BELL, JOHN, ministre wesleyen, né le 19 octobre 1788 à Kingston upon Hull, Angleterre, fils de Robert Bell et d’une prénommée Sarah ; il épousa une prénommée Mary Ann ; décédé le 26 octobre 1855 en Angleterre.

Fils de parents appartenant à l’Église épiscopalienne, John Bell fut confirmé dans la religion méthodiste à l’âge de 14 ans. Admis comme prédicateur en 1809, il fut ordonné ministre deux ans plus tard ; il voyagea ensuite pendant cinq ans dans les différentes circonscriptions méthodistes d’Angleterre. En 1816, la Conférence wesleyenne britannique l’envoya à Terre-Neuve avec cinq autres missionnaires dont il était le doyen. Il quitta Poole, dans le comté de Dorset, le 1er août en compagnie de deux d’entre eux, George Cubit* et Richard Knight, et arriva à Carbonear le 4 septembre. Depuis 1787, la mission de Terre-Neuve faisait partie du district de la Nouvelle-Écosse, mais à partir de 1815 elle forma un district indépendant, et William Ellis* en devint le premier président. Bell avait été désigné pour succéder à Ellis par « ses frères anglais » et il assuma cette fonction dès son arrivée. Surnommé affectueusement « l’évêque », Bell occupa la présidence jusqu’à son retour en Angleterre en 1823. Pendant son séjour à Terre-Neuve, il travailla d’abord dans la circonscription ecclésiastique de Lower Island Cove et de Perlican, puis à St John’s, à Harbour Grace et à Port de Grave.

Avec l’arrivée des missionnaires en 1816, le nombre de circonscriptions dans le district de Terre-Neuve passa de 5 à 11, disséminées le long de la côte à partir de Bonavista, au nord-est, jusqu’à Grand-Banc, au sud, la plus importante concentration de fidèles se trouvant dans la région de la baie de la Conception. À cette époque, l’Église méthodiste comptait environ 500 adeptes dans l’île. Outre les méthodistes, il y avait à Terre-Neuve sept prêtres catholiques, trois prêtres anglicans et un ministre congrégationaliste, établis pour la plupart à St John’s ou dans les environs. Seuls les wesleyens bravaient les éléments en toute saison et affrontaient « les bêtes sauvages et des hommes encore plus féroces » pour faire la tournée de ces vastes régions quatre ou cinq fois par année. Bell fit état à sa première réunion de district, le 3 juin 1817, du fait que l’année précédente il avait visité toutes les circonscriptions, sauf celles de Burin et de Grand-Banc.

Après plusieurs années de prospérité par suite des guerres napoléoniennes, Terre-Neuve connut une grave dépression de 1816 à 1818. Les bouleversements économiques provoqués par les incendies de 1816, de 1817 et de 1818 à St John’s, joints aux maigres revenus tirés de la pêche à la morue et au phoque ainsi que la perte de débouchés, avaient obligé bon nombre de fidèles à quitter la ville pour trouver du travail. Une nouvelle ère de prospérité débuta en 1818, année où Bell remplaça Cubit à St John’s, mais la nouvelle congrégation de Bell avait été dispersée et ceux qui restaient étaient aux prises avec une lourde dette. Sous la direction énergique de Bell et avec l’aide de la Conférence britannique, on avait presque entièrement liquidé la dette de la communauté au milieu de 1819. Bell mena à la même époque une campagne pour recueillir des fonds afin de construire un presbytère ; connu sous le nom de Wesleyan Mission House, ce presbytère allait servir par la suite de centre de diffusion du méthodisme dans l’île. Lors d’une visite en Angleterre au mois de mars 1820, Bell recueillit encore £350 pour le district de Terre-Neuve, sans toutefois réussir à persuader ses collègues de nommer un assistant pour la circonscription de St John’s afin que les méthodistes des baies avoisinantes puissent bénéficier des services d’un pasteur.

John Bell était un homme très ordonné et méticuleux, un excellent pasteur et un parfait administrateur. Prédicateur médiocre, il ne prononçait pas moins ses sermons avec simplicité et force. Il se peut cependant qu’il ait eu de l’aide pour les écrire. Selon l’historien Philip Tocque*, « M. Cubit vendit à Bell 30 ou 40 de ses sermons manuscrits, lesquels firent son succès comme prédicateur ». Après sept années fructueuses à Terre-Neuve, Bell retourna en 1823 en Angleterre où, pendant les 28 années qui suivirent, il remplit plusieurs pastorats. Des infirmités de plus en plus graves l’obligèrent à prendre sa retraite en 1851. Il mourut paisiblement quatre ans plus tard, après 44 années complètes de ministère ; sa femme lui survécut et mourut l’année suivante.

Calvin D. Evans

Holy Trinity Parish Church (Church of England) (Hull, Angl.), Reg. of baptisms, 3 (1689–1792) : 152.— Wesleyan-Methodist Magazine (Londres), 39 (1816) : 954–955 ; 42 (1819) : 75–76 ; 79 (1856) : 843–844.— Newfoundland Mercantile Journal, 25 mars, 11 nov. 1819, 4 avril 1822.— When was that ? (Mosdell), 9.— A century of Methodism in St. John’s, Newfoundland, 1815–1915, J. W. Nichols, édit. (s.l., [1915]), 29.— G. G. Findlay et W. W. Holdsworth, The history of the Wesleyan Methodist Missionary Society (5 vol., Londres, 1921–1924), 1 : 273–276.— D. G. Pitt, Windows of agates ; a short history of the founding and early years of Gower street Methodist (now United) Church in St. John’s, Newfoundland (St John’s, 1966), 41–44.— T. W. Smith, Hist. of Methodist Church, 2 : 35–40.— William Wilson, Newfoundland and its missionaries [...] to which is added a chronological table of all the important events that have occurred on the Island (Cambridge, Mass., et Halifax, 1866), 234–237.— Daily News (St John’s), 26 mars 1960.

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Calvin D. Evans, « BELL, JOHN (1788-1855) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/bell_john_1788_1855_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
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