BYNG, JOHN, officier dans la marine royale, gouverneur de Terre-Neuve, baptisé à Southill, Bedfordshire, Angleterre, le 29 octobre 1704, fils de George Byng, 1er vicomte Torrington et de Margaret Masters, décédé le 14 mars 1757.

John Byng entra dans la marine en 1718 et commença son service sur le Superbe en Méditerranée. Il fut nommé lieutenant en 1724 et promu capitaine de la frégate Gibraltar en 1727 ; il resta à la station méditerranéenne jusqu’en 1739, ne participant qu’ à très peu de batailles pendant ces années.

Au début de 1742, Byng fut promu gouverneur de Terre-Neuve et, le 18 juin, il arriva à St John’s, en charge du Sunderland. Désireux d’obtenir des renseignements au sujet du commerce terreneuvien, il nomma William Keen, fils [V. William Keen], « officier de marine » pour recevoir les dossiers concernant les importations et les exportations et surveiller le trafic illicite. Cependant, plusieurs commerçants affirmèrent qu’ils ne permettraient jamais que les patrons de leurs navires remettent les rapports qu’on leur réclamait. Dans son compte rendu de février 1742/1743, Byng révéla au Board of Trade que l’île entière, et particulièrement St John’s, était pratiquement un monopole entre les mains de trois ou quatre commerçants qui achetaient les chargements complets des navires, dès leur arrivée, et vendaient la marchandise aux pêcheurs indépendants et aux pauvres gens à des prix exorbitants. Il avait tenté, mais sans succès, de mettre fin à cette pratique et demanda au Board of Trade d’établir certaines mesures préventives.

Selon les instructions reçues, Byng avait recueilli les détails statistiques se rapportant à la pêche à la morue et au saumon, ainsi que des renseignements sur la manière de vivre de la population locale. Il signala la présence sur l’île de nombreux « papistes » irlandais, surtout à Ferryland, qui étaient paisibles et satisfaits. La nomination de juges de paix avait été d’une grande utilité pour l’île ; les griefs formulés par certains marchands de l’ouest de l’Angleterre, affirmant que les juges outrepassaient leurs droits, semblent avoir été sans fondement. À sa connaissance, aucun crime ou meurtre n’avait été commis. En général, Byng semble avoir été très consciencieux alors qu’il était gouverneur de Terre-Neuve.

En août 1745, le même jour que Peter Warren, il fut promu contre-amiral et prit le commandement d’une escadre envoyée sur la côte est de l’Écosse afin d’empêcher que des secours et des provisions ne parviennent aux insurgés qui appuyaient la tentative de Charles-Édouard, dit le Jeune Prétendant, contre la couronne d’Angleterre. En 1747, il revint en Méditerranée, où il fut élevé au grade de vice-amiral et de commandant en chef. Il fut élu au parlement en 1751 pour représenter la circonscription de Rochester.

Promu amiral, en avril 1756, Byng fut envoyé en Méditerranée avec une escadre faible et manquant d’effectifs, pour protéger l’île de Minorque, possession britannique, contre une attaque éventuelle de la part des Français. Byng n’avait jamais commandé une flotte lors d’un engagement naval ou participé à une action importante comme commandant d’un vaisseau. En atteignant Minorque, il constata que le fort St Philip à Port-Mahon (Mabon, Baléares) était assiégé et qu’une escadre française sous les ordres de La Galissonière [Barrin], était tout près. En négligeant de poursuivre à fond son attaque des navires français, le fort ne put être libéré, ce qui entraîna son arrestation et son procès devant une cour martiale. Des nombreuses accusations portées contre lui, incluant celle de lâcheté, on ne prouva que la négligence et il fut condamné à mort. Malgré les efforts que plusieurs personnes influentes, dont Horace Walpole, tentèrent pour le sauver, il tomba sous le feu d’un peloton d’exécution à bord du Monarch à Portsmouth, le 14 mars 1757.

Le procès de Byng lui attira la sympathie de Voltaire qui lui écrivit et fit remarquer dans son Candide que les Anglais croyaient bon « de tuer un amiral de temps en temps pour encourager les autres ».

Michael Godfrey

PRO, Adm. 1/3878 ; CO 194/11, nos 60, 62 ; 195/8, nos, 2–43.— Charnock, Biographia navalis, IV.— Sedgwick, History of parliament, I : 511.— Dudley Pope, At 12 Mr Byng was shot [...] (Londres, 1962).

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Michael Godfrey, « BYNG, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/byng_john_3F.html.

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Auteur de l'article:    Michael Godfrey
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
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