BERBUDEAU, JEAN-GABRIEL, chirurgien et subdélégué du commissaire ordonnateur de l’île Royale (île du Cap-Breton), né le 17 octobre 1709 à Saint-Georges d’Oléron (dép. de la Charente-Maritime, France), fils de Jean Berbudeau, maître chirurgien, et de Marie-Anne Duvivier, décédé le 4 janvier 1792 au hameau Saint-Antoine, paroisse d’Archigny (dép. de la Vienne, France).

Nous ignorons la date d’arrivée de Jean-Gabriel Berbudeau à l’île Royale, mais il semble qu’il ne fut pas le premier de ce nom à y mettre le pied puisqu’une lettre du ministre Maurepas à Beauharnois*, gouverneur de la Nouvelle-France, datée du 24 juin 1727, mentionne un certain « sieur Berbudeau, chirurgien à l’île Royale ». Cependant, Jean-Gabriel Berbudeau se trouvait certainement à Louisbourg, île Royale, en 1743, puisqu’il y épousa, le 19 septembre, Marie-Gervaise Paris. Dans son contrat de mariage, il se déclarait « chirurgien entretenu [par le roi] à Port-Toulouse [près de St Peters, Nouvelle-Écosse] ». Faisant suite à une requête de Jean-Baptiste-Louis Le Prévost* Duquesnel, commandant de l’île Royale, et de François Bigot, commissaire ordonnateur, en date du 17 octobre 1743, on nomma Berbudeau pour remplacer à l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard) Martin Descouts*, « chirurgien entretenu par le roi aux appointements de 600 livres ».

De 1745 à 1749, durant l’occupation de l’île du Cap-Breton et de l’île Saint-Jean par les Britanniques, nous perdons la trace de Berbudeau et de son épouse. Après la restitution de Louisbourg et des autres territoires à la France par le traité d’Aix-la-Chapelle, Berbudeau reçut la mission d’accompagner, en 1749, Claude-Élisabeth Denys* de Bonnaventure à l’île Saint-Jean. Ce dernier avait été chargé de reprendre possession de l’île, d’en relever les fortifications et de relancer la colonisation devenue plus qu’anémique. Berbudeau s’installa alors à Port-La-Joie (Fort Amherst) avec sa famille qui comptait déjà deux enfants. En 1751, il remplaça, à l’île Saint-Jean, François-Marie de Goutin* comme subdélégué du commissaire ordonnateur de l’île Royale. De plus, en 1754, il obtint son brevet de chirurgien des troupes grâce à l’appui du commissaire ordonnateur Jacques Prevost de La Croix.

Nous ignorons où se trouvait Berbudeau durant le second siège de Louisbourg [V. Jeffery Amherst] en 1758, mais le 28 avril 1759 il débarquait à La Rochelle avec sa famille et de nombreux réfugiés. Il s’y installa et y exerça son art, à titre privé, auprès des Acadiens, seul le chirurgien-major Louis Bertin ayant été maintenu au service actif. Il semble qu’en 1763 Berbudeau accompagna à la Guyane les Acadiens que Choiseul voulait y établir ; toutefois, s’il s’y rendit, son séjour fut de courte durée. En 1766, Berbudeau fut proposé pour servir à l’île de Ré, mais sa candidature ne fut pas retenue. Quelques années plus tard, il se consacra aux réfugiés acadiens que le marquis de Pérusse Des Cars accueillait sur ses terres du Poitou, à Archigny, Monthoiron, La Puye et Saint-Pierre-de-Maillé (dép. de la Vienne). À la demande du marquis, le roi lui accorda, le 11 novembre 1771, une pension annuelle de 354#.

Berbudeau s’éteignit paisiblement à Archigny en 1792. Quatre de ses sept enfants moururent en bas âge. Il semble qu’une seule de ses filles se mariât ; en effet, Marie-Reine Berbudeau épousa Pierre-Alexis Texier de La Touche qui devint, en 1783, le syndic des Acadiens du Poitou.

Georges Cerbelaud Salagnac

AD, Vienne (Poitiers), E 4, 16–17, 62.— AN, Col., C11B, 25 ; 33 ; 38 ; D2C, 1 ter ; E, 27 (dossier Berbudeau) ; Section Outre-mer, G3, 2 047/1, 18 sept. 1743, 19 août 1751.— Archives communales, Archigny (dép. de la Vienne), Registres paroissiaux.— Archives maritimes, Port de Rochefort (France), 1E, 133–139.— Ernest Martin, Les exilés acadiens en France au XVIIIe siècle et leur établissement en Poitou (Paris, 1936), 777.— Pierre Massé, Descendances acadiennes : les quatre filles de Marie-Reine Berbudeau, RHAF, V (1951–1952) : 531–541 ; VI (1952–1953) : 252–262 ; VII (1953–1954) : 426–434 ; VIII (1954–1955) : 415–425 ; Le syndic de la colonie acadienne en Poitou, RHAF, V : 45–68, 252–264, 373–400.

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Georges Cerbelaud Salagnac, « BERBUDEAU, JEAN-GABRIEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/berbudeau_jean_gabriel_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
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