BRENTON, EDWARD BRABAZON, avocat, homme politique, juge et fonctionnaire, né le 22 avril 1763 à Halifax, unique enfant de James Brenton* et de sa première femme, Rebecca Scott ; le 13 janvier 1791, il épousa à Halifax Catherine Taylor, et ils eurent une fille ; décédé le 11 mars 1845 à Royal Leamington Spa, Angleterre.
Fils aîné d’un homme qui allait devenir, en Nouvelle-Écosse, solliciteur général, procureur général et juge suppléant à la Cour suprême, Edward Brabazon Brenton semblait destiné à une carrière d’avocat et de juge. Il étudia le droit à la Lincoln’s Inn de Londres, où il fut admis le 30 octobre 1781, mais il ne devint pas membre du barreau d’Angleterre. Inscrit au barreau de la Nouvelle-Écosse le 5 avril 1785, il commença à pratiquer à Halifax. Probablement était-il l’un des deux « jeunes gentlemen » qui assurèrent la défense de James Brenton et d’Isaac Deschamps* lorsque la chambre d’Assemblée les mit en accusation en 1790, pendant ce qu’on a appelé l’affaire des Juges. En décembre 1792, nanti de recommandations du lieutenant-gouverneur John Wentworth* et du juge en chef Thomas Andrew Lumisden Strange, qui avait déjà dit de lui qu’il serait « tout à fait digne d’attention plus tard », Edward Brabazon s’embarqua pour l’Angleterre afin de solliciter le poste de juge-avocat du district militaire de la Nouvelle-Écosse, qu’il obtint d’ailleurs en mars suivant. En juillet 1799, le duc de Kent [Edward* Augustus], commandant en chef des forces armées de l’Amérique du Nord britannique, le promut au nouveau poste d’adjoint du juge-avocat général de l’Amérique du Nord britannique.
Dès 1792, Wentworth avait prédit que Brenton entrerait peut-être à l’Assemblée, où son père avait siégé pendant 14 ans. Cependant, comme il se trouvait outre-mer au moment de la dissolution de la chambre, en janvier 1793, il fut dans l’impossibilité de se porter candidat. En 1802, Wentworth, qui le tenait toujours en haute estime, recommanda de le nommer au conseil de la province. Cette nomination eut lieu le 13 juin 1805, mais Brenton n’occupa son siège qu’après la mort de son père, survenue en décembre 1806. Le poste de James Brenton à la Cour suprême n’alla pas à Edward Brabazon mais à son cousin Brenton Halliburton*, admis au barreau 18 ans après lui.
En mars 1808, Brenton devint maître extraordinaire à la Cour de la chancellerie. Le successeur de Wentworth, sir George Prevost*, le nomma, en janvier 1810, commissaire du revenu et juge subrogé à la Cour de vice-amirauté. Sa carrière néo-écossaise s’acheva l’année suivante. Il assista pour la dernière fois à une réunion du conseil le 16 août 1811 puis, neuf jours plus tard, s’embarqua pour Québec avec Prevost, qui allait exercer les fonctions de gouverneur en chef et commandant des forces britanniques de l’Amérique du Nord. Durant le mandat de Prevost, Brenton fut son secrétaire civil (charge qu’occupait auparavant Herman Witsius Ryland) et son aide de camp. Apparemment, il accompagna Prevost lorsqu’on rappela celui-ci en Angleterre en 1815, et y demeura durant la décennie suivante. Cette période de sa vie reste cependant assez obscure. Il toucha une pension à compter de l’abolition du, poste d’adjoint du juge-avocat général, en 1817. À la suite de la parution à Londres, dans la Quarterly Review d’octobre 1822, d’un article diffamatoire sur la conduite de Prevost pendant la guerre de 1812, il publia une réplique anonyme, Some account of the public life of the late Lieutenant-General Sir George Prevost [...]. Cette banale apologie ne réussit pas à rehausser la mémoire de son ancien supérieur.
Brenton revint en Amérique du Nord britannique en 1825 avec le nouveau gouverneur de Terre-Neuve, Thomas John Cochrane*, pour exercer les fonctions de secrétaire de la colonie. Un an plus tard, par suite de la démission forcée d’un juge suppléant, il entra à la Cour suprême. À deux reprises, à compter d’octobre 1827, Brenton présida ce tribunal à la place du juge en chef, Richard Alexander Tucker*, qui dirigeait alors le gouvernement en l’absence de Cochrane. Déjà âgé de plus de 60 ans à son arrivée à St John’s, il dut prendre un congé de maladie en 1838. Il quitta Terre-Neuve en laissant derrière lui le souvenir d’un juge assidu et d’un philanthrope. Il allait conserver son titre de juge jusqu’à sa mort, au moment où il serait remplacé par George Lilly.
Edward Brabazon Brenton avait servi à divers titres comme fonctionnaire en Amérique du Nord britannique durant près d’un demi-siècle. À son retour en Angleterre, il se retira à Royal Leamington Spa, où il passa les sept dernières années de sa vie.
Edward Brabazon Brenton est l’auteur anonyme de : Some account of the public life of the late Lieutenant-General Sir George Prevost, bart., particularly of his services in the Canadas [...] (Londres, 1823).
APC, RG 7, G15C ; RG 8, I (C sér.).— Honourable Soc. of Lincoln’s Inn (Londres), Reg. of admissions, 30 oct. 1781.— PANS, RG 1, 172 : 173 ; 173 : 3–4 ; 192 : 21, 152 ; 525, part. iii : 41.— PRO, CO 217/36 : 143 ; 217/76 : 100–101 ; 217/80 : 255 ; PROB 11/2013 ; WO 85/2, 27 mars 1793 ; 85/3, 19 juill. 1799.— St Paul’s Anglican Church (Halifax), Reg. of baptisms.— Gentleman’s Magazine, janv.–juin 1845 : 565.— Nova-Scotia Magazine (Halifax), 2 (janv.–juin 1790) : 457.— Newfoundlander, 1er mai 1845.— Royal Gazette and the Nova-Scotia Advertiser, 18 janv. 1791.— Encyclopedia Canadiana.— G.-B., WO, Army list, 1817–1818.— N.S. vital statistics, 1769–1812 (Punch), no 199.— The book of Newfoundland, J. R. Smallwood et al., édit. (6 vol., St John’s, 1937–1975), 5 : 545.— Prowse, Hist. of Nfld. (1895), 662.
Barry Cahill, « BRENTON, EDWARD BRABAZON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/brenton_edward_brabazon_7F.html.
Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique:
Permalien: | http://www.biographi.ca/fr/bio/brenton_edward_brabazon_7F.html |
Auteur de l'article: | Barry Cahill |
Titre de l'article: | BRENTON, EDWARD BRABAZON |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
Année de la révision: | 1988 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |