BOUCHER DE MONTBRUN, JEAN, commandant de milice, traiteur et explorateur, baptisé à Trois-Rivières le 7 février 1667, fils de Pierre Boucher* et de Jeanne Crevier, inhumé le 20 octobre 1742 à Boucherville, près de Montréal.

Durant sa jeunesse, Jean Boucher de Montbrun participa, probablement comme milicien, à plusieurs campagnes contre les Iroquois, dont la lamentable expédition de La Barre [Le Febvre*] en 1684 à l’anse de La Famine (baie de Mexico) sur le lac Ontario. Il prit part également aux expéditions dirigées par Denonville [Brisay*] et par Frontenac [Buade*] au cours de la guerre iroquoise. En 1692, il épousait à Pointe-Lévy (Lauzon, Québec) Françoise-Claire, fille d’Étienne Charest (père), seigneur de Lauson. Les deux époux semblent avoir vécu quelque temps à Pointe-Lévy puisque leur premier enfant y naquit en 1693 ; ils s’installèrent ensuite à Boucherville où Jean Boucher seconda son père dans l’administration de sa seigneurie, s’occupant de la meunerie et de la voirie. Il avait d’ailleurs obtenu de son père en 1693, conjointement avec son frère René Boucher de La Perrière, « un fief noble sans justice » de six arpents de front sur deux lieues de profondeur dans la seigneurie de Boucherville.

De 1715 à 1729, Boucher aurait rempli les fonctions de « commandant de la milice de la côte du sud », et c’est à ce titre qu’en 1715 il s’occupa de la répartition des journées de corvée des habitants de la seigneurie. À la même époque, Boucher participa à plusieurs expéditions de traite ou d’exploration dans l’Ouest. En 1727, il était, semble-t-il, au poste de Nipigon (près de l’embouchure de la rivière Nipigon, Ont.), où il aurait rencontré Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye. Peut-être même se rendit-il cette année-là jusqu’au lac Pépin (Wisc. et Minn.) avec ses deux fils, Jean-Baptiste et François, lors de l’expédition de Boucher de La Perrière pour l’établissement du fort Beauharnois.

Jean Boucher de Montbrun mourut en 1742 et fut inhumé dans l’église Sainte-Famille de Boucherville. Il avait été un homme très actif, faisant partie d’expéditions de guerre, de traite ou d’explorations tout en s’occupant de la seigneurie de Boucherville. Il fut d’un commerce agréable avec son entourage, particulièrement avec sa famille : ses rapports familiaux étaient en effet des plus cordiaux ainsi que l’attestent plusieurs actes notariés.

Quatre ans après le décès de sa première épouse, qui lui avait donné quelque 13 enfants, Boucher avait convolé le 10 novembre 1729 à Trois-Rivières avec Françoise, fille de Jean-Amador Godefroy* de Saint-Paul. La mort de Boucher en 1742 amena des différends dans sa famille. La succession était difficile à régler et la veuve Boucher dut faire des compromis avec les héritiers, tous issus du premier mariage de son mari, en particulier avec René Boucher de Montbrun qui était à la fois son beau-fils et son beau-frère. Ce dernier, propriétaire depuis 1740 de la moitié du fief de son père, avait épousé en 1738 Madeleine Godefroy de Saint-Paul, sœur de sa belle-mère. Il n’est même pas sûr qu’au décès de Françoise Godefroy en 1770 le différend était réglé. On était loin de l’esprit de bonne entente et de cordialité qu’avait manifesté durant toute sa vie Jean Boucher de Montbrun.

Roland-J. Auger

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Roland-J. Auger, « BOUCHER DE MONTBRUN, JEAN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/boucher_de_montbrun_jean_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
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