MÉNARD, RENÉ, prêtre, jésuite, missionnaire, né le 2 mars 1605 à Paris, disparu en forêt, au Wisconsin, au mois d’août 1661.

Le père Ménard entra chez les Jésuites à Paris le 7 septembre 1624 et fit ses études à La Flèche, Bourges et Orléans. Après sa profession solennelle dans l’ordre, on l’envoya au Canada où il arriva le 8 juillet 1640. En 1641, il partit pour Sainte-Marie-des-Hurons et, plus tard, fut missionnaire parmi les Népissingues et les Algonquins. De 1651 à 1656, il fut supérieur de la résidence de Trois-Rivières ; puis il participa au départ en Onontagué, par suite de l’ambassade de Simon Le Moyne, et alla passer deux ans parmi les Iroquois. En 1660, il accompagna une expédition d’Outaouais qui retournaient chez eux, dans le territoire du Michigan moderne. L’année suivante, il en partit pour se rendre auprès de quelques Hurons campés près des bouches de la rivière Noire, au Wisconsin, mais il se perdit dans les bois. Plusieurs années plus tard, on retrouva chez les Sioux son bréviaire et sa soutane qu’ils avaient trouvés et placés au nombre de leurs Manitous, sur un autel où ils offraient des prières au Grand-Esprit. Dans des notes confidentielles adressées à Rome, les confrères du père Ménard font grand éloge de son intelligence et de son jugement, ajoutant qu’il avait un talent spécial pour gagner la confiance des Amérindiens.

J. Monet

ACSM, biographie manuscrite rédigée d’après les Catalogues des ARSI, qui corrigent les données des JR et de Rochemonteix cités ci-après.— JR (Thwaites), XVIII : 256s. ; XLVI : 144.— BRH, XXXVI (1930) : 23.— H. C. Campbell, Père René Ménard (« Parkman Club publications », XI, Milwaukee, 1897) ; Pioneer priests, I : 215.— Perrot, Memoir, dans Indian tribes (Blair), I : 171s., note 136.— Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au XVII^e siècle, I : 429.