BEAUVAIS, dit Saint-James, RENÉ, sculpteur et menuisier, né le 8 octobre 1785 à Laprairie (La Prairie, Québec), fils de Jean-Baptiste Bauvais et de Marianne Lancto ; décédé célibataire le 4 septembre 1837 au même endroit.

On ignore quand et avec qui René Beauvais, dit Saint-James, fit son apprentissage. On peut croire, mais aucun document ne le confirme, qu’il le fit avec l’un des membres de l’atelier de Louis Quévillon*, dans la première décennie du xixe siècle. On sait de façon certaine qu’il habitait à Saint-Vincent-de-Paul (Laval) et qu’il était maître sculpteur en 1812. L’année suivante, il signa un contrat pour exécuter des ouvrages de menuiserie, de sculpture et de dorure dans l’église de Sainte-Thérèse-de-Blainville (Sainte-Thérèse). Il travailla de 1813 à 1816 au retable, au jubé, à la corniche et à la voûte de cette église ; après 1816, c’est le sculpteur François Dugal qui poursuivit les travaux. À compter de 1813, Saint-James fit également des ouvrages de sculpture, de dorure, de marbrure et d’argenture aux corniches, au banc d’œuvre et à la voûte de l’église de Saint-Constant. La fabrique de la paroisse Sainte–Marie-de-Monnoir (Saint-Nom-de-Marie, Marieville) l’engagea en janvier 1815 pour des travaux de sculpture.

Un mois plus tard, Saint-James s’associa à Quévillon, à Joseph Pépin et à Paul Rollin*. Ensemble, ils travaillèrent aux églises de Varennes et de Pointe-Claire, mais en janvier 1817 cette société fut dissoute. Cependant, Saint-James s’associa de nouveau à Quévillon et ils entreprirent des ouvrages de sculpture et de dorure dans les églises de Pointe-Claire, de Verchères, de Saint-Eustache et de Pierrefonds. En 1821, il forma une société avec Rollin pour la sculpture, la dorure et l’argenture de l’église de Saint-Mathias. Avec la collaboration de Dugal, il sculpta la chaire, le banc d’œuvre, le retable et plusieurs éléments décoratifs de l’église de La Présentation. Il fit aussi certains travaux de menuiserie dans les églises de Saint-Benoît (Mirabel) et de Saint-Eustache l’année suivante.

Après le décès de Quévillon en 1823, Saint-James céda plusieurs des marchés qu’il s’était engagé à exécuter ; c’est ainsi que Dugal termina certaines pièces sculptées à La Présentation. La même année, Saint-James s’associa à Rollin et à Dugal : le 21 août 1823, les trois sculpteurs signèrent un contrat pour construire le clocher de l’église de Lachine. La même année, Rollin et Saint-James s’adjoignirent le menuisier Simon Hogue afin d’effectuer des travaux à la toiture de l’église de Saint-Vincent-de-Paul. La société de Rollin, de Dugal et de Saint-James fut dissoute le 7 avril 1824. La semaine suivante, Saint-James et Dugal en formèrent une autre qui, elle, allait durer dix ans. En octobre 1825, un important incendie détruisit l’atelier de Saint-James. Trois ans plus tard, il signa un contrat pour l’église de Rigaud que Nicolas Perrin allait terminer. En 1831, il fit de la sculpture dans les églises de Saint-Sulpice et de Saint-Édouard.

René Beauvais, dit Saint-James, eut plusieurs apprentis qu’il engageait pour environ cinq ans et qui habitaient chez lui. Il leur enseignait la sculpture, la dorure et la marbrure. À son décès, la Minerve lui rendit cet hommage : « La société vient de perdre un de ses bons citoyens, Mr René St. James, architecte, capitaine de milice et ancien juge de paix et commissaire, de la paroisse St. Vincent de Paul, où était ordinairement son atelier. Mr. St. James travaillait depuis un grand nombre d’années dans les décorations de nos églises, et a beaucoup contribué à améliorer ce genre d’industrie auquel se livrent actuellement avec avantage plusieurs des nombreux ouvriers qui ont été formés sous lui. » L’influence de Saint-James sur la sculpture de la région montréalaise est indéniable. Il est cependant difficile de cerner son œuvre, puisqu’elle est intimement liée à la production de l’atelier de Quévillon entre 1815 et 1823. Par la suite, il travailla en étroite collaboration avec Rollin et Dugal. Deux Vierges de la collection du Musée du Québec, l’une provenant de l’église de Chambly et l’autre de La Prairie, lui sont attribuées. L’intérieur de l’église de Saint-Mathias est un excellent exemple d’un travail de sculpture auquel il a participé.

Nicole Cloutier

ANQ-M, CE1-54, 9 oct. 1785, 6 sept. 1837 ; CN1-14, 12 oct. 1826, 26 juin 1832 ; CN1-68, 12 févr. 1817 ; CN1-96, 13 nov. 1812, 15 janv., 31 août, 22 oct. 1816, 3 janv. 1818, 15, 19 févr. 1820, 9 mars, 10 oct. 1821, 24 mars, 21 août, 13 oct. 1823, 7, 14 avril 1824 ; CN1-107, 9, 12 sept. 1813 ; CN1-173, 26 déc. 1833 ; CN1-273, 16 mai, 4 juill. 1813, 23 janv., 30 mars 1823 ; CN1-317, 5 mars 1820 ; CN1-334, 3 févr. 1815 ; CN1-375, 21 janv. 1815, 21 févr. 1821 ; CN1-383, 14 juill. 1816 ; CN1-391, 19 août 1817 ; CN2-79, 4 mars 1822 ; CN6-2, 12 févr. 1820 ; CN6-27, 1er avril 1819.— MAC-CD, Fonds Morisset, 2, dossier René Beauvais, dit Saint-James.— La Minerve, 14 sept. 1837.— Émile Vaillancourt, Une maîtrise d’art en Canada (1800–1823) (Montréal, 1920).— Marius Barbeau, « Louis Quévillon, des Écorres », Académie canadienne-française, Cahiers (Montréal), 9 : 142–158.— Gérard Morisset, « Louis Quévillon, fondateur de l’école des Écorres, 1749–1823 », la Patrie, 2 oct. 1949 : 112.

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Nicole Cloutier, « BEAUVAIS, dit Saint-James, RENÉ », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/beauvais_rene_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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