BURK, DANIEL FRANCIS, agent de développement commercial et homme politique, né le 25 décembre 1848 dans le canton de Darlington, Haut-Canada, fils de William Knowles Burk et de Clara Coryell ; le 23 octobre 1873, il épousa à Whitby, Ontario, Annabella Ida Gerrie, et ils eurent deux fils et six filles, puis le 11 avril 1917, à St Augustine, Floride, Evangeline Medora Anderson ; décédé le 29 septembre 1917 à Port Arthur (Thunder Bay, Ontario).

Daniel Francis Burk était le fils aîné d’un président du conseil municipal de Bowmanville, dans le Haut-Canada. Il fit ses études primaires et secondaires dans cette localité. En 1867, il alla travailler dans une ville voisine, Whitby, à la Banque d’Ontario. En 1875, à l’âge de 26 ans, il succéda à William Beith à la direction de la succursale de Port Arthur, seule banque à charte de Thunder Bay jusqu’en 1890. Il démissionna en 1884 pour s’occuper de ses propres projets et devenir administrateur des finances pour son frère Marvin, qui était entrepreneur et avait signé un contrat avec la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique.

Continentaliste et fervent partisan de la réciprocité absolue entre le Canada et les États-Unis, Burk comprenait les liens entre les affaires et la politique. À titre de candidat libéral dans la circonscription fédérale d’Algoma, il mènerait des campagnes vigoureuses mais infructueuses contre Simon James Dawson* en 1887 et George Hugh Macdonell en 1891. Il serait conseiller municipal de Port Arthur durant dix ans, de 1894 à 1901 et en 1909–1910.

Burk avait le tempérament d’un lanceur d’affaires. Il prit en charge le développement de chemins de fer de colonisation tels le Port Arthur, Duluth and Western Railway (constitué juridiquement en 1883, construit de 1889 à 1892) et l’Ontario and Rainy River Railway (constitué juridiquement en 1886), qui échappèrent tous deux à la faillite parce que William Mackenzie* et Donald Mann* en prirent le contrôle en 1897. Burk moussa également deux entreprises qui eurent encore moins de succès : la British Canadian Bank, en 1886, qui ne vit jamais le jour, et le chimérique Thunder Bay, Nipigon and St Joe Railway (constitué juridiquement en 1899). Avec l’appui du député libéral de la circonscription provinciale d’Algoma West, James Conmee, il exerçait inlassablement des pressions pour obtenir des subventions provinciales et fédérales. Les deux hommes se retrouvaient fréquemment au sein des mêmes sociétés, notamment la Port Arthur Water, Light and Power Company et la Port Arthur Herald Printing Company, dont l’acquisition en 1892 leur donna un organe pour diffuser leurs projets. Burk eut le plaisir de saisir, en 1895, puis de vendre l’imprimerie du Thunder Bay Sentinel, qui le critiquait depuis longtemps. Il contribua à la promotion des produits du nord de la province par l’entremise de la West Algoma Agricultural Society, dont il fut l’un des fondateurs (l’agriculture était son passe-temps), et de la New Ontario Industrial Exhibition, à laquelle il trouva des terrains. Dès les débuts de la société d’agriculture, vers 1886, il fit monter des stands de légumes et de minéraux à la Toronto Industrial Exhibition et envoya au journal local des comptes rendus enthousiastes sur l’accueil que recevaient ces produits.

Burk parvint au faîte de sa carrière d’agent de développement à la fin des années 1890 en tant que directeur général de la New Ontario Colonization Association. Le News-Chronicle de Port Arthur lui attribuait le mérite d’avoir inventé le terme « Nouvel Ontario », qui en vint à désigner tout le nord de la province. Burk parlait de repousser la frontière nord de l’Ontario pour englober le district de Keewatin ou même de créer une autre province, proposition que l’Evening Star de Toronto écartait en disant que c’était « une idée fantasque [comme il en naît] dans l’Ouest ». Ses missions dans des villes de l’est du pays devinrent légendaires. Edward Saunders Rutledge, greffier municipal de Fort William (Thunder Bay), évoquerait plus tard Burk « épinglant des peaux de truite mouchetée au King Edward [Hotel] de Toronto » ou « à Montréal, portant des cartes et de la publicité sous le bras, le manteau au vent, menant le groupe en file indienne dans une petite rue tortueuse vers le bureau de La Presse ». Rien n’arrêtait ce Burk : il donna même à deux de ses filles les noms de Cara Algoma et de Florence Algoma, en l’honneur du district d’Algoma.

Daniel Francis Burk suscitait des opinions divergentes parmi ses contemporains. Ces derniers admiraient son énergie et ses projets, mais le trouvaient dénué de sens pratique, brusque et entêté, imperméable à la critique et, dans ses dernières années, excentrique. Même son état matrimonial était sujet à controverse. Burk avait obtenu un divorce dans l’Illinois avant d’épouser Mme Anderson en Floride, mais la Cour suprême de l’Ontario ne reconnaissait ni son divorce ni son mariage. Après que Burk eut succombé au mal de Bright en 1917, ses enfants et – d’après la loi ontarienne – sa veuve, Annabella, contestèrent son testament, dans lequel il léguait la plupart de ses biens à sa seconde femme. L’affaire ne se régla qu’en 1920. Burk avait fait fortune dans l’immobilier ; il était notamment propriétaire de la ferme dont on ferait deux subdivisions de Port Arthur, soit Mariday et Ray Park. Pourtant, selon le News-Chronicle, « il a[vait] échafaudé dans son esprit de grands projets qui attend[aient] d’être mis à exécution ». Au moins deux de ses rêves se concrétisèrent : la Canadian Lakehead Exhibition, issue de la West Algoma Agricultural Society, et la Lakehead University, dont l’origine remonte à une opération de développement immobilier lancée par Burk sur le chemin Oliver.

F. Brent Scollie

AN, MG26, G ; MG27, II, DI5 ; RG30, 1336 ; RG31, C1, 1861, 1871, Bowmanville, Ontario ; 1881, Prince Arthur’s Landing [Port Arthur], Ontario ; 1891, 1901, Port Arthur.— AO, RG 22-398, 1920, no 1078.— Daily Journal (Fort William [Thunder Bay], Ontario), mars, 12 mai 1899, publié par la suite sous le titre Daily Times-Journal, 1er oct. 1917, 23 févr. 1937.— News-Chronicle (Port Arthur [Thunder Bay]), 1er oct. 1917.— Weekly Herald and Algoma Miner (Port Arthur), 15 mai 1896, 26 mai 1899.— Weekly Sentinel (Port Arthur), 4 janv. 1889, 20 déc. 1895.— Canadian men and women of the time (Morgan, 1912).— Newspaper reference.— Thunder Bay district, 1821–1892 : a collection of documents, [M.] E. Arthur, édit. (Toronto, 1973).— T. J. Tronrud, Guardians of progress : boosters and boosterism in Thunder Bay, 1870–1914 (Thunder Bay, 1993).— Who’s who and why, 1913.

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F. Brent Scollie, « BURK, DANIEL FRANCIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/burk_daniel_francis_14F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
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