroquois, né probablement à Caughnawaga (Kahnawake, Québec) ; circa 1819–1845.
Louis Callihoo faisait partie des nombreux Iroquois qui, à la fin du xviiie siècle et au début du XIXe, s’en allèrent dans l’Ouest pour suivre la progression de la traite des fourrures. Probablement venait-il, comme la plupart de ces hommes, du village missionnaire de Caughnawaga, parfois appelé Sault-Saint-Louis. On trouve, dans le registre de cette paroisse, mention du baptême d’un certain Louis Karhiio, né le 17 octobre 1782, fils de Thomas Anatoha (Kanakonme) et de Marie-Anne Tekonwakwehinni. À côté du nom, une note précise : « [il] est parti pour le Nord, s’y est marié, a eu des enfants [et] n’est jamais revenu ». Cette description correspond à la vie de Louis Callihoo ; contrairement à la plupart des Iroquois qui allèrent dans l’Ouest, il y demeura jusqu’à la fin de ses jours et fonda une famille nombreuse et influente.
On a prétendu que la famille dont était issu Callihoo portait à l’origine le nom de Kwarakwante et que c’est le père Albert Lacombe* qui avait donné à la branche installée près de la mission de Saint-Albert (Alberta) le nom de Callioux, devenu plus tard Callihoo. Les documents historiques n’étayent pas cette hypothèse. En effet, on trouve des individus du nom de Callihoo (épelé de différentes façons) dans les registres de la traite des fourrures dès le début du xixe siècle et dans les registres paroissiaux dès les années 1840, ce qui est bien antérieur à l’époque du père Lacombe. En 1800, la McTavish, Frobisher and Company, agent de la North West Company, embaucha un certain Louis Cahiheue de Sault-Saint-Louis pour qu’il passe deux hivers dans le Nord. En 1812–1813, un nommé Louis Calihue travailla pour la North West Company dans le district de l’Athabasca.
Durant la saison de traite de 1819–1820, Louis Callihoo, comme plusieurs autres trafiquants indépendants, tant iroquois que canadiens, chassait et trappait dans la région de la rivière Smoky, dans le nord-ouest de l’Alberta d’aujourd’hui, et faisait de la traite dans les postes de l’Athabasca et du Petit lac des Esclaves. La Hudson’s Bay Company ne signa jamais de contrat d’engagement avec lui, mais il fit à l’occasion des travaux pour elle ; ainsi il transporta des marchandises au poste du Petit lac des Esclaves en 1819 et hiverna des chevaux de la compagnie en 1829.
Apparemment, Callihoo épousa deux sœurs issues de l’une des familles de trafiquants indépendants de la rivière Smoky. Sa première femme s’appelait Josephte Patenaude et la deuxième, Marie Patenaude ; selon les registres, entre 1822 et 1845, elles lui donnèrent respectivement deux et sept enfants. Tout au long des années 1820 et même dans les années 1830, les annales de la Hudson’s Bay Company le décrivent comme le chef d’un petit réseau de trappeurs et de chasseurs indépendants qui vivaient sur les bords de la Smoky. Lui et sa famille figurent dans un recensement des trafiquants indépendants qui, en 1838, faisaient de la traite au Petit lac des Esclaves. En 1842, il ne vivait plus à la rivière Smoky mais à la pointe Shaw, sur le lac.
Callihoo fut probablement élevé dans la religion catholique. Le premier missionnaire qui, au début des années 1840, atteignit la région du Petit lac des Esclaves fut un méthodiste, le révérend Robert Terrill Rundle*. Callihoo le fréquenta et l’appela même à son chevet quand il tomba malade, mais il ne se convertit pas au protestantisme. Tous ses enfants dont la naissance a été rapportée furent baptisés et mariés par des prêtres, dont six baptisés en octobre 1845 par Joseph Bourassa, l’un des premiers missionnaires catholiques à rejoindre le Petit lac des Esclaves.
Louis Callihoo mourut entre 1845 et 1856. Ses neuf enfants survécurent et fondèrent une famille. Quelques-uns de ses descendants sont bien connus Michel Callihoo (Calistrois) qui, en qualité de chef, signa en 1878 une adhésion au traité no 6 et établit sa bande près de Saint-Albert ; Felix Calihoo, qui participa en 1932 à la fondation de la Métis Association of Alberta, et John Callihoo, qui fut en 1939 l’un des fondateurs de l’Indian Association of Alberta.
Arch. of the Archdiocese of Edmonton (Roman Catholic), Sainte-Anne (Lac Ste Anne), reg. des baptêmes, mariages et sépultures, 1844–1859.— PAM, HBCA, B.8/a/1 ; B.94/a/2 ; B.115/a/3–9 ; B.239/z/10 ; F.4/32.— Provincial Arch. of Alta. (Edmonton), 71.185 (O. J. Rath, corr., reports, and geneal. charts tracing hereditary condition in descendants of Louis l’Iroquois (1954–1955) ; Oblats de Marie-Immaculée, Forts des Prairies/1 (reg. des baptêmes, mariages et sépultures, 1842–1859) ; Forts des Prairies/5 (index des reg. des mariages, s.d.).— R. T. Rundle, The Rundle journals, 1840–1848, introd. et notes de G. M. Hutchinson, H. A. Dempsey, édit. (Calgary, 1977).— Trudy Nicks, « The Iroquois and the fur trade in western Canada », Old trails and new directions : papers of the third North American Fur Trade Conférence, C. M. Judd et A. J. Ray, édit. (Toronto, 1980), 85–101.— D. I. Buchanan, « Blood genotypes -D-/-D- and CDe/-D- ; transfusion therapy and some effects of multiple pregnancy », American Journal of Clinical Pathology (Baltimore, Md.), 26 (janv.–juin 1956) : 21–30.
Gertrude Nicks, « CALLIHOO, LOUIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/callihoo_louis_7F.html.
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Auteur de l'article: | Gertrude Nicks |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
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