ALMON, WILLIAM JOHNSTON, médecin, professeur et homme politique, né le 27 janvier 1816 à Halifax, fils aîné de William Bruce Almon* et de Laleah Peyton Johnston ; petit-fils de William James Almon* ; le 19 novembre 1840, il épousa à Annapolis Royal, Nouvelle-Écosse, Elizabeth Lichtenstein Ritchie, fille de Thomas Ritchie*, et ils eurent 13 enfants ; décédé le 19 février 1901 à Halifax.

William Johnston Almon fréquenta le King’s College de Windsor, en Nouvelle-Écosse, où il obtint une licence ès arts en 1834. Inscrit à la faculté de médecine de la University of Edinburgh pour l’année 1834–1835, il y resta deux autres trimestres puis passa à la University of Glasgow, qui lui conféra un doctorat en médecine en 1838.

En avril 1839, Almon, de retour à Halifax, fut nommé adjoint au chirurgien dans le 5th Regiment of Halifax militia. À la mort de son père, en 1840, il reprit sa pharmacie et lui succéda au poste de médecin du Poor’s Asylum. C’est en cette qualité que, dans les années 1840, il soigna les immigrants au Waterloo Hospital [V. Matthias Francis Hoffman*].

Le 5 février 1848, avant d’amputer le pouce d’une pensionnaire du Poor’s Asylum, Almon anesthésia sa patiente en lui faisant respirer un chiffon imbibé de chloroforme. Trois mois à peine s’étaient écoulés depuis que James Young Simpson avait administré du chloroforme pour la première fois à Édimbourg, et Almon avait probablement lu le compte rendu rédigé par Simpson à ce sujet. Le 11 mars, en procédant à l’amputation d’une jambe, il utilisa à nouveau du chloroforme. Un chimiste de Pictou, James Daniel Bain Fraser*, avait préparé le liquide. Almon fut probablement l’un des premiers médecins à employer cet anesthésique en Amérique du Nord.

En 1840, Almon avait été parmi les nombreux médecins de Halifax à presser le gouvernement de construire un hôpital dans la ville. Leur requête ne fut pas entendue, et ce n’est qu’en 1855 qu’Almon, Daniel McNeill Parker et deux autres médecins ouvrirent un hôpital privé, le Halifax Visiting Dispensary [V. Frederick William Morris*]. Présent à l’assemblée de fondation de la Medical Society of Nova Scotia, le 15 mars 1854, Almon fut président de cet organisme pendant trois mandats. Après l’adoption du Medical Act de 1856, qui obligeait ceux qui voulaient exercer la médecine à être titulaire d’une autorisation, Almon fut affecté à l’examen des candidats. En 1867, il devint médecin consultant au nouveau Provincial and City Hospital et président du bureau médical de cet établissement. L’année suivante, il participa à la fondation de la faculté de médecine du Dalhousie College, en devint président et professeur d’obstétrique. Il demeura à la présidence jusqu’à ce que l’ouverture du Halifax Medical College, en 1875 [V. Edward Farrell], eut entraîné la fermeture de la faculté. Il ne semble pas avoir participé à la mise sur pied du Halifax Medical College, mais rien n’indique non plus qu’il s’y opposa.

Pendant la guerre de Sécession, Almon manifesta une forte sympathie pour les confédérés et dépensa de fortes sommes en leur faveur. On dit que le président de la Confédération des États du Sud, Jefferson Davis, le remercia personnellement de « son appui efficace et désintéressé à la cause ». En décembre 1863, à Halifax, Almon fut au centre d’un incident qui mettait en cause le navire Chesapeake [V. sir Charles Hastings Doyle*]. Arrêté pour avoir « nui aux policiers dans l’exercice de leurs fonctions », il fut acquitté par la Cour suprême en 1864.

Malgré son rôle dans cette affaire, et malgré l’opposition qui régnait en Nouvelle-Écosse contre la Confédération canadienne, Almon remporta, sous la bannière conservatrice, l’un des sièges de Halifax aux élections fédérales de 1872. Il siégea jusqu’en 1874 mais ne se présenta plus par la suite. Le 15 avril 1879, il devint le premier médecin à accéder au Sénat, où il demeura jusqu’à sa mort. Sir Mackenzie Bowell* est censé avoir décrit Almon comme « honnête dans ses conversations, sans crainte dans leur expression, et l’un des plus braves hommes au Sénat ».

William Johnston Almon fut sans contredit l’un des médecins et chirurgiens les plus respectés et les plus actifs en Nouvelle-Écosse dans la seconde moitié du xixe siècle, et il forma probablement plus de médecins que quiconque dans la province. En outre, il participa en 1876 à la fondation de la Nova Scotia Historical Society, et il possédait une remarquable bibliothèque de littérature et d’histoire. Plus d’une fois, il tenta de convaincre le gouvernement fédéral de restaurer les forts historiques du Canada et de créer des archives nationales.

Allan E. Marble

Halifax County Court of Probate (Halifax), Wills, 12 : 36 (mfm aux PANS).— PANS, MG 1, 14 : 71 ; MG 20, 670, no 4 ; RG 22, 26 : 25 ; RG 25, C, 5, vol. 2 : 17–18 ; RG 34-312, P, 21, 16 mai 1864 ; RG 83, 1, no 1 : 43 (copie du diplôme de médecine d’Almon obtenu de la Univ. of Glasgow, 1838).— Univ. of Edinburgh Library (Édimbourg), Special Coll. Depart., Medical matriculation index, 1834–1837.— Christian Messenger, 4 déc. 1840.— Evening Mail (Halifax), 22 déc. 1896 (ce long article décrit l’incident dans lequel furent impliqués Almon et les Sudistes  [a. e. m.]).— Halifax Herald, 19 févr. 1901.— Morning Chronicle (Halifax), 28 avril 1855.— Novascotian, 15 oct. 1840.— Acadiensis (Saint-Jean, N.-B.), 2 (1902) : 39.— Canadian biog. dict.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898).— A cyclopedia of American medical biography, comprising the lives of eminent deceased physicians and surgeons from 1610 to 1910, H. A. Kelly, édit. (2 vol., Philadelphie et Londres, 1912).— A. C. Dunlop, « Pharmacist and entrepreneur : Pictou’s J. D. B. Fraser », N.S. Hist. Quarterly, 4 (1974) : 12–13.— K. A. MacKenzie, « The Almons », Nova Scotia Medical Bull. (Halifax), 30 (1951) : 31–36.— A. E. Marble, Nova Scotians at home and abroad, including brief biographical sketches of over six hundred native born Nova Scotians (Windsor, N.-É., 1977).— Maritime Medical News (Halifax), 13 (1901) : 105–109.

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Allan E. Marble, « ALMON, WILLIAM JOHNSTON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/almon_william_johnston_13F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
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